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Sommet Europe-Afrique sur le phénomène migratoire : l’approche européenne favorise le tout sécuritaire

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Les travaux du sommet Europe-Afrique consacrés, durant deux jours, au phénomène migratoire, se tiennent depuis hier à la Valette, Malte, en présence de près de 50 chefs d’état et de gouvernement d’une cinquantaine de pays européens et africains. Les représentants de l’UE espèrent convaincre leurs partenaires africains d’une démarche visant à dégager un plan d’action avec les pays d’origine et de transit des migrants africains, cette fois ci sur fond par ailleurs, de l’importance du flux des réfugiés que connaît l’Europe, ces derniers mois.

Depuis le début du dialogue entre les responsables européens et africains sur le phénomène migratoire, après la mort de migrants en Méditerranée, il y a de cela plus de dix ans, dans l’espoir d’atteindre l’eldorado européen, qu’on leur a longtemps miroité, la mer continue et continuera malheureusement à les engloutir, par des naufrages meurtriers. Le sommet de Malte réussira-t-il à dégager les voies à même de répondre aux causes réelles à l’origine de ce phénomène, là ou les conférences et les sommets précédents ont échoué, avec l’ininterruption des traversées meurtrières en Méditerranée, non seulement des chômeurs africains, mais aussi des diplômés ? en l’absence de perspectives, devant les carences en matière de gouvernance, absence de développement socio-économique des pays émetteurs des migrants clandestins étant les raisons principales les plus avancées dans les discours des uns et des autres, l’approche européenne sur la question et la résurgence de nouvelles tensions, et crises sur le continent, ont contribué considérablement à la hausse du nombre de migrants. Si le phénomène est amplement mis au devant de la scène politico-médiatique, ceci est loin d’être la réponse à une préoccupation autour d’un drame humain mais elle vise a justifié, les solutions exclusivement sécuritaires, adoptées à ce jour, par l’UE, à un phénomène de la migration clandestine. Pour empêcher que les drames de dizaines de milliers d’africains se répètent, il y a lieu, comme le soulignent des experts de tarir donc les routes de ces traversées meurtrières, non pas par des solutions uniquement sécuritaires, à l’exemple des frappes militaires de l’UE, des navires des passeurs, sur la rive sud de la Méditerranée. Aussi il est impératif que la demande des Africains, notamment ceux résidants en Europe, réclamant aux européens de «réduire les coûts des envois de fonds » par les émigrés à leurs pays d’origine, soit satisfaite. Ce qui aidera les familles des migrants à faire face à leurs besoins, pour les plus vulnérables et à aider au financement des projets de développement local. Le sommet de Malte consacré aux enjeux des opportunités que représentent les migrations internationales, réunira les Etats membres des processus de coopération existant entre l’Europe et l’Afrique, les représentants de la Commission de l’Union africaine et de la Commission de la communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CDEAO), les Nations unies et l’Organisation internationale pour les migrations (OIM). Sur la table des débats et des échanges entre responsables européens et africains.

Cinq points à l’ordre du jour
Il s’agit de l’investissement en Afrique, notamment celui visant à soutenir et accompagner les agricultures locales, qui fait –il le noter, demeure en deçà, dans la plupart des cas, en comparaison des gains colossaux que génèrent les entreprises européennes, notamment celles opérant dans les secteurs des richesses naturelles, hydrocarbures ou uranium. Deuxièmement, l’ouverture de voies d’accès légales plus faciles vers l’Europe, et cela ne concerne, en l’état, que les étudiants, les chercheurs, les employés très qualifiés ou les artistes. Sur cette question des voies en Afrique comme en Europe n’ont cessé de pointer du doigt ses conséquences gravissimes, en la qualifiant «d’immigration choisie» en réponse aux besoins socio-économiques de l’UE et qu’ainsi la politique européenne dépouille l’Afrique de ses compétences et ses cerveaux. Autre point inscrit, l’assistance des pays africains qui accueillent déjà de nombreux réfugiés sur leur sol et pour le quatrième point il s’agit de la lutte contre les trafiquants. La mise en place d’un cadre légal et d’un accompagnement pour le renvoi dans leur pays des déboutés du droit d’asile est le cinquième point mis sur la table réunissant les responsables européens et africains. Si bien que avant le flux en Europe des réfugiés fuyant les guerres dans leurs pays, Syrie, Yèmen, Irak, Libye et Afghanistan, les responsables européens ont promu des solutions sécuritaires – des murs barbelés sur les frontières Sud- pour repousser les migrants clandestins et des centres pour les contenir, dont les conditions sont déplorables, dans la majorité des cas, les questions financières n’ont pas été en reste. Désengagements et reports aux calendes grecques d’aides financières pour le développement de pays africains, notamment ceux émetteurs de migrants ont été la résultante selon, l’UE de l’impact de la crise économico-financière qui a et continue de secouer les pays occidentaux, depuis 2008. Les responsables de l’UE tenteront, à la Valette, de convaincre leurs homologues africains que le plan d’action européen est à même de répondre à la problématique du phénomène migratoire. Mais outre que la question de savoir s’ils réussiront à convaincre les responsables africains de « pertinence » du dit plan d’action, ils auront aussi à tenter de les convaincre sur une question, et non des moindres. L’UE aura –t-elle les moyens pour l’application de son plan d’action, surtout que des plans précédents n’ont pas atteint leurs objectifs, à défaut, entre autre de moyens impossible à dégager. La Commission européenne entend, selon des informations, annoncer la création d’un fonds estimé pour l’instant d’un montant de 1,8 milliard d’euros. Aussi il sera question de la mise en place d’un projet de centre d’assistance et d’information des migrants à Agadez, au Niger, dans le cadre des discussions de cas par cas entre l’UE et des pays africains. Il est à rappeler qu’avant la tenue du Sommet de la Valette, à Malte, les 28 ministres de l’Intérieur de l’UE se sont réunis le lundi dernier à Bruxelles sur la crise migratoire. La réunion s’est achevée sur le constat de la difficulté à mettre en place les mesures décidées pour faire face à l’afflux des réfugiés fuyant la guerre dans les pays précités que la politique européenne en général et celle de pays de l’UE en particulier ont joué un rôle déterminant pour que la Syrie, l’Irak et la Libye s’embrasent
Karima Bennour

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