L’entrée en vigueur des licences d’importations imposées aux opérateurs économiques, s’appliquant dans un premier temps à trois produits, notamment les véhicules légers, le ciment et le rond à béton, va intervenir demain mercredi. Cette mesure qui sera élargie à d’autres produits sera appliquée de manière progressive. C’est ce qu’a annoncé hier un haut responsable du ministère du Commerce. Cette disposition s’inscrit en droite ligne avec le plan anticrise mis en place par le gouvernement en début 2015, en vue de s’affranchir de la dépendance nationale aux importations, dont la valeur marchande affecte gravement la trésorerie de l’état. Cette situation s’explique en partie par le déficit ascendant enregistré par la balance commerciale. Entre autres mesures prises dans l’urgence pour pallier au recul des ressources publiques, les licences d’importation visent comme moyen restrictif à substituer les importations par la promotion de la production nationale. Ce dernier objectif cité devra être accompagné, par ailleurs, par le lancement du crédit à la consommation, annoncé dans les prochains jours. Ceci a été rendu possible après l’examen des produits qui sont soumis à cette disposition par les rencontres du comité interministériel en charge de traiter ce dossier qui a fait couler beaucoup d’encre. Faut-il, à ce titre, souligner que cette décision a fait bien des mécontents, parmi les barons de l’importation et notamment ceux parmi les concessionnaires automobiles qui ont fait main basse sur le secteur du marché automobile. La valeur marchande des importations des véhicules a atteint quelque 2 milliards de dollars en 2014 pour un volume d’unités importées d’environ un demi-million. Au-delà de freiner la saignée financière causée aux ressources de l’état par un assainissement graduel du commerce extérieur en général, il en sera question par cette mesure, d’orienter la consommation nationale vers le produit local. Néanmoins, faut-il encore produire localement ce qui est en mesure de satisfaire le marché local. Dans l’ensemble, l’Algérie consacre quelque 60 milliards de dollars aux importations, par année. Les efforts consentis en ce sens ont abouti à un recul sensible en matière du volume des marchandises rentrant dans le pays. S’exprimant, hier, sur les ondes de la Chaine III de la Radio nationale, Saïd Djellab, directeur du suivi des accords commerciaux régionaux au département du Commerce, revient pour faire le point sur ces questions. En allant plus dans le détail, le même responsable a indiqué qu’il sera question incessamment de vulgariser les mesures de cette décision au profit des opérateurs du commerce extérieur. Précisément, un communiqué de presse sera publié sur le site Internet de ce ministère pour expliquer dans le détail la procédure inhérente à la demande et au dépôt du dossier de la licence en question, a précisé Djellab. Pour ce qui est des formalités bancaires, le même responsable a fait savoir que la domiciliation bancaire ne sera délivrée qu’une fois les produits autorisés à l’importation sont entrés dans le pays. La mesure ne se limite par aux trois produits cités en haut, mais touchera, graduellement, d’autres marchandises. à croire le cadre du département de Bakhti Belaïb, la liste demeure ouverte et sera élargie pour atteindre d’autres produits agricoles, tel que le maïs, le tourteau de soja, les aliments de bétail, les taurillons, les viandes, a-t-il indiqué à la même occasion. D’autre part, les autorisations d’importation toucheront le secteur industriel (les engins, le bois, les cosmétiques…). à la question de savoir pourquoi le choix est porté sur les trois produits soumis à la licence et non pas à d’autres, Djellab a expliqué que cette décision est justifiée par la lourdeur des importations de ces marchandises, qui cause par conséquence, un déficit important à la balance commerciale du pays. Ceci dit, initialement, quelques 11 produits étaient concernés par les mêmes licences. Mais, l’urgence pour le gouvernement étant de rattraper le déficit commercial qui ne cesse de se creuser, a laissé entendre le même responsable.
Farid Guellil