Réaffirmant sa disponibilité à coopérer avec les Nations unies pour la décolonisation du Sahara occidental, dernière colonie d’Afrique inscrite à l’ordre du jour de l’ONU pour achever son processus de décolonisation, par la tenue d’un référendum d’autodétermination du peuple sahraoui, le Front Polisario a fortement dénoncé «le refus du Maroc à s’engager dans des négociations directes» sous les auspices de l’Institution onusienne.
Au terme de sa réunion ordinaire, tenue à Bir Lehlou, dans les territoires libérés du Sahara occidental, et présidé par Brahim Ghali, secrétaire général du Front Polisario, président de la république arabe sahraouie (RASD), le secrétariat national du Front Polisario estime que « pour éviter davantage de tensions et d’escalade dans la région, il était temps que l’ONU», souligne-t-il, « prenne des mesures et des positions fermes à l’égard de la politique d’obstination et d’obstruction adoptée par le Maroc.» Dans un communiqué sanctionnant les travaux de sa réunion, le Front Polisario s’est félicité des démarches et des efforts en cours de l’envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU pour le Sahara occidental, l’ex-président allemand, Horst Köhler, et a réaffirmé la « disponibilité » du Front Polisario, à continuer à «coopérer» avec l’ONU, pour la décolonisation du Sahara occidental, sur la base de la légalité internationale. Depuis sa nomination au poste d’envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU, pour le Sahara occidental, suite à la démission de son prédécesseur Christopher Ross, en réaction au blocage du processus de négociations par Rabat, refusant de se conformer au droit international, Horst Köhler semble être confronté, dans sa mission, au même obstacle. Alors qu’il a fait le déplacement, à Lisbonne, pour rencontrer l’envoyé personnel du SG de l’ONU, pour le Sahara occidental, au terme de sa rencontre avec Horst Höhler, à la tête de la délégation marocaine, le ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale, Nasser Bourita, a déclaré, comme l’ont rapporté les médias du Royaume chérifien, qu’ «il ne s’agit pas d’un processus de négociations mais d’un contact pour discuter de l’évolution du dossier» a-t-il dit. Faisant fi du mandat et de la mission de celui qui a été nommé, par le conseil de sécurité et le SG de l’ONU, au poste d’envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU pour le Sahara occidental, territoire inscrit, faut-il le rappeler, à l’ONU, en tant que question de décolonisation, la dernière en Afrique. Autre donne fondamentale, que le chef de la diplomatie marocaine s’efforce d’ignorer, en traduction de la politique coloniale du royaume chérifien, au Sahara occidental, le mandat de la Mission des Nations unies pour l’organisation du référendum au Sahara occidental (Minurso), déployées, sur l’ensemble du territoire du Sahara occidental, suite à l’accord de cessez-le-feu, signé en 1991, sous les auspices onusiens, par le Maroc et le Front Polisario, pour la tenue du référendum d’autodétermination du peuple sahraoui. Le membre du secrétariat national du Front Polisario et coordonnateur sahraoui avec la Minurso, M’hamed Kheddad, a relevé, début mois courant, que le Maroc avait «peur de la négociation» et affiche, a-t-il souligné, «un manque de volonté» de s’engager dans le processus de l’ONU pour le règlement pacifique de ce conflit, sur la base des principes et des textes de la Charte et de l’institution onusienne. Pour ce responsable sahraoui, «les tergiversations du Maroc avant de répondre à l’invitation de l’Onu et les déclarations faites par le ministre marocain des Affaires étrangères » au terme de sa rencontre avec M. Horst Köhler, «sont malheureusement l’expression d’un manque de volonté de s’engager dans le processus de paix des Nations unies » a déclaré M’Hamed Kheddad. Ne perdant pas de vue les tergiversations marocaines pour faire perdurer son système colonial, au Sahara occidental, en violation flagrante de la légalité internationale qui consacre le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination, le secrétariat national du Front Polisario s’adresse à l’ONU et à son Conseil de sécurité, pour que ces derniers assument leurs responsabilités. Au terme de sa réunion à Bir Lehlou, le secrétariat national du Front Polisario souligne, en effet, dans son message à l’ONU qu’ « il est temps que l’organisation des Nations unies prenne des mesures et positions fermes à l’égard de la politique d’obstination et d’obstruction affichée par le Maroc » concernant, précise-t-il « les négociations directe (entre le Front polisarioo et Rabat :ndlr) et sa persistance dans la violation des droits de l’Homme et le pillage des ressources naturelles sahraouies ». La veille de la réunion du Secrétariat national du Front Polisario, dans son allocution prononcée, à la clôture des travaux de la rencontre des secrétaires et mouhafidine du Front Polisario dans les territoires libérés du Sahara occidental, le secrétaire général du Front Polisario, président de la RASD, Brahim Ghali a réaffirmé « la détermination du Front Polisario à poursuivre la lutte de libération jusqu’au recouvrement, par la RASD, de sa souveraineté sur tout son territoire national » a-t-il déclaré. Le président sahraoui a en outre appelé, à cette occasion la communauté internationale à hâter la mise en œuvre de la résolution 2351 du Conseil de sécurité, qui avait été adoptée, avril 2017, dans le sillage, pour rappel, de la forte mobilisation du peuple sahraoui en réaction à la violation par le Maroc du cessez-le-feu dans la zone d’El Guerguerate. Une mobilisation qui a montré que «le peuple sahraoui est prêt à la lutte armée pour imposer ses choix nationaux» a-t-il soutenu, réaffirmant à cette occasion la détermination du Front Polisario à «poursuivre la lutte de libération jusqu’au recouvrement, par la RASD, de sa souveraineté sur tout son territoire national.» Par ailleurs, les membres du Secrétariat national du Front Polisario ont salué la résistance et les sacrifices du peuple sahraoui dans son combat pour la liberté et l’indépendance, condamnant les violations marocaines des droits des sahraouis, dans les territoires du Sahara occidental encore sous occupation marocaine, dont le procès injuste et irrégulier à l’encontre du groupe des étudiants sahraouis. En tournant le dos à la légalité internationale, les autorités coloniales marocaines ne cessent d’être rattraper par sa portée et sa teneur, outre d’être rappeler à l’ordre, en lui signifiant que «le Maroc et le Sahara occidental sont deux territoires distincts et séparés» selon les textes de l’ONU, de l’UA et aussi l’UE notamment depuis la décision de la Cour de Justice de l’UE, sommant les États membres à se plier au droit International, en n’incluant pas le Sahara occidental, dans leurs relations de coopération avec le Maroc.
Karima Bennour