En s’entêtant à poursuivre sa politique coloniale au Sahara occidental et en tournant le dos au processus de paix UA-ONU, le Maroc va d’échec en échec diplomatiques sévères. Ainsi et en désespoir de cause, la diplomatie marocaine, ou du moins ce qu’il en reste, se tourne en désespoir de cause vers son allié Israélien pour qu’il plaide sa cause auprès de Washington avant le débat au sein du Conseil de sécurité sur le renouvellement du mandat de la Minurso et la nouvelle approche du représentant du secrétaire général de l’ONU, l’ancien président allemand Köhler , qui n’entend pas se plier au diktat de Rabat, pas plus qu’a ceux de son allié inconditionnel Paris. Köhler qui après avoir briefé le Conseil de sécurité sur le cadre de sa mission et remettra son rapport début avril, a été longuement reçu au département d’état américain. Auparavant et contrairement aux folles exigences de Rabat il a sereinement affirmé qu’il continuera à élargir le cercle de ces consultations. Il montre ainsi que le règlement de la question du Sahara occidental tracé par l’Union africaine et l’Onu, nécessite aussi l’implication de l’Union européenne dont la plus haute instance judiciaire, la CJUE a réaffirmé que le Maroc ne peut prétendre a aucune forme de souveraineté sur le Sahara occidental. Au demeurant aucun pays ne donne suite au Maroc de ses prétentions coloniales. Qui plus la Suède, dont Köhler a rencontré le Mae, envisage de devenir le premier pays à reconnaitre la Rasd. Ainsi et pour revenir à la visite en Israël du ministre marocain des affaires étrangères, désavoué pourtant pour ses échecs à répétition par le souverain marocain qui a remanie profondément le MAE marocain, elle ne vise rien d’autre qu’a demander l’aide et le secours du sioniste Netanyahou et son intervention auprès de Trump. Le Makhzen, qui appréhende la récente nomination de John Bolton à la tête du Conseil national de sécurité , excellent connaisseur du dossier du Sahara occidental pour avoir été ambassadeur aux Nations unies et suivi pas à pas la mise en place du plan Baker s’empresse d’aller quémander le soutien des Israéliens et surtout celui des puissants lobbies sionistes aux états-Unis. Cette visite du chef de la diplomatie marocaine en Israël intervient dans un contexte marqué par de nombreux échecs de Rabat dans le dossier sahraoui. Le Makhzen se trouve acculé depuis la désignation de Horst Köhler en tant qu’envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU pour le Sahara occidental. Ce dernier a décidé de développer, malgré les tentatives de Paris de le brider, des consultations élargies en dehors du petit club des «amis pour le Sahara occidental», réduisant ainsi la marge de manœuvre du Maroc. Le Makhzen tente de voiler cette visite par une rencontre avec les Palestiniens et un crochet par Jérusalem. Mais «ce n’est que de la poudre aux yeux», confie notre source, «puisque Mohammed VI, qui préside pourtant le comité Al-Qods, a gardé le profil bas pour ne pas irriter le président américain, Donald Trump» après sa décision de transférer l’ambassade des états-Unis dans la ville sainte. C’est que le nouveau locataire de la Maison-Blanche est, lui aussi, très remonté contre le roi du Maroc pour ses accointances avec sa rivale à l’élection présidentielle passée, Hillary Clinton et les 20 millions de dollars généreusement versés à la fondation éponyme. Des médias marocains non inféodés au Makhzen ont repris l’information en se référant à une annonce faite par le sous-secrétaire du ministère palestinien des Affaires étrangères, Tayseer Jaradat, et relayée par l’agence turque Anadolu. Utile précaution pour éviter des mesures de rétorsion, devenues monnaie courante au Maroc. Sans parler de la réaction de la rue alors que des régions entières du Maroc sont en ébullition.
M. Bendib