La ministre de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition de la femme, Mounia Meslem Si-Amer, a plaidé, hier, lors du Forum de la Radio algérienne chaîne I, à Béjaïa, pour la «rationalisation» des dépenses publiques dans son secteur, et ce, pour préserver «l’argent public».
«Dépenser avec raison permet de préserver l’argent public, quand bien même l’État algérien maintiendra-t-il sa politique de solidarité nationale, et continuera de prendre en charge les plus démunis», a assuré la ministre. Tout en mettant en avant la volonté d’assainir son secteur. Elle a tenu à souligner que cette démarche envers l’argent public «ne participe pas d’une politique d’austérité quelconque, mais reste motivé par un unique souci, celui de la bonne gestion et de l’emploi des ressources financières du secteur», affirmant que tout le programme prévu à son indicatif sera réalisé «sans aucune restriction».
Mme Meslem a également rappelé «l’engagement du gouvernement» en ce qui concerne la relance de l’économie nationale, ainsi que l’encouragement et l’accompagnement des investisseurs, a affirmé que l’Algérie a «besoin de toutes les volontés pour construire une économie forte, aux ressources diversifiées».
Pour ce faire, l’hôte de la Radio chaîne I a annoncé une série de mesures qui se résume à mettre un terme à la culture de dépendance de certains citoyens à l’aide de l’État. Elle dira que son département vient de lancer une opération pour assainir des listes de bénéficiaires d’allocation d’aide octroyées par l’État.
Ceci dit, l’opération mettra à nu les dépassements de certains qui bénéficient à titre illégal des allocations. La question des personnes handicapées étant à l’honneur de ce Forum, la ministre a affirmé que son département ministériel a la lourde responsabilité de la prise en charge de cette frange de citoyens, ce qui pousse à davantage d’efforts. Néanmoins, dira-t-elle, il apparaît nécessaire de connaître les causes du handicap pour un meilleur accompagnement des familles. Pour cela, des enquêtes seront lancées sur le handicap mental, la trisomie et l’autisme aux fins d’une prise en charge efficiente. Cependant, elle a affirmé que les handicapés touchent «suffisamment» vu que c’est l’État qui prend en charge l’intégralité de leurs soins, tout en indiquant l’élaboration de la nouvelle carte du handicapé qui sera prête en 2016.
Aussi, la ministre a annoncé des programmes d’aides à la femme rurale et les petits métiers. Ces programmes d’aides visent à apporter un plus au PIB algérien. De surcroît, Mme Meslem, au sujet du Code de la famille, qui a fait grincer les dents des islamistes, l’hôte du Forum de la Radio a assuré que celui-ci est en harmonie avec les lois islamiques, tout en assurant que le projet de loi protège la famille et la société du divorce.
Elle a affirmé, entre autres, que le projet de loi n’a pas été gelé.
Sur un autre registre, des élus ont attiré l’attention de la ministre sur le problème de l’immigration irrégulière, caractérisé notamment par l’exode de beaucoup de ressortissants du nord du Mali ayant fui leur pays en raison de l’insécurité que connaît la région du Sahel. Ces derniers, vivant dans des conditions précaires, peuvent être des vecteurs de maladies, car non soumis à des contrôles sanitaires. «Ce problème, affirme Mme Meslem Si-Amer, ne concerne pas le seul ministère de la Solidarité, il est posé au niveau du gouvernement. Néanmoins, nous sommes confrontés à une contrainte liée à l’impossibilité de réunir tous ces immigrants. Ils refusent d’aller dans des centres d’accueil. Pour notre part et compte tenu des liens d’amitié forts que nous entretenons avec le gouvernement malien, nous essayons de les aménager. Mais il est vrai que nous sommes aussi dans l’obligation de protéger nos citoyens. Tout en assurant que le projet de loi de protection de l’enfance protègera les enfants de ces immigrés.
Lamia Boufassa