Dans un message adressé hier à la famille de la presse, à l’occasion de la célébration de la Journée mondiale de la liberté de la presse, qui coïncide avec le 3 mai de chaque année, le Président Bouteflika a rendu un vibrant hommage aux journalistes assassinés durant la décennie noire. Après avoir retracé la genèse de la presse nationale, le chef de l’État dit attendre des médias nationaux un double rôle. En externe d’abord, il s’agira de rapporter une information répercutant la «véritable» image de l’Algérie alors qu’en interne, la mission de tout journaliste qui se respecte consiste à jouer «le gardien vigilant» de la gestion des affaires publiques. «L’Algérie s’est accoutumée à célébrer, avec l’ensemble des pays du monde, cette Journée mondiale de la liberté de la presse dans le recueillement, l’enthousiasme et la fierté. Des sentiments de recueillement à la mémoire des Chouhada de la Glorieuse Révolution de Novembre parmi les hommes de la presse, dont certains tombés en martyrs sous d’abominables tortures du colonialisme, pour crier haut et fort le droit du peuple algérien à la liberté et à l’indépendance», écrit le chef de l’État pour introduire les fondamentaux sur lesquels est fondée la Nation algérienne dont l’esprit de Novembre duquel s’inspire, comme toutes les autres corporations, la Presse nationale en particulier. Et poursuivant, le président Bouteflika rappelle le lourd tribut payé par les journalistes durant la décennie terroriste. «Nous nous inclinons, également, en cette journée, à la mémoire des martyrs du devoir national parmi la famille de la presse, dans toute sa composante, fauchés par le terrorisme abject durant des années d’épreuves et de tragédie nationale», comme hommage à tous les hommes et les femmes qui ont dit «Non!», par l’écrit, la voie ou l’image, à la logique nihiliste du terrorisme. L’Algérie étant sortie de la spirale de violence, d’autres défis attendent les journalistes tels qu’on en connait aujourd’hui, à travers un bouleversement venu d’ailleurs qui a emporté des pays entiers et les a entrainé dans des conflits armés, en plus d’une conjoncture interne qui recommande d’être vigilant, au moment où la naissance de nouveau outils d’information et de la communication n’aide pas si facilement à l’accomplissement de la mission de journaliste, de surcroit, un métier exigeant et sensible dans pareils contextes. C’est sur quoi le chef de l’État a insisté dans son message en indiquant attendre du journaliste une double mission, à l’externe qu’à l’interne. Ceci, d’autant plus que des réformes ont été accomplies dans ce domaine à l’effet de parachever le processus de démocratisation du pays, de façon général, et en conséquence permettre un libre exercice du droit d’informer par les médias en particulier. Aujourd’hui, «l’Algérie peut s’enorgueillir de la dépénalisation du délit de presse et elle peut aussi se targuer de ne compter aucun journaliste incarcéré en raison de l’exercice de sa mission d’information», a indiqué le chef de l’État qui renvoi de ses propos aux dispositions de la Constitution de 2016 qui garantit les droits fondamentaux à la liberté de la presse dans notre pays. Évoquant le contexte prévalant sur la scène mondiale, le Président met en garde contre tout ce qui se trame par-delà les frontières du pays. Une raison pour laquelle, «l’Algérie est en droit d’attendre de sa presse nationale de contribuer en force à la vulgarisation de sa véritable image hors de nos frontières», exhorte le chef de l’État qui avertit sur les «tentatives de déstabilisation par la fomentation de dissensions, de crises et de problèmes de manière à leur faire accroire que la seule issue est de solliciter leur protection». Dans ce jeu, «l’Algérie qui se distingue par cette indé- pendance de décision et de choix a pâti de la calomnie et a été ciblée par une déstabilisation de ses fondements. La menace est aujourd’hui plus grande avec le développement de l’information électronique, qui ne connaît pas de frontières et qui parvient directement à tout un chacun», poursuit le président de la République. Au plan interne, il n’y a pas de mal qu’il y ait des divergences entre acteurs de la vie publique, au contraire, mais faut-il encore que cela se fasse dans un cadre démocratique et dans la sérénité. «Avoir des divergences de vues et d’opinions à l’intérieur de notre pays est quelque chose de normal et de naturel, c’est la base même de la démocratie pluraliste, mais lorsque l’Algérie, notre seule et unique patrie, est en jeu, nous devons nous unir et parler d’une seule et même voix», ajoute le Président qui invite les journalistes à jouer un rôle «de gardien vigilant pour relever toutes les insuffisances affectant nos affaires publiques et parfois notre quotidien».
Mohamed Wali