Après une trêve qui aurait duré des semaines, le FLN compte faire sa rentrée partisane, à partir de la deuxième décade du mois prochain. Saâdani réunira son comité central le 18 septembre. À cette occasion, il annoncera la liste des membres de son bureau politique. Par ailleurs, le parti n’a prévu aucune université d’été pour cette année. À l’instar de l’apathie qui frappe l’activité partisane sur l’échiquier politique national, depuis quelques semaines, le FLN observe, lui aussi, une certaine trêve, notamment, depuis la tenue de son 10e congrès, en fin mai dernier. D’ailleurs, hormis les réactions de la direction politique en réponse aux réactions de l’opposition à ce parti, les instances dirigeantes de l’ex-parti unique post-congrès n’ont pas été lancées officiellement, encore moins rendues publiques. C’est la raison pour laquelle, justement, nombre d’ex-membres du Bureau politique (BP) ayant été contactés pour les faire parler autour du contexte politico-économique ayant trait aux questions prééminentes de la scène nationale, préfèrent attendre la fin des vacances pour reprendre l’activité. Ce qui est pour le moins certain, c’est qu’à partir de la deuxième décade de septembre, le parti au pouvoir va réunir son comité central (CC), sous la présidence de son secrétaire général, Amar Saâdani, a révélé un cadre de ce parti, non moins membre du Parlement, joint hier par téléphone et s’exprimant à ce sujet. Précisément, cette rencontre se tiendra le 18 du mois prochain à l’hôtel El-Aurassi, à Alger. Elle abordera comme point focal, outre la situation générale du pays, l’annonce de la liste du BP, qui est composée de 19 membres. Ces derniers ont été triés sur volet et désignés par le chef du FLN parmi les membres du CC. Il s’agit en toute vraisemblance des cadres ayant fait preuve de loyauté envers Saâdani et son parti, sachant que la composante du CC, quand bien même elle était issue du congrès, a été maintes fois remaniée, pendant que, et parallèlement à celle-ci, un black-out total sur fond d’un suspens, imposé par la haute sphère décisionnelle du parti, a été observé et a été entretenu pendant des semaines autour, notamment, de l’élection du BP. Et pour cause, très contesté par ses détracteurs de l’opposition depuis sa première désignation à la tête du parti, en août 2013, Amar Saâdani a, semble-t-il, appris la leçon, une raison pour laquelle il a procédé à un tri sélectif du «bon grain de l’ivraie», parmi son entourage partisan immédiat. Pour rappel, lors de la tenue de la très controversée rencontre suprême du FLN de fin mai dernier, plus d’une dizaine de ministres du gouvernement d’Abdelmalek Sellal, y compris lui-même d’ailleurs, a rallié le FLN, dont la grande partie de l’Exécutif national à été désignée au sein du CC. Selon notre interlocuteur, le patron du parti a pris tout le temps nécessaire afin d’élaborer la liste du BP, dont la composante nominale relève jusque-là d’un secret de dieu. Selon notre interlocuteur, il n’y a que Saâdani qui en connaît les noms des cadres qui y sont désignés, sachant qu’il jouit de tous les pouvoirs, quant au choix de ses proches collaborateurs. Néanmoins, des informations concordantes font état de la nomination de nouvelles têtes, parmi elles des ministres en fonction, alors que quelque 5 ex-membres du BP devront être reconduits, sans plus de précisions. Le chef du FLN a dû se démener avant de constituer sa liste, sachant qu’il a subi des pressions de part et d’autre. D’abord, il y a eu une résistance féroce des patriarches du parti ayant manifesté, latente soit-elle, leur ambition de se maintenir en poste. Puis de l’autre, la qualité de membres de gouvernement a dû influé sur le choix du patron du FLN. Et, enfin, l’autre facteur qui constitue un véritable casse-tête pour Saâdani, est le besoin de rajeunissement exprimé par la base militante, sachant que le congrès à été mis sous le slogan du «renouveau». C’était donc dans ce contexte-dilemme que Saâdani a dû prendre son courage en main, afin de cocher les noms sur la liste de ceux qui seront ses proches collaborateurs. Après une année partisane pleine, aussi bien sur le plan organique que politique, marquée même de turbulences en raison du mouvement de l’opposition menée contre l’équipe de Saâdani, le vieux parti ne compte pas organiser son université d’été pour cette année. Pour des raisons que l’on ignore, et selon néanmoins les indications de notre interlocuteur, le FLN n’a pas jugé utile de se lancer dans une telle activité, sachant que d’autres préoccupations telles inscrites sur le haut du pavé, et, à titre d’exemple, celles liées à l’élection de ses instances qui restent encore non tranchées jusque-là.
Farid Guellil