Des dizaines de jeunes Maliens, dont certains ont été récemment expulsés d’Algérie, se sont regroupés mardi dernier, devant le siège de l’ambassade algérienne à Bamako, sise à la rue Daoudabougou, pour exprimer leur mécontentement d’avoir été rapatriés dans leur pays d’origine.
Certains médias maliens à Bamako ont parlé hier d’ambassade d’Algérie « saccagée », mais le mot semble trop fort au vu de la vidéo visionnée, et qui montre un peu plus de deux dizaines de jeunes au plus longeant le siège de l’ambassade sans pénétrer dans l’enceinte. Un petit feu a été allumé sur le jardin mitoyen à l’ambassade, des tables jetées par terre, mais rien de vraiment notable ; le sit-in n’a pas duré plus d’une heure, avant que les jeunes ne soient dispersés dans la ville. Au matin de la journée d’hier, rien à signaler dans le pourtour de l’ambassade.
«Le Combat» malien rapporte ces détails : « Avec des pneus usés, des pierres, des troncs d’arbres, les manifestants ont barricadé la route rendant la circulation impossible. Mis en infériorité numérique, les policiers sur place quittent les lieux pour chercher des renforts. Avant leur retour, les manifestants, visiblement très remontés, ont mis le feu au jardin qui borde l’Ambassade. Les barrières en fer sont cassées. À coups de jets de pierres, ils brisent des vitres de fenêtres, des ampoules et des caméras de surveillance ». Pour la presse malienne, comme « MaliActu », c’est le fait de jeunes Maliens qui ont été expulsés récemment de l’Algérie. « Pour manifester contre ces traitements qualifiés d’inhumains, ces expulsés ont violemment manifesté devant l’ambassade d’Algérie à Bamako. Une manifestation qui a occasionné des dégâts matériels et l’arrestation de quelques manifestants par la police ». D’autres titres de la presse quotidienne malienne ont parlé de «protestations contre leurs expulsions de l’Algérie».« MaliActu » rapporte la promptitude des éléments des commissariats de police des 7e et 10e arrondissements et du Groupement mobile de sécurité qui a permis de limiter les dégâts et ont pu « disperser les manifestants à coups de gaz lacrymogène, avant de procéder à une dizaine d’arrestations et ainsi empêcher qu’ils accèdent aux enceintes mêmes de la Chancellerie de l’Ambassade. « Ils sont venus en grand nombre. Leur objectif était clairement de s’en prendre à l’Ambassade et à son personnel. Ce sont des expulsés de la Lybie et de l’Algérie. Pour eux, ils veulent, à travers cette manifestation, faire payer à l’Algérie ce qu’ils ont vécu quand ils étaient dans ce pays», dit un Commissaire de police.
Pour « MaliActu », les diplomates algériens, venus constater les dégâts, ont refusé de se prononcer sur cet incident, préférant calmer les esprits et laisser la police faire son travail sans s’épancher sur l’incident outre-mesure.
Il est à souligner que l’Algérie à procédé à des opérations de rapatriements des ressortissants dans leurs pays subsahariens respectif, opérations prises suivant les accords conclus avec les gouvernements de ces pays voisins.
F.O.