Déception sur toute la ligne. Et deux petites satisfactions. Zemmamouche, d’une part, qui évite le pire et un naufrage en règle. Segueur, d’autre part, qui inscrit le but de l’espoir, si tant, il y a encore à espérer après ce qu’ont démontré les deux équipes sur le terrain. Des Congolais sereins et assénant une belle leçon de maîtrise dans tous les compartiments de jeu, et des Usmistes dans un soir, sans arguments convaincants. Tout n’est rien perdu ? A moins que… Sauf miracle à Lubumbashi, dimanche prochain, lors des 90 ultimes minutes menant au toit d’Afrique vers lequel le représentant congolais, maître de son art et maîtrisant son sujet comme les grands qu’on nous présentait avant le rendez-vous d’Alger-Bologhine, en faisant étalage d’une grosse expérience doublée d’un bagage technnico- physique impressionnants, s’est rapproché. Un miracle toujours … possible. Qu’est venu entretenir cette belle et lourde frappe de la dernière minute signée Seguer et qui ira se loger dans le coin gauche d’un dernier rempart adverse médusé et n’en pouvant mais. Une belle réalisation aussi belle que cette reprise de volée instantanée de Kabala des 25 mètres qui laissera groggy un Zemmamouche n’ayant rien à se reprocher sur cette ouverture du score congolaise. Un but d’anthologie, venu d’ailleurs, qui matérialisera au tableau d’affichage une domination qui ira crescendo, les Usmistes, K-O debout, perdant petit à petit le contrôle de la partie au grand dam de leurs supporters refroidis au fil d’un match virant à la corvée. Sauvés finalement par le talent d’un Zemma auteur d’arrêts spectaculaires (un penalty annihilé à un moment critique des débats) et qui évitera, de l’avis des présents, y compris dans le camp unioniste, une vraie raclée à son équipe. Un Zemma des grands soirs, bien dans sa trajectoire de meilleur keeper à l’heure actuelle sur le continent, mais invité toutefois, la mort dans l’âme, à aller (à la 78e mn sur penalty, de Samatha qui double la mise dans un silence de cathédrale et donne un peu plus de consistance à la domination des siens qui font un pas de géant sur un trophée leur tendant plus que jamais les bras) ramasser le cuir au fonds de ses filets. La messe était dite bien que Séguer, le remplaçant de luxe (il remplacera un Beldjilali transparent et pas encore au mieux de sa forme, car revenant de blessure) assumera heureusement son statut de joker en allant secouer d’un maître-tir imparable la lucarne de l’infortuné Kidiaba. Un goal tombé du ciel qui redonne espoir, alors que les minutes se grenaient doucement en faveur d’un Mazembe aussi puissant que beau joueur. Qui jouera, tant la passivité des Khoualed et ses frères était visible, comme chez lui. Dans tous les bons coups.
Off course !
En passant à plusieurs reprises à côté d’un succès mémorable, les usmistes, hormis le 1er quart d’heure durant lequel, et voulant apparemment en finir un peu trop vite, ils ne mettront pas longtemps à entrer dans le vif du sujet et donnent l’impression de pouvoir tenir la comparaison. Face à un vis-à-vis bien en place, et hormis cette action de la 13e minute et le ratage du capitaine courage Khoualed devant une défense bien sur ses jambes et qui sauvera les meubles en catastrophes, les «Rouge et Noir», jamais dans leur match, abandonneront des boulevards aux incisifs attaquant du Mazembe qui n’en demanderont pas mieux pour multiplier les rushs et asseoir un ascendant de tous les ascendants. Avec, au finish, une belle victoire qui les rapproches un peu plus d’un sacre qui ne fait désormais plus aucun doute. Sauf ce miracle qu’entretient (on insiste, pour dire que rien, peut-être, n’est perdu et que l’USMA, blessée, saura réagir et renverser la vapeur hors de ses bases) ce bolide de Seguer et une réduction de score les maintenant en vie avant le périlleux déplacement de Lubumbashi. Dire que ce n’est pas totalement perdu. En comptant encore une fois, dimanche prochain, sur son dernier rempart, Zemma, l’homme du match et seul élément à avoir tiré son épingle du jeu, samedi soir. Un Zemma qui a sorti une performance époustouflante et qui permet à l’équipe de sortir avec un peu moins de dégâts. Limiter une énorme casse qu’évite Seguer avec une étincelle en mesure de peser lors du décompte final. Qui fait dire à coach Hamdi, un peu trop optimiste (il croit en tout cas toujours en la bonne étoile et les chances de son équipe de revenir avec le trophée dans les bagages, ce qui équivaudrait à un des plus gros exploits jamais réalisés en Afrique, l’adversaire n’étant pas tombé de la dernière pluie et il l’aura démontré, talent fou en prime, sur la pelouse de Hammadi devant des algérois sans âme et dépassés, à plusieurs moments d’une prestation à oublier, par les évènements et devant- on souligne- une fière chandelle à leur gardien) que «si la mission sera difficile (on ajoutera, presque impossible, ndlr, à revoir le pâle visage montré par les Ferhat et consorts qui accoucheront, alors que personne ne s’y attendait, de leur plus mauvaise prestation depuis le début de saison) il y a encore de la place à un retournement (on ne voit pas comment) ahurissant, en déclarant, notamment «que nous pouvons les battre chez eux. Qu’on se préparera en perspective pour une victoire finale qui reste dans nos cordes à Lubumbashi même.»
Faut vraiment y croire ?
Qu’est-ce qui n’a pas marché et pourquoi les Benmoussa and Co se sont faits dépasser sur tous les plans avant de concéder un échec cuisant? Explication facile: «Mes gars voulaient tellement la victoire qu’ils ont raté leur match.» Miloud Hamdi, qui précise «ne pas regretter, assumer mes choix» saura-t-il transmettre cet optimisme (on veut le croire) à ses joueurs dont la sortie a déçu plus d’un ? La «promesse de nous donner à fond lors du match retour à Lubumbashi et notre désir ardent de l’exploit et revenir à la maison avec le sacre africain» serviront-ils à déjouer les plans de Carteron et son groupe qui ont débarqué à Alger en conquérants avant d’assumer leur statut de super favori avec, en prime, la couronne africaine en poche même s’il leur faudra «finir le boulot devant notre public» au retour. En promettant de «dérouler carrément». Un Carteron satisfait du comportement d’ensemble de ses joueurs en reconnaissant ne «pas faire la fine bouche devant un tel succès qui permet de jouer la 2e manche avec plus de tranquillité.» Non sans se montrer catégorique quant au nom du futur successeur de l’ES Sétif en tête de la hiérarchie continentale, son T.P en l’occurrence. De loin plus puissant que l’USMA. Avant de lâcher en conclusion : «Je pense que c’est bel et bien acquis.» Pas besoin de dessin. Le message est clair. A nos joueurs de le contredire en faisant ce que leurs fans attendent d’eux. D’abord une réaction d’hommes, puis l’exploit. Pourquoi pas ?
A.A.