La violence faite aux enfants s’érige aujourd’hui en phénomène sociétal dont tout le monde au pays reconnaît les faits avérés et leurs conséquences immédiates ou en prévision.
À tel point que, elle se pose en véritable problématique face aux autorités, la société civile et la population. Autrement, en dépit de l’arsenal juridique mis en place et les efforts des services de sécurité déployés, les enfants meurent toujours dans des conditions dramatiques parce que, souvent d’ailleurs, ils étaient délaissés par leurs parents. Dernière illustration en date, à la seule journée de mardi, six enfants sont décédées pour plusieurs raisons. Si certains cas, tels les deux enfants fauchés par le véhicule qui a roulé sur des passants à Blida, entre les 4 personnes décédées, est dû à un accident, d’autres se sont avérés avoir été «lâchés» dans la nature par leurs parents. Selon plusieurs comptes rendus de l’Agence de presse nationale, la journée de mardi a été dramatique pour les enfants. Six âmes innocentes ont perdu la vie dans plusieurs circonstances aussi différentes les unes que les autres. S’il est vrai qu’un accident reste un accident, une négligence manifeste des parents a été liée à la mort, pour ne citer que les deux enfants retrouvés noyés dans un plan d’eau à Tipasa. En effet, les deux chérubins ont trouvé la mort par noyade dans un bassin d’eau destiné à l’irrigation des terres agricoles, à Haouch Bourouis dans la commune de Sidi Amar, au Sud de cette wilaya, réputée, ces dernières années, comme étant à l’origine d’actes de violence à l’endroit de l’enfant. Selon les révélations de la Gendarmerie nationale, «les deux enfants repêchés n’étaient pas accompagnés de leurs parents à leur sortie d’école. Ils se dirigeaient, avec leurs amis, à une aventure de nage, qui s’est vite transformée en un drame, alors qu’ils se trouvaient en difficulté pour sortir du bassin profond», conclut ce service de sécurité dans son enquête préliminaire sur cette affaire. Pour le cas de deux autres enfants (une fille de 13 ans et un garçon de 12 ans, décédées parmi deux autres personnes adultes, à Bougara, sise à la wilaya de Blida, lorsqu’un véhicule, conduit par un homme qui a fait malaise, à foncé droit dans la foule, ils se trouvaient près d’une école primaire. Du coup, la problématique de la protection de cette catégorie invite aux interrogations d’autant que l’accident s’est produit près d’un établissement scolaire. Quelques heures plus tard, un autre drame à de nouveau frappé la commune de Bougara, où un autre enfant a trouvé la mort. En effet, selon les services de la Protection civile, le corps d’un adolescent a été repêché, mardi soir, étant noyé dans un plan d’eau sis dans la région dite Hamoudi. Quoi qu’il s’agisse d’un jeune de 18 ans, il a été retrouvé sans vie, à 18h30, par les équipes de plongeurs relevant de l’unité de la Protection civile.
Comme un malheur n’arrive jamais seul, un enfant en bas âge a été mortellement fauché, mardi dans la commune des Eucalyptus, par un camion qui roulait en marche arrière. Agé à peine de 2 ans et demi, le môme a été pourtant «accompagné» d’un parent, selon les témoingnages recueillis sur place par l’APS. «Un accident de route a été enregistré ce mardi aux alentours de 19h00 au niveau de la cité 1600 logements aux Eucalyptus», a indiqué le chargé de communication à la direction de la Protection civile d’Alger, le lieutenant Khaled Benkhalfallah, précisant qu’un enfant âgé de deux ans et demi a été mortellement fauché par un camion.
Des témoins ont affirmé que «le chauffeur qui roulait en marche arrière n’avait pas remarqué la victime accompagné d’un membre de sa famille», selon la même source. C’est dire que, parfois, la responsabilité des parents s’avère fatale pour leurs progénitures, sachant qu’ils sont avant tout les premiers protecteurs de leurs enfants. Et puis, partant du fait qu’un accident s’appelle un accident parce qu’il peut arriver à n’importe qui et frapper dans n’importe quelle circonstance, certaines négligences doivent être punies par la loi. L’exemple du taux de 50% des enfants n’ont pas été vaccinés contre la rougeole dans les 13 wilayas touchées par cette infection est édifiant, à ce titre.
Amrouni Mohamed