Les usagers de trains ont été surpris hier par une grève générale qui a entravé la circulation normale de leurs trains, bloqués à la gare de Rouiba par des techniciens de maintenance mécanique se trouvant sur les voies. Totalement à l’arrêt à partir de 7h30, le trafic ferroviaire devait retrouver son fonctionnement normal dans l’après-midi d’hier.
Les techniciens d’INFRARAIL (filiale de SNTF), opposés au limogeage du DG de leur société, Kamel Slaïmia, décidé par l’assemblée générale de SNTF, ont fortement perturbé le trafic des trains dans l’Est d’Alger. Pratiquement tous les axes et destinations de banlieues dans l’est algérois ont été touchés : les lignes Alger-Ténia et Alger – Tizi-Ouzou. Le trafic des trains à long trajet est également touché (en partance vers Bouira, Béjaïa, Oran). En revanche, les trains contournant la gare de Rouiba, tels que ceux qui se dirigent vers Blida ou Zéralda par exemple, ne devraient pas être touchés par le mouvement. La direction de SNTF a indiqué que des négociations étaient engagées avec les employés protestataires. Les grévistes demandent le maintien du directeur générale d’INFRARAIL, remplacé par un nouveau DG par le conseil d’administration de la SNTF qui a avancé comme motif le départ à la retraite de l’ancien directeur vu son âge avancé. Une trentaine de cheminots ont mis des pneus sur la voie ferrée à environ 300 mètres des quais alors que d’autres employés vêtus de leurs gilets, toujours sur la voie, ont brandi des slogans contre la décision de la société-mère SNTF.
« Oui pour la stabilité dans la société, non à s’aventurer avec elle. Nous refusons la décision de l’assemblée générale et appuyons la stabilité dans la société !», lit-on sur un slogan brandi sur les lieux. Les protestataires ont crié également : « On demande le retour de Slaïmia ! ». Des sources ont indiqué que les fonctionnaires d’INFRARAIL ont observé un rassemblement la veille de leur action, mais sans provoquer l’arrêt de la circulation des trains. L’échec de ce rassemblement a poussé les cheminots à durcir leurs positions. De la part des protestataires, on s’attendait à ce cheminement au vu de « la manière avec laquelle la direction gère ce conflit ». « La protestation des employés d’INFRARAIL vient comme une opposition à la décision de limogeage de directeur général après une longue carrière pleine de succès dans la direction de la société. Ceci est également le signe de mécontentement des travailleurs pour son remplacement par un DG étranger à la société et qui pourrait anéantir avec son manque d’expérience tout ce qu’à bâti l’ancien DG », expliquent les protestataires sur la page INFRARAIL sur les réseaux sociaux. Selon la direction, cette action « se pourrait être même conduite à dessein par l’ancien directeur». Dans une déclaration au site Sabqpress, Ahmed Benatallah, directeur de communication à la SNTF, la décision de limogeage de Slaïmia a été prise en qu’elle estime à la présence de ce dernier et aussi d’autres représentants de la société au motif de son âge au dessus des 68 ans et cela conformément aux lois en vigueurs.
La même source s’est dite surprise par la réaction des employés « non compréhensible » car « les représentants de la filiale INFRARAIL ont approuvé eux-aussi le PV de la réunion ». Selon lui, il n’est possible qu’une action de protestation soit menée pour réclamer le retour d’un DG limogé dans le cadre de la loi, sans abus, mais il n’écarte pas la possibilité que le directeur partant soit derrière l’action. Bloqués dans les trains en gare de Rouiba, les passagers mécontents sont alors descendus le long des voies pour rejoindre les quais. À 13h00, les protestataires ont annoncé la fin de leur grève et la reprise du trafic, après des négociations avec la direction de la société mère. « Les revendications des travailleurs sont acceptées. Félicitations à notre société et que Dieu protège notre directeur», ont-il écrit sur la page de la société sur les réseaux sociaux.
Hamid Mecheri