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Mohamed Bouamari : Un acteur et réalisateur de talent

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Né en 1941 à Guedjel au sud-est de Sétif, Mohamed Bouamari a grandi à Lyon où il est arrivé à l’âge de 10 ans. Venu au cinéma en autodidacte, il tourne le « Conflit » un premier court-métrage avant de retourner au pays en 1965. Jusqu’au début des années 70, il est tour à tour assistant sur « La Bataille d’Alger » de Gillo Pontecorvo (1965), « Le Vent des Aurès » de Mohamed-Lakhdar Hamina (1965), « L’Etranger « de Luchino Visconti (1966), « La Voie » de Mohamed Slim Riad (1968), « Z » de Constantin Costa-Gavras (1969), « Le Festival panafricain d’Alger » de William Klein (1969), « Remparts d’argile » de Jean-Louis Bertuccelli (1970) et « Patrouille à l’est » de Amar Laskri (1970).Durant cette période, il réalise « L’Obstacle » avec Mohamed Chouikh sur un scénario de Tewfik Farès (1966), puis « Le Ciel et les affaires » l’année suivante. Le premier décrit un amour impossible pendant que le second dénonçait le pouvoir grandissant des talebs (marabouts) dans les campagnes. En 1972, il s’attelle au « Charbonnier » dont il co-signe le scénario avec le chef opérateur Daho Boukerche. Suivront deux longs métrages, « L’héritage » en 1974 et « Premier pas » en 1978. Ce dernier posait à sa façon la question de l’émancipation des femmes à travers la vie de l’une d’entre-elles qui a été intronisée maire. « Premier pas » a valu à la comédienne Fettouma Ousliha-Bouamari, sa compagne dans la vie, le prix d’Interprétation à Carthage.Mohamed Bouamari tournera encore « Refus », un long métrage en 1982, « A l’ombre des remparts », un documentaire consacré à la ville de Tlemcen en 1987-88, deux téléfilms en 1991 et 1994, date à laquelle il quitte à nouveau l’Algérie. En France, il fait des apparitions dans plusieurs films à la faveur de petits rôles, réalise « Nuit », un court-métrage en 1996, collabore à Zalea TV et intervient dans des actions de formation. Le cinéaste, qui souhaitait dès 1994 réaliser « Le Crabe » sur la participation des soldats Africains à la libération de la France, était à Alger avec un long métrage en préparation : « Le Mouton de Fort-Montluc ».
Pour mémoire, la prison militaire de Montluc à Lyon a accueilli dès 1958 des condamnés à mort du FLN. Dans l’enceinte de cette prison, tristement célèbre pour avoir servi de siège à la Gestapo de Klaus Barbie sous l’occupation, une dizaine de condamnés seront guillotinés en 1960.
Le film de Mohamed Bouamari met en scène le revirement d’un « mouton » (mouchard) français chargé de surveiller les militants indépendantistes emprisonnés. Dès le milieu des années 60, il travaille comme assistant réalisateur pour l’ONCIC (les films de Rachedi, Lakhdar Hamina, Riad, Costa-Gavras et Bertucelli) et réalise plusieurs courts métrages. Longs métrages : Le Charbonnier / Al-fahâm (1972), L’Héritage / Al-irth (1974), Premier pas / Al-khutwat al-ula (1979), Le Refus / Al-raft (1982), Tlemcen (1989).
Un film de montage remarqué L’Aube des damnés en 1965, un grand succès populaire L’Opium et le bâton, adapté de l’œuvre de Mouloud Mammeri en 1969, Ali au pays des mirages en 1978 et Le Moulin de Mr Fabre en 1983, ont achevé de faire d’Ahmed Rachedi l’une des grandes références du cinéma algérien. Tourné en 1983 et sorti en 1986, Le Moulin de Mr Fabre est son dernier long-métrage pour le cinéma si l’on excepte l’aventure de C’était la guerre, une production franco-algérienne qui croise les regards de deux scénaristes (Commandant Azzeddine et Jean-Claude Carrière) et de deux réalisateurs (Ahmed Rachedi et Maurice Failevic) sur la guerre d’Algérie. Coproduit par France 2, C’était la guerre fut couronné du Fipa d’Or, à Biarritz en 1993. Le Moulin de Mr Fabre se penche, quant à lui, sur les premiers « couacs » dans la gestion du pays au lendemain de l’indépendance dans une ville de l’Est algérien. A l’image de la nationalisation inutile de l’entreprise de Mr Fabre, un modeste meunier d’origine polonaise campé par Jacques Dufilho. Le Moulin de Mr Fabre pose aussi à sa manière la question du culte de la personnalité chez les dirigeants issus du nationalisme algérien. Durant cette période, il réalise L’Obstacle avec Mohamed Chouikh sur un scénario de Tewfik Farès (1966), puis Le Ciel et les affaires l’année suivante. Le premier décrit un amour impossible pendant que le second dénonçait le pouvoir grandissant des talebs (marabouts) dans les campagnes. En 1972, il s’attelle au Charbonnier dont il co-signe le scénario avec le chef opérateur Daho Boukerche. Suivront deux longs métrages, L’héritage en 1974 et Premier pas en 1978.
Ce dernier posait à sa façon la question de l’émancipation des femmes à travers la vie de l’une d’entre-elles qui a été intronisée maire. Premier pas a valu à la comédienne Fettouma Ousliha-Bouamari, sa compagne dans la vie, le prix d’Interprétation à Carthage. Mohamed Bouamari tournera encore Refus, un long métrage en 1982, A l’ombre des remparts, un documentaire consacré à la ville de Tlemcen en 1987-88, deux téléfilms en 1991 et 1994, date à laquelle il quitte à nouveau l’Algérie. En France, il fait des apparitions dans plusieurs films à la faveur de petits rôles, réalise Nuit, un court-métrage en 1996, collabore à Zalea TV et intervient dans des actions de formation. Pour mémoire, la prison militaire de Montluc à Lyon a accueilli dès 1958 des condamnés à mort du FLN. Mohamed Bouamari s’était fait remarquer dès 1973 avec « Le Charbonnier » (Al Fahhâm), son premier long-métrage récompensé du Tanit d’argent à Carthage et du prix Georges Sadoul à la Semaine internationale de la Critique à Cannes. Son film scrutait le monde rural à travers un modeste charbonnier dont l’activité est menacée par l’apparition du gaz.
Une situation à son comble lorsque, parti chercher du travail en ville, sa qualité d’ancien maquisard ne lui est d’aucun secours et que, pendant son absence, sa femme a été embauchée en usine. Âgé de 65 ans, le cinéaste Mohamed Bouamari est décédé le 1er décembre 2006 à Alger d’une crise
cardiaque.

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