On parle souvent des menaces sécuritaires qu’encourt l’Algérie à la lisière de ses frontières, comme s’il s’agissait uniquement de dangers physiques et palpables, comme le terrorisme, le narcotrafic ou la contrebande. Beaucoup de gens ne perçoivent pas les dangers immatériels, invisibles, mais qui sont là, présents, sournois et menaçants.
On peut parler de périls enrobés dans l’action humanitaire, comme on peut parler d’aliment nocif présenté sous les meilleurs emballages qui soient. Ce sont ces formes de dangers qu’il reste à définir, et encore plus à reconnaitre.
L’exode des réfugiés, qu’ils soient Maliens, Nigériens ou Libyens, a été, depuis 2011, porteur de dangers ; sur 1000 migrants, on retrouve une, deux ou trois personnes venus en mission commandée et incrustés dans la masse et dont les visées souterraines sont préjudiciables à la sécurité du pays.
Des dizaines de réfugiés, venus de Libye, après la chute de Tripoli, ont été interceptés en Algérie ; puis les périls ont pointé depuis le Nord-Mali.
Si l’Algérie a beaucoup fait pour les Syriens, qui étaient près de 50 000 personnes à venir se fondre dans la masse des Algériens sans aucun problème, avec toutes les facilitations imaginables, et dont beaucoup, hommes et femmes, se sont mariés avec des jeunes du pays d’accueil, il n’était pas plus imposant pour Alger de faire la même chose avec les subsahariens.
Nous avions eu des cas d’espionnage, comme en témoigne l’affaire, récente, de Ghardaïa, des cas de terrorisme avérés, des apprentis djihadistes appréhendés aux frontières et des « chargés de mission » au profit d’Al Qaida ou de Daesh. Tous ces réfugiés se sont présentés aux postes frontaliers, ou se sont incrustés dans les agglomérations urbaines du pays, sous la casquette, très large, de la migration. Dans ce cas, il était plus que nécessaire de faire le tri ; et c’est ce que l’Algérie a fait.
Ceux qui suivent avec la rigueur du métronome les dossiers sécuritaires savent à quoi s’en tenir. Pour les autres, il est toujours facile de mettre en avant les droits de l’homme et de brandir l’atteinte à la dignité humaine. Il serait dans ce cas plus humain de remonter à la source et de chercher ce qui a pu faire du Mali, ce grand pays de Soundiata
Keïta et de Mansa Moussa, le pays que ses enfants fuient aujourd’hui.
Le droit de l’hommisme allié à une parfaite connaissance de l’histoire récente des pays africains est susceptible de former un état d’esprit, et donc une critique plus juste.
F. O.