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Violences à Ghardaïa : la classe politique réagit aux mesures prises par Bouteflika

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Les réactions des partis politiques, quant aux mesures prises par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, pour rétablir la paix à Ghardaïa, n’ont pas tardé à tonner. Entre optimisme et pessimisme, la classe politique était, néanmoins, unanime à dire que l’heure est grave.

En effet, selon eux, la vallée du M’zab vit une tragédie nationale. Elle subit une situation de violence meurtrière qui risque de mettre en péril l’avenir de toute l’Algérie. L’État doit frapper d’une main de fer et mettre un terme à la dégradation et aux échauffourées qui durent, d’ores et déjà, depuis deux ans.

FLN : l’Armée est-t-elle en mesure de faire face à la situation ?
L’ex-parti unique, le Front de la libration nationale (FLN), a appelé l’État à approfondir son approche dans le règlement de la crise sécuritaire ghardaouie. Dans ce sillage, le porte-parole du vieux parti, Kassa Aïssi, s’est interrogé sur la possibilité de désamorcer la bombe avec la démarche sécuritaire, à elle seule. Ainsi, il n’a pas manqué de rappeler le «dilemme cornélien» auquel est confrontée l’Armée algérienne. De surcroît, pour le porte-parole, il convient de répondre à deux questions majeures dans le règlement de la crise.
«En premier lieu, l’approche sécuritaire est-elle la solution adéquate dans ce genre de conflits tribaux? Et en second, l’Armée est-t-elle en mesure de faire face à ce genre de situations?», s’est interrogé Kassa Aïssi. Il a rappellé, sur ce registre, les événements qu’a connus l’Algérie, le 5 octobre 1988, durant lesquels le pays n’a pas pu faire face. «Ghardaïa vit dans une situation critique depuis près de deux ans, et le gouvernement n’a pu endiguer la crise. Il a privilégié l’aspect sécuritaire, alors que le problème est beaucoup plus politique, social et économique», dira Kassa Aïssi. Toutefois, il a appelé à prôner la sagesse dans ce genre de conflits, qui peuvent se déclencher sur tout le territoire national et non seulement à la vallée du M’zab.

Le FFS sceptique
De son côté, le Front des forces socialistes (FFS) a regretté que les choses aient pris une tournure aussi grave, et ce, en dépit des mises en garde du doyen de l’opposition. Joint, hier, par téléphone, Youcef Aouchiche, chargé de communication au FFS, a plaidé pour une solution politique et non sécuritaire de la crise. Le Front des forces socialistes s’insurge contre le pouvoir qui persiste dans sa politique du tout sécuritaire. «En réduisant la crise à une question exclusivement sécuritaire et en refusant toute solution politique, le pouvoir n’a pas su, pas pu ou pas voulu régler ce conflit, en porte l’entière responsabilité», a martelé le chargé de communication. Aussi, pour Aouchiche a regretté que l’État n’ait pas réagi à temps. «Cela fait deux ans que la situation s’est dégradée dans la vallée du M’zab. On n’a cessé d’alerter et de proposer des solutions aux différentes crises qui secouent cette région», a regretté notre interlocuteur. Il a fait savoir, entre autres, que le Front des forces socialistes a installé une commission pour le suivi de la situation au plus près. «Pour l’instant, la commission fait état d’un calme précaire à Ghardaïa», a-t-il précisé, tout en regrettant la situation de chaos qui règne depuis mercredi.

Le RND applaudit les mesures
Quant à lui, le RND a appelé la population de Ghardaïa à se mobiliser pour mettre un terme à ce grave dérapage. Comme il a appelé également les pouvoir publics à veiller à une application ferme de la loi contre ceux qui font usage de la violence et portent atteinte à la sécurité des biens et des personnes. Jointe, hier, Nouria Hafsi, membre du secrétariat national du RND, a indiqué que «nous soutenons totalement ces mesures et nous exigeons qu’elles soient mises en application vite et de façon efficace. Il faut veiller, sans relâche, à la mise en application de ces mesures et veiller à ce que l’État soit présent de manière permanente dans cette région», Avant de poursuivre, «nous demandons également d’élargir au maximum le dialogue et à faire preuve de bon sens, de sagesse, mais aussi de fermeté. Il est aujourd’hui clair que cette situation est alimentée et entretenue par des parties qui veulent s’investir dans la situation d’instabilité». Pour Mme Hafsi, l’État doit agir avec fermeté pour éteindre le feu de la sédition.
Lamia Boufassa

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