Accueil ACTUALITÉ Il fait porter le chapeau des incidents de l’APN à Hanoune et...

Il fait porter le chapeau des incidents de l’APN à Hanoune et à l’opposition : Saâdani, le grand déballage

0

Dans un point de presse tenu hier au siège de son parti à Hydra (Alger), le secrétaire général du Front de libération nationale (FLN), est revenu sur le projet de la LF-2016 adopté avant-hier à l’APN et les incidents ayant émaillé la séance parlementaire. Il accuse l’opposition parlementaire d’avoir usé de la violence et la désigne responsable de «graves» dérives. D’autre part, le SG du FLN a tiré a bout portant sur les partis de l’opposition.

En effet, le patron du parti majoritaire à l’APN porte le chapeau des dérapages, qui se sont produits à l’Assemblée nationale, aux partis réunis autour de l’opposition, où figurent l’AAV (formations islamistes), le FFS, le PT, El-Adala et le MCP. Mais avant, Saâdani a démenti les informations qui parlent d’usage de malversations et d’exercice de pression dans les coulisses pour faire passer le texte de la loi de Benkhefla. Le débat et l’adoption du PLF-2016 ayant fait couler beaucoup d’encre à l’Assemblée autour des propositions d’amendements et des idéologies des différentes sensibilités du Parlement, se sont déroulées dans la transparence la plus totale, a-t-il indiqué, en saluant l’approbation d’un texte après un débat «démocratique». Pour lui, tout s’était bien passé, dès lors que l’opposition a introduit des amendements, jusqu’à ce que celle-ci ne fasse «volte-face» et «verser dans la violence et l’injure», a accusé le chef du FLN, les belligérants, qui veulent, selon lui, imposer leur avis par le moyen de «pratiques qui ne les honorent ni eux, ni leur partis respectifs». Pour Saâdani, le jeu démocratique doit être accepté par l’opposition qui doit, selon ses propos, attendre les échéances de 2017, si elle espère avoir la majorité. Même si ce qui s’est produit à l’APN n’est qu’un cliché visible ailleurs, dans les pays développés, eux-mêmes qui jouissent de démocratie, a-t-il justifié. En effet, à travers le mécontentement exprimé par les députés ayant rejeté le PLF-2016, c’est le FLN et la «cohésion» de son groupe parlementaire qui sont visés. En réponse, il estime que toutes ces «tentatives de sape» ont été un échec cuisant pour ses adversaires, dès lors, a-t-il précisé, que son groupe reste «soudé», que la loi de Finances a été adoptée et que «l’Algérie va bien». Dans un verbe menaçant, Saâdani y a laissé apparaître un certain esprit de rancune, et veut passer à l’offensive, d’autant plus, a-t-il expliqué, que des partis comme le MSP (Hamas) et le PT «étaient avec nous», avant qu’ils ne fassent marche arrière, a-t-il laissé entendre. Mais, il a préféré pour cible son ennemie jurée, Louisa Hanoune, qu’il accuse d’avoir été «l’instigatrice des incidents et des grabuges». Pour lui, la patronne du PT a donné instruction à ses députés «si encore elle en a (députés, ndlr), de créer «l’anarchie et ce qui va avec», si notamment le projet venait à être adopté. Et, à Saâdani d’incomber toute la responsabilité des faits à la SG du PT et à «ceux qui la soutiennent» (opposition, ndlr). Le chef de l’ex-parti unique compte en découdre avec ses adversaires, en indiquant ne pas se taire devant «les tentatives de déstabiliser l’Assemblée». L’ex-président de l’APN a ensuite pris la défense du gouvernement, dont il se targue d’avoir la majorité. À ce titre, il n’a pas manqué de répondre aux vives critiques formulées par les députés de l’opposition. «On nous accuse de vouloir vendre le pays. On s’est tu, mais on nous pousse à réagir», a-t-il fait allusion aux partisans du rejet du projet de loi. Pour lui, tout ce qui a été dit à ce sujet n’est qu’invective et surenchère qui visent les rênes du gouvernement. «Et si l’on donne le pouvoir au PT, que va-t-il faire ? Va-t-il fournir du carburant gracieusement aux citoyens ?», s’est-t-il interrogé pour justifier les hausses prévisibles de certains produits de consommation en 2016, en ajoutant que les taxes prévues n’ont touché ni le pain, ni le lait, ni le travail…, pour étayer ses propos.

Saâdani tacle l’opposition : «vous n’avez pas de projet politique»
Les critiques virulentes de Saâdani n’ont pas non plus épargné les leaders politiques de l’opposition politique, en qualifiant leurs actions de vaines et d’une entreprise qui s’assimilent à un coup de couteau dans l’eau. Comme à son accoutumée, il a cité quelques acteurs membres de la CLTD (Coordination pour les libertés et la transition démocratique), laquelle aile politique, qui ne dispose pas, selon lui, de projet ou de propositions concrètes. Mais, pour mieux viser de ses critiques incendiaires, il distingue deux catégories de l’opposition. Celle qui «s’oppose» au Président après l’avoir soutenu, (allusion à Hanoune, ndlr), et celle qui s’inscrit dans une démarche contraire avec la ligne politique du Chef de l’État, pour désigner notamment la CLTD. Pour ce qui est de cette dernière, le chef du FLN estime que ni le peuple, ni le pouvoir, ni lui-même ne comprennent ce qu’elle revendique, le tout pour dire que cette aile de l’opposition n’en dispose pas de projet politique. «On (CLTD, ndlr) nous demande de freiner la marche du pays pour les attendre ?», s’est-il interrogé, avant de donner rendez-vous aux acteurs politiques adversaires en 2019. Ainsi, Saâdani est allé encore loin en qualifiant certains des membres de la CLTD de n’en disposer que d’un cach qui justifie l’existence de leur partis, à ce titre, le président de Jil Jadid, Sofiance Djilali. Et de lancer, encore à leur adresse, «un défi» de présenter des propositions en les invitant à rejoindre son initiative politique. En déniant toute «représentativité» populaire à ses belligérants, il les a encore «défiés» d’aller à la rencontre de la population, comme pour dire que seul le FLN qu’il représente qui peut drainer des foules à travers le pays. «Notre initiative ne vous concerne-t-elle pas ?», s’est-il davantage interrogé pour encenser son projet de créer «un rempart» pour le soutien du président de la République et qui vise, selon lui, l’intérêt suprême du pays et sa préservation. Le SG de l’ex-parti unique est ensuite revenu à Louisa Hanoune, qu’il qualifie «d’hypocrite politique», vivant dans l’hystérie» et du fait, a-t-il argumenté, qu’elle soit aux côtés du Chef de l’État, avant de rejoindre le camp de l’opposition. «Elle (Hanoune, ndlr) parle de questions qui la dépassent, elle, et le cadre de son parti», en réponse aux déclarations tonitruantes de la patronne du PT. Pour lui, Hanoune a été toujours aux services de son «parrain», allusion à l’ex-patron du DRS, Toufik. Selon Saâdani, à travers l’initiative des 19 personnalités, c’était Hanoune qui était «chargée par son parrain», pour aller rencontrer le président de la République.
Farid Guellil

Article précédentLes infractions de change en hausse en 2015 : 474 affaires éventées
Article suivantLutte contre le terrorisme dans la région sahélo-saharienne : l’amiral Jean Dufourcq livre sa vision