Le Premier ministre irakien Haider al-Abadi a annoncé mardi que les aéroports d’Erbil et de Souleimaniyeh, au Kurdistan irakien, étaient «de nouveau ouverts aux vols internationaux», mettant fin à près de six mois de blocus.
Ce blocus avait été décrété fin septembre, en réponse à la tenue d’un référendum d’indépendance organisé par Erbil, la capitale de la région autonome, contre l’avis de Bagdad, qui a déclaré ce scrutin illégal.
La décision de mardi a été prise «après que les autorités locales du Kurdistan ont accepté que les autorités centrales reprennent le contrôle des deux aéroports», a indiqué
M. Abadi dans un communiqué.
La levée du blocus «sera mise en application durant les prochains jours», a précisé à l’AFP Saad al-Hadithi, porte-parole du bureau du Premier ministre. «Cela dépendra du temps qu’il faudra pour que les employés dépendant du gouvernement central commencent à travailler dans les aéroports», a-t-il ajouté.
Bagdad avait exigé, au lendemain du référendum, de reprendre la main sur les aéroports et les poste-frontières situés au Kurdistan. Il avait également envoyé ses troupes reprendre les zones disputées où les combattants kurdes s’étaient déployés au fil des années, notamment dans le chaos créé en 2014 par la percée du groupe jihadiste Etat islamique (EI).
Le Kurdistan irakien avait ainsi perdu les précieuses ressources pétrolières de la province de Kirkouk.
Bagdad réclamait de reprendre le contrôle au Kurdistan des questions de passeports et des permis de séjour ainsi que celles des douanes et des taxes douanières.
Erbil avait déjà cédé sur ce dernier point et le contrôle de la sécurité des aéroports était l’ultime pierre d’achoppement, avait expliqué un responsable à l’AFP fin février lors de la prolongation du blocus pour trois mois.
Depuis le début du blocus, tous les vols du Kurdistan hors du territoire irakien transitent par Bagdad et les étrangers qui, avant, ne devaient pas solliciter de visa des autorités fédérales pour se rendre au Kurdistan doivent désormais le faire. Début mars, le Parlement irakien avait approuvé le budget 2018 en l’absence des députés kurdes qui boycottaient la séance pour protester contre la réduction sérieuse de la part accordée à leur gouvernement autonome. Elle est passée de 17% à 12,6% du budget.
Selon l’article 9 de la Constitution, elle est désormais «basée sur la population dans chaque province», alors qu’avant elle avait été fixée unilatéralement par le gouvernement dirigé par l’ex-Premier ministre Nouri al-Maliki afin de s’attirer les bonnes grâces des Kurdes.