La Fédération nationale des boulangers fait part hier de son intention d’entamer un mouvement de grève illimitée juste après l’Aïd el Fitr. D’ici trois semaines, si aucune suite favorable ne sera donnée à sa plateforme de revendications, notamment, en ce qui concerne la révision de la marge bénéficiaire, le recours à la protestation sera « inévitable». C’est ce qu’a laissé entendre, hier, le président de cette organisation, Youcef Kalafat, lors d’une conférence de presse animée au siège de l’Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA) à Alger. Kalafat a indiqué, à cette occasion, que si d’ici 3 semaines aucun changement ne sera opéré en ce qui concerne nos revendications, et que si les autorités persistent à les ignorer, la grève illimitée sera alors inévitable. Celle-ci sera entamée après le mois de Ramadhan ; soit juste après l’Aïd el fitr, a précisé le président de la FNB qui souligne avoir déposé un préavis de grève auprès des instances concernées. À noter que la revendication principale des boulanger qui date depuis quelques temps consiste en la révision de la marge bénéficiaire de 3% actuellement pour la porter à 20%. Une doléance considérée « légitime » par la fédération mais aussi par le ministère du Commerce, alors que concrètement aucune décision n’a été prise dans ce domaine. Dans de précédentes déclarations, Youcef Kalfat avait fait savoir que cette situation avait poussé certains hommes du métier à baisser rideaux ou à changer totalement d’activités. Selon lui, beaucoup de boulangeries ont été transformées en restaurants alors que d’autres en des magasins d’alimentation générale. Chiffre à l’appui, il avait souligné que se sont pas moins de 2000 boulangers qui ont fermé au cours de l’année 2017, suite à l’augmentation des charges et notamment de certaines matières premières qui rentrent dans la fabrication du pain. La solution serait donc, selon l’organisation, de revoir à la hausse la marge bénéficiaire des boulangers sans pour autant toucher au prix du pain. Pour se faire, elle propose de subventionner les matières premières à savoir la levure, les améliorants, le gaz, et l’électricité. La Fédération nationale des boulangers exige également à ce que la farine subventionnée ne soit destinée qu’à la fabrication de pain seulement. Elle a proposé, à cet effet, que la mention «vente interdite » soit affichée dans l’emballage de cette farine subventionnée pour que celle-ci ne soit plus exploitée à d’autres fins commerciales.
Ania Nait Chalal