Comme chaque Aïd, celui que nous vivons n’a pas été de tout repos pour les pères de familles obligés de se démener pour trouver du pain, du lait ou d’autres produits dont ils ont besoin. Déjà la veille de l’Aïd, de nombreux commerces étaient fermés car n’ayant plus de marchandises, raflées par des citoyens échaudés par le comportement des commerçants durant les Aïds précédents. Et bien entendu, les marchands n’ont pas manqué de profiter de l’occasion pour augmenter les prix, surtout ceux des fruits et légumes quand on voit que la tomate qui ne coûtait qu’entre 40 et 60 DA s’est envolée à 140 DA le kilo et plus, ou la courgette qui a coûté 180 DA le kilo contre à peine 70 DA une semaine auparavant. Les autres fruits et légumes ont aussi connu des augmentations ‘illégitimes’ de leurs prix, saignant à blanc les bourses des smicards qui ne savent plus où donner de la tête… Même le persil et le coriandre ont vu leurs prix doubler (de 10 à 20 DA la petite botte et encore, certains pratiquent la concomitance, ne voulant vendre le coriandre qu’accompagné du persil. Le jour de l’Aïd et jusqu’en fin d’après-midi, très rares étaient les épiciers qui ont ouvert leurs magasins, contrairement aux orientations du ministère du commerce, surtout dans les petites villes où personne ne les contrôle. Le deuxième jour étant en plus un vendredi, c’est le même spectacle de désolation qui s’offrait dans les villes moyennes surtout ou dans les petites bourgades puisque, même s’ils voulaient ouvrir leurs magasins, les commerçants n’avaient presque plus rien à vendre, les marchés de gros des fruits et légumes étant fermés et les livreurs habituels étaient absents.
C’est peut-être à partir d’aujourd’hui dimanche que les choses vont reprendre leur cours normal, au grand bonheur des citoyens qui pourront enfin acquérir leur sachet de lait ou leur baguette de pain sans avoir à les chercher sans les trouver. Mais ceux qui ont beaucoup travaillé durant ces journées de l’Aïd, ce sont surtout les personnels de la santé qui ont soigné des centaines de blessés par arme blanche, ceux de la Protection civile qui ont secouru tous ceux qui se sont retrouvés en difficultés à cause d’un accident de la circulation, d’une maladie ou d’un accident domestique. Il y a aussi les services de sécurité qui ont veillé à la quiétude et à la sérénité de leurs concitoyens, au détriment de leur rassemblement sacré en famille. A tous nous souhaitons quand même un joyeux Aïd et espérons que l’année prochaine sera meilleure.
Hadj Mansour