Béni-Abbès est située à 250 km au sud-ouest de Béchar et à 1 200 km d’Alger. La Perle de la Saoura, comme on la surnomme, est située aux portes du Grand erg occidental ; elle a plus d’un atout pour devenir une wilaya à vocation touristique par excellence. Béni-Abbès bénéficie d’un climat typique du Sahara avec des étés très longs et extrêmement chauds et des hivers courts et très doux.Le territoire de la commune de Béni-Abbès est traversé par la RN 6, dite « route des Oasis ». La gare routière couvre la totalité des besoins de déplacement des habitants avec des lignes locales vers Béchar, Igli, El Ouata, Kerzaz et Ouled Khoudeir, et la wilaya d’Adrar. Béni Abbès dispose aussi d’un aéroport récemment réhabilité. La réalisation d’une voie ferrée entre Béni Abbès et Béchar est en cours d’étude.
La région de Béni Abbès était habitée durant la préhistoire comme l’attestent les gravures rupestres de la région de Marhouma qui remontent au néolithique et font l’objet d’études à partir de 1863. On y trouve aussi des caractères en Tifinagh à l’entrée de Ghar diba. L’histoire de la fondation de l’actuel Béni Abbès débute avec la légende de Sidi Othmane dit « El gherib » et son compagnon Sid Enoun.
À la suite de la bénédiction du lieu par Sidi Othmane, l’eau jaillit et le pays n’est plus un désert, la végétation se développe et la vallée se garnit de roseaux, d’arbres et de pâturages. Pendant longtemps, Béni Abbès recevait des chrétiens venus en pèlerinage sur les traces de Charles de Foucauld qui s’installa sur les lieux en 1901 et construisit «La fraternité », une bâtisse composée d’une chambre d’hôte, d’une chapelle, et de trois hectares de potager. Béni Abbès est la seule ville du sud oranais à avoir un musée, le Centre de recherches sahariennes. En 1920, le géologue franco-russe Nicolas Menchikoff commence ses recherches dans la région.
Lorsqu’on 1942 le Centre de recherches sahariennes, CRS, fut créé, il en devint le directeur pour plusieurs années. En 1972, le CRS devint Centre national de recherches sur les zones arides et dépend de l’Université des sciences et de la technologie Houari Boumediene, Bab Ezzouar, Alger. Le CNRZA abrite, aujourd’hui, un musée dans lequel on y trouve des collections d’ethnographie locale, de géologie, de préhistoire et de zoologie, un jardin zoologique, un jardin botanique et un laboratoire de recherche en biologie. Du point de vue production de l’énergie, la centrale électrique de Béni Abbès dispose de cinq groupes GM1 de puissance développable de 1300 KW, quatre groupes GE de puissance développable de 2500 KW, 2 groupes ABC de puissance développable de 2000KW et de deux turbines à gaz de puissance unitaire de 18,83 MW.
Le taux d’électrification est estimé à 95 %. Un projet de 17 milliards de DA est en cours de réalisation d’un gazoduc sur plus de 300 kilomètres devant alimenter en gaz de ville Béni-Abbes et ses communes.Dans le domaine de l’éducation et de la formation, Béni Abbès dispose de deux C.E.M , d’un lycée, d’un centre de formation professionnelle et des classes de formation paramédicale. Le tourisme est le principal secteur économique de la ville. On peut distinguer plusieurs types de tourisme.
Il y a d’abord «La muraille de Chine» qui date du carbonifère, le tourisme saharien : Méharée ou randonnées à dos de chameau pour la visite du Grand erg occidental, le tourisme religieux : la fête du Mawlid En Nabawi, les randonnées sur les traces du Père de Foucauld pour les chrétiens, le tourisme culturel : festival musical des «Nuits Métis», le tourisme scientifique autour du CNRZA, le tourisme écologique dans la vallée de la Saoura, la visite des gravures rupestres de Merhouma et de Tamtert, la visite du gisement des Orthocènes situé à 30 km de Béni Abbès et qui renferme des mollusques et poissons fossilisés. La région de Béni Abbès pourrait servir de décor pour l’industrie cinématographique. Elle a été choisie en 1990 par le cinéaste italien Bernardo Bertolucci pour le tournage de toutes les vues extérieures de son film « Un thé au Sahara ». Hakim Dekkar , l’artiste algérien, lui succéda en 2010 pour le tournage d’une partie de la série télévisée « Djouha ».Le sous-sol de la région de Béni Abbès est très riche en minéraux. Une photo satellite des chaînes de l’Ougarta montre d’importantes zones minières qui contiennent des gisements de minerais d’or, d’argent, de cuivre, de fer, de manganèse, du strontium, de baryum, de tungstène, d’arsenic, de plomb et de zinc.
Messaoud Ahmed