La liste des importations élaborée par l’Algérie pour contrebalancer les effets de la récession financière ont généré depuis des mois un coup de froid entre elle et les pays de l’Union. De toute évidence, on est arrivé à une guerre des tranchées où chaque partie défend ses choix économiques, les justifie ou non, mais place ses intérêts au-dessus de la négociation d’usage. Si pour l’Algérie, les choix économiques faits depuis la fin 2017 se sont faits dans la douleur, car dictés par des impératifs économiques, la crainte du tarissement des réserves de changes n’étant pas l’unique motif, l’UE défend les exportations des pays européens qui peinent à placer leurs produits dans le monde.
L’Algérie étant un marché privilégié des exportations européennes, il était de l’ordre de la logique des choses que l’UE accepte mal les choix opérés par le gouvernement Ouyahia.
C’est dans ce contexte précis qu’est intervenue la déclaration du ministre du Commerce, Saïd Djellab, qui a haussé le ton sur fond de pressions exercées par l’UE sur son pays suite à la décision de son gouvernement de geler les importations de plusieurs produits, précisant que «l’Algérie ne se soumet à aucune partie», accentuant un peu plus les tensions avec l’Union européenne dans le domaine des importations.
«L’Algérie négocie avec l’Union Européenne dans le cadre du partenariat qui unit les deux parties, et ne reçoit pas d’ordres de sa part», a-t-il déclaré, cité par le média. «L’Algérie ne se soumet à aucune partie, et ne consulte personne dans le but d’obéir à ses ordres», a souligné le ministre, en ajoutant que les autorités algériennes «ne recevraient pas d’ordres de l’UE, mais «les informent de leurs décisions et négocient avec eux».
Les déclarations du ministre algérien surviennent sur fond de vaste polémique déclenchée depuis quelques semaines suite à des propos de la commissaire européenne du Commerce, Cécilia Malmstrom, devant la Commission des affaires économiques et des affaires étrangères de l’Assemblée nationale française. Elle a alors déclaré que «l’Algérie ne respectait pas ses accords commerciaux avec l’Union européenne».
Rappelons qu’une délégation européenne s’était également rendue à Alger en avril dernier pour trouver un compromis suite aux mesures prises par le gouvernement algérien concernant la réduction des importations.
F.O.
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