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Informel : Benyounès change le fusil d’épaule

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La prolifération, ces dernières années, du nombre de marchands clandestins, sur les abords des routes et au niveau des différents quartiers, a finalement poussé les autorités à agir, dans le but de lutter contre les dépassements en vue d’assainir le secteur. En effet, l’un des leviers efficients sur lesquels devra s’appuyer l’Algérie, pour protéger et promouvoir la production nationale et assainir son économie, reste inéluctablement l’éradication du commerce informel. Le marché parallèle, qui gangrène l’économie nationale depuis de longues décennies, continue d’imposer son diktat devant le regard impuissant des responsables en charge du dossier. Dernière lueur d’espoir est la déclaration du ministre du Commerce, Amara Benyounès, qui tente de trouver une solution radicale au phénomène. Ainsi, lors d’une visite de travail et d’inspection, à Oran, le ministre a annoncé que le commerce informel sera intégré progressivement dans le circuit officiel. « Nous n’allons pas déclarer la guerre au commerce informel, mais nous œuvrons progressivement à l’intégrer au commerce officiel de l’État algérien », a indiqué le ministre à la presse. Il a annoncé qu’une conférence internationale sera tenue avant la fin de l’année sur le commerce parallèle, en général. Cette approche viendra en appoint de la dynamique lancée, il y a déjà trois années, avec le lancement de plusieurs chantiers de construction d’établissements commerciaux avec l’ambition d’atténuer ce phénomène qui n’a cessé de prendre de l’ampleur. Des programmes pour la réalisation de huit marchés de gros de fruits et légumes, de 291 marchés couverts et de 768 marchés de proximité et autres infrastructures ont été lancés dans cette optique.
Aussi, les autorités publiques ont mis en place un ensemble de mesures et de dispositifs visant à inciter les opérateurs informels à s’insérer dans la sphère légale. Ces mesures portent notamment sur l’amélioration du climat des affaires pour favoriser la création des petites et moyennes entreprises et faciliter l’insertion des jeunes diplômés. Au total, sur les 1 368 marchés informels recensés à l’échelle nationale, 872 ont été éradiqués, soit 64% des sites existants, faisait savoir le directeur des études et de la prospective du ministère du Commerce, lors d’une journée d’information sur l’économie et le marché informel. De surcroît, sur les 41 616 intervenants dans ces marchés illégaux, 18 878 ont été insérés dans de nouveaux marchés de proximité pour y exercer en toute légalité, soit 45%. Toutefois, il a été observé la réapparition de 103 marchés informels qui avaient été, auparavant, éradiqués dans les wilayas, respectivement, d’Alger (57), Tébessa (15), Blida (13), Aïn-Defla (2) et Tiaret (1).
La résurgence de ces marchés est notamment générée, selon lui, par les retards liés à la livraison des infrastructures de commerce destinées à l’insertion des commerçants informels. Si l’ampleur du phénomène et de l’hémorragie qu’il fait subir au Trésor public est difficile à estimer, le chiffre de 40% du Produit national brut (PNB) avait été avancé en début d’année lors d’une journée d’étude. Le ministre du Commerce pour sa part avançait lors d’une récente journée d’information le chiffre de 206,5 milliards de dinars durant les quatre dernières années, soit une moyenne annuelle de 51,6 milliards de dinars d’opérations commerciales sans facture. Répondant à des questions de journalistes, le ministre a assuré que le projet de loi de finances complémentaire 2015 comporte des « mesures incitatives au profit des industriels et producteurs algériens ». Cette décision vise à obliger tous ceux qui ont bénéficié des aides de l’État à mettre en exécution dans les délais impartis leurs projets, a précisé le ministre. Répondant à une question sur la loi portant sur l’import et l’export approuvé par l’Assemblée populaire nationale (APN), le ministre a fait savoir qu’elle sera examinée « dès la semaine prochaine » au niveau de la commission économique du Conseil de la nation, et entrera en vigueur après sa promulgation et sa publication.
Pour ce qui est de l’initiative d’ouverture de marchés de solidarité, le ministre a répondu que « ce sont des marchés exceptionnels et ne peuvent être généralisés, car le commerce en Algérie est libre ». S’agissant de l’usine de produits pharmaceutiques, le ministre a déploré le fait que la capacité de production de cette unité, qui exporte vers des pays européens, n’a pas dépassé 15% et qu’elle est confrontée à la concurrence d’importateurs de produits de moindre qualité, « d’où la nécessité de l’aider à atteindre 80% de sa capacité productive », selon lui. Un contact sera établi avec le ministère de la Santé, de la Population et la de Réforme hospitalière pour approvisionner les hôpitaux des produits fabriqués par cette unité, a fait savoir, à ce propos, Benyounès. Lors de cette visite d’inspection de plusieurs projets industriels et miniers, effectuée aujourd’hui dans la wilaya de Biskra, le ministre a par ailleurs indiqué que l’Algérie deviendra pour la première fois excédentaire en matière de production de ciment, à partir de la fin 2016.
Lamia Boufassa

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