Le renouvellement partiel des membres du Conseil de la nation, lors des élections qui se dérouleront le 29 décembre prochain, donnent lieu à une âpre bataille électorale, qui passe quelque peu inaperçue.
Le renouvellement des membres du Sénat se fera en deux temps avec, en premier, le renouvellement de la moitié des deux tiers qui reviennent aux formations politiques. Ensuite, il y aura le renouvellement du tiers présidentiel et la désignation par le président de la République du président du Conseil. Selon des sources concordantes, Abdelkader Bensalah, qui souffre de problèmes de santé, pourrait quitter la présidence du Sénat au profit d’une personnalité apolitique. Le secrétaire général du FLN a, semble-t-il, revu à la baisse ses ambitions après ses déclarations à l’emporte-pièce. D’autant que sa volonté déclarée d’être «majoritaire» au Sénat ne semble pas se vérifier au vu de la bataille entre partis et le jeu des alliances qui fait rage au niveau des APC et APW. L’ex-parti unique veut, en effet, disposer d’une majorité, même relative, au Conseil de la nation pour consolider sa place en tête du Parlement. Mais ses ambitions se heurtent à la volonté d’autres partis de tisser des alliances qui peuvent créer la surprise. Bien que le Sénat soit beaucoup plus contrôlé par le tiers présidentiel désigné par le chef de l’État, appelé d’ailleurs le tiers bloquant, les élections sénatoriales suscitent beaucoup d’intérêt chez les partis politiques qui ne cachent pas leur volonté de contrecarrer Saâdani. D’autant que son rival, le RND, veut préserver sa majorité et montrer qu’il est un parti mature, de sérénité et de bonne gouvernance au moment où l’Algérie affronte des turbulences en raison de la chute drastique du prix du baril. Le FLN qui a clôt ses primaires s’est lancé dans la campagne et son secrétaire général a réuni les candidats retenus, y compris ceux qui n’ont pas passé le cap pour dégager une position cohérente et s’assurer le succès de son parti lors des élections, gommant le mécontentement de ceux qui n’ont pas été retenus aux primaires. Sur la scène politique, les adversaires de Saâdani veulent contrer ses ambitions et contredisent son discours et le faux concept de «majorité partisane», qui n’est pas consacré par l’actuelle Constitution. Tout comme il rejette sa volonté de gagner présidence de la Chambre haute, alors qu’il a assumé celle de l’APN. Ce qui expliquerait la volonté du Chef de l’État de désigner une personnalité indépendante. Même si le RND second parti de la majorité présidentielle ne cache pas sa volonté de garder la présidence du Sénat. Il a clôt ses primaires, très en avance et «a donné la latitude à ses coordinateurs de wilayas de concocter des alliances, mener campagne et ficeler leur stratégie à leur guise», selon un responsable du parti. Le parti d’Ahmed Ouyahia, compte 45 membres au Conseil de la nation et va tenter de remplacer ses 19 sénateurs, en fin de mandat, pour garder sa majorité. Troisième force politique du paysage, le MPA qui a 1 600 élus locaux, compte présenter des candidatures à travers une dizaine de wilayas.
Il compte obtenir trois à quatre sièges au Sénat, lors de cette échéance qui déterminera les enjeux pour les débats politiques à venir, dont celui qui portera sur la révision constitutionnelle. D’où l’importance de ce renouvellement avec la participation de formations politiques qui généralement boycottent ces élections. Le RCD est présent au niveau de six wilayas et le FFS, qui compte deux sénateurs, participera également à ces élections à travers cinq à six wilayas, notamment Béjaïa, Tizi-Ouzou, Bouira, Boumerdès et Alger. Le MSP, qui boycotte ces élections, a laissé libre choix à ses militants au niveau des wilayas.
M. Bendib