A quelques encablures de la rentrée scolaire, la ministre chargée du secteur de l’Education, Nouria Benghebrit a tenu à rencontrer les syndicats, et ce, dans le but d’essayer de trouver un terrain d’entente pour une rentrée « sereine », et d’éviter tout faux pas en cette année 2015-2016. Voulant gagner la confiance des syndicats, après la fameuse polémique liée à l’enseignement en dialectal, la ministre a répondu, lors de cette réunion qui a duré plus de trois heures, aux doléances des syndicalistes qui sont restés en suspens.
Le conclave qui vise à assurer aux élèves un enseignement loin des conflits, a permis à la ministre de regagner la confiance des syndicalistes qui promettent une rentrée « calme », tout en insistant sur la prise en charge des revendications. Il s’agit, entre autres, de la prime d’encadrement, chère à la Fédération nationale des travailleurs de l’éducation (FNTE) pour qui «les discussions sur les principales revendications des syndicats sont ajournées ».
Le secrétaire général de la FNTE Ferhat Chabekh, a indiqué que le gouvernement a approuvé la revendication relative à la prime des intendants et économes qui est une prime différente des fonctions pédagogiques. Concernant la prime d’encadrement, Chabekh a affirmé que le syndicat attend toujours le règlement de cette dernière par le gouvernement. Le porte-parole du Syndicat national des professeurs et enseignants du secondaire et technique (Snapest), M. Meziane Meriane, a fait savoir que la réunion « n’est pas une rencontre négociation, mais une sorte de concertation qui a porté sur la formation des enseignants, les primes des intendants et des directeurs».
De ce fait, il a précisé que la prime en question, qui avait été le motif d’un grand mouvement de grève l’année dernière, est finalisée.
«Nous avons été informés que la formation des enseignants nouvellement recrutés est reportée», a-t-il dit. « Cette réunion est insuffisante, d’où l’importance des réunions bilatérales fixées par Madame la ministre au 15 octobre prochain.», a encore fait savoir M. Meriane. S’agissant d’un éventuel débrayage durant l’année scolaire, le syndicaliste a assuré que le Snapest « n’envisage pas les grèves à l’avance. On ne fait pas grève pour grève, mais si un problème qui surgit, on réagira à temps ».
Pour ce qui est de la charte de l’éthique, M. Meriane a précisé que celle-ci n’est pas encore finalisée. Pour sa part, le Conseil des lycées d’Alger a exprimé sont mécontentement quant à cette rencontre. En effet, pour le CLA, les travailleurs de l’éducation seront confrontés aux mêmes problèmes que connaît le secteur depuis plusieurs années. «Aucune solution concrète n’a été apporté aux problèmes des travailleurs du secteur», a précisé le syndicat.
Pour ce qui est du coordinateur du Conseil national autonome du personnel enseignant du secteur ternaire de l’éducation (CNAPESTE), M. Nouar Larbi a affirmé que «C’était une rencontre d’information», ou la ministre de l’éducation a présenté un nombre de mesures pour la prochaine rentrée scolaire et a demandé de garantir «le calme», en s’engageant à satisfaire plusieurs revendications.
Parmi les revendications que le ministère s’est engagé à satisfaire, l’organisation d’un concours lors de la rentrée scolaire pour la promotion de 45 000 enseignants dans les trois cycles de l’éducation (primaire, moyen et secondaire) et la promotion «systématique» aux nouveaux grades pour garantir la promotion aux enseignants «menacés de disparition», tandis que les points qui n’ont pas été évoqués, ils seront traité lors de la rencontre d’octobre citée en haut. Le boycott de la rentrée scolaire n’est pas acceptable», a souligné de son coté le Secrétaire général du Syndicat national des travailleurs de l’éducation (SNTE).
Le ministère de l’éducation nationale avait annoncé au mois de mars dernier être parvenu à un accord avec les partenaires sociaux et reconnaît que l’année scolaire qui vient de s’achever ne s’est pas déroulée dans les meilleures conditions. Une expérience qui a poussé Benghabrit à prendre les devants pour éviter tout faux pas à la prochaine rentrée scolaire. Pour l’heure, la ministre a du pain sur la planche pour assurer une année sans débrayages, surtout qu’on sait que les grèves récurrentes dans ce secteur fragile remontent à une quinzaine d’années.
Lamia Boufassa