L’ouverture de la session d’automne de l’Assemblée populaire nationale (APN), a été l’occasion, hier, pour le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, de se prononcer sur les questions brûlantes de l’actualité nationale. Sur la réforme de la Constitution, Sellal dira que «le texte est prêt», et à propos de l’annonce de l’ex-chef de l’AIS, Madani Mezrag, de créer un parti politique, le chef de l’exécutif assure en déclarant «il n’y aura pas de retour en arrière», et de préciser «il n’est pas possible, et nous ne permettrons à personne qui a été impliqué dans cette crise de créer un parti».
Avant la déclaration du Premier ministre, annonçant «pour bientôt», la révision de la Loi fondamentale du pays, le président de l’APN, Mohamed-Larbi Ould-Khelifa, interrogé, en marge de l’ouverture de la séance d’automne du Parlement, sur la question, relative au projet de la révision de la Constitution, il s’est contenté de déclarer : «patientez encore un peu». En affirmant que le texte du projet de la révision de la Loi fondamentale «est prêt», le chef de l’exécutif a tenu à rappeler auparavant que «le projet appartient au président de la République», a-t-il indiqué. Si la réponse de Sellal a été brève sur la question relative au projet de révision de la constitution, il n’en était pas de même, sur sa réponse à l’annonce de l’ancien patron de l’AIS, Madani Mezrag, de constituer un parti.
«Je certifie avec force», dira le chef de l’exécutif «qu’on ne permettra à personne avec la force de la loi et des institutions de la République de revenir à la Décennie noire», a-t-il averti. Avant de rebondir, à ce propos, en déclarant qu’«Il n’est pas possible, et nous ne permettrons à personne qui a été impliqué dans cette crise» de créer un parti politique. Rappelant, la teneur des textes de la Charte et la réconciliation, notamment son article 26, et la loi électorale, son article 5, cités par Sellal, celui-ci dira qu’elles «ne permettent pas à ces gens impliqués» dans la Décennie noire qu’a vécue l’Algérie «de créer un parti».
Le Premier ministre dira, toujours en réponse à l’annonce en question de Madani Mezrag, «Il faut que les choses soient définitivement claires», une manière de dire qu’il faut clore ce débat, et à Madani Mezrag d’arrêter de sortir du cadre des lois de la République, notamment celles contenues dans la Charte de paix et de réconciliation. «Il faut que chaque personne respecte les dispositions de la Charte pour la paix et la réconciliation», a lancé, hier, le Premier ministre, avant d’ajouter que «la Charte pour la paix et la réconciliation nationale a énoncé des droits et des devoirs et, aujourd’hui, il se peut que certains reculent par rapport aux devoirs» conclut-il.
Pour rappel, l’article 26 de la Charte pour la paix et la réconciliation, adoptée par référendum, septembre 2005, stipule ce qui suit: «L’exercice de l’activité politique est interdit, sous quelque forme que ce soit, pour toute personne responsable de l’instrumentalisation de la religion ayant conduit à la Tragédie nationale» et aussi «l’exercice de l’activité politique est interdit également à quiconque, ayant participé à des actions terroristes, refuse, malgré les dégâts commis par le terrorisme et l’instrumentalisation de la religion à des fins criminelles, de reconnaître sa responsabilité dans la conception et la mise en œuvre d’une politique prônant la violence contre la Nation et les institutions de l’État», est-il précisé. En clair, le Premier ministre, à travers ses réponses précitées, sur la décision de l’ex-patron de l’AIS, de créer un formation politique, il lui rappelle les lignes rouges, à ne pas dépasser, à savoir les Lois de la République, dont la teneur de la Charte pour la paix et la réconciliation.
Karima Bennour