Dans la conférence de presse animée hier, Mahfoud Harezli, le président de la Fédération algérienne des consommateurs, aura permis de confirmer ce que tout le monde sait déjà, en grosses lignes, concernant les dépenses outrancières des ménages durant le mois sacré.
Dans le détail, on apprend que les familles algériennes, déboursent près de 75 000 DA, durant le mois de Ramadhan, alors qu’ils ne déboursaient que la moitié, soit 36 000 DA, en temps normal. Pourtant, nombreuses sont malheureusement les familles qui vivent avec un salaire qui ne permet pas l’excès de dépenses.
Il convient de noter que les chiffres révélés hier sont les résultats d’une étude menée par la Fédération algérienne des consommateurs sur 8 millions de familles et pas moins de 20 000 individus. Il en ressort que les algériens se gavent en cette période connue à être le seul moment de l’année, où ils se réunissent autour de la table qui doit être bien garnie, au moment de la rupture du jeûne. « Certes le phénomène de frénésie d’achat de la part des Algériens avant la rupture du jeûne, alors qu’ils ont faim et ont généralement tendance à faire leurs courses en grandes quantités, constitue une évidence, la réponse, est sans nul doute que « non», rétorque le secrétaire général de la FAC, M. Abidi, qui a tenu a rappeler, d’abord, que « le smic, (18000 DA) ne permet pas de profiter de l’abondance».
Ce n’est pas une question liée seulement à la frénésie des achats, car «le taux d’inflation continue d’augmenter, provoquant inéluctablement une baisse du pouvoir d’achat des Algériens ». Ainsi, il continue est ajoute que, le taux de l’inflation des produits s’est établi à 10%». En plus de cette inflation galopante, le secrétaire général de la FAC, a tenu à souligner qu’«il existe une réelle pénurie du lait en sachet subventionné par l’État, qui commence à se faire ressentir dans plusieurs régions du pays » et d’ajouter que cela peut se mesurer à travers le retour des longues filles d’attente ». Pire encore, il soulève les répercussions de surcharge que subit la réserve de lait en poudre importé. Dans ce sens il convient de rappeler que le ministère de l’Agriculture a donné « le feu vert » pour l’Office national du lait l’ONIL, afin d’ajouter des quotas supplémentaires aux usines de production de lait en sachet subventionné par l’État. Il propose à cet effet, que «la seule solution reste d’importer d’avantage de vaches que d’aller vers la production de la poudre du lait ».
Les autres moments forts ayant marqué cette conférence de deux heures non stop, c’est les chiffres effarants sur le gaspillage du pain et le coût de ces baguettes gaspillées. «Dans ce lot de forte consommation, se trouvent des achats en trop… alors, d’où vient le gaspillage ?», demande Harezli.
Concernant les solutions à engager pour faire face à cette lamentable situation qui est devenue plus répétitive, la consommation de pain, qui est l’aliment le plus gaspillé par les algériens, du moins, doublement durant ce mois.
Selon le président de la FAC toujours, 10 millions de baguettes de pain sont jetées par jour, et le coût est estimé à plus de 8 milliards de centimes.
En marge de cette rencontre, le président de la FAC, Mahfoud Harezli, durant le jeu des questions-réponses improvisé a taclé le ministre du Commerce, indiquant que Djellab, n’a pas réussi son premier Ramadhan», estime-t-il, «puisque ni les promesses de garder la stabilité des prix ni les prévisions n’étaient justes», explique-t-il. Non loin de cette optique, le président de la FAC estime que les coûts seront plus cléments d’ici à la fin de la semaine. Il justifie que la fin du mois de mai est une période, de récolte par excellence, et que les ménages devraient profiter de la baisse des fruits et légumes de saison et souffler un peu après une dizaine de jours qui aura mis à mal leur budget.
Mohamed Amrouni