Une pénurie de carburant particulièrement celui du gas-oil se fait ressentir au niveau des stations-service de la wilaya de Chlef, a-t-on constaté ce samedi. Cette situation a provoqué de longues files d’attente de véhicules de transport et camions attendant un approvisionnement «providentiel» en cette énergie.
Les premiers à être pénalisés par cette pénurie sont les chauffeurs de véhicules de transport assurant les différentes dessertes de la wilaya mais également les chauffeurs de camions qui transportent les marchandises, les écoles et les plasticulteurs. Pour ces deux derniers, le gas-oil est utilisé pour le chauffage des classes pour les uns et celui des serres pour les autres. Toutefois, les températures clémentes enregistrées ces derniers jours ont fait que la demande sur ce produit stratégique a été moins nuancée. Le pire est à craindre si les températures chutent soudainement nécessitant par conséquent une disponibilité de fuel. Par ailleurs, il faut signaler que le nombre de véhicules de transport de voyageurs roulant au gas-oil se rétrécie à vue d’œil, et les premières victimes sont les travailleurs qui doivent se déplacer quotidiennement pour se rendre à leur lieu de travail ou les étudiants à l’université Hassiba-Bouali d’Ouled Farès. Idem pour les transporteurs de marchandises notamment aux centaines de camions fréquentant le port de Ténès. De nombreux chauffeurs jugent la situation «d’inadmissible pour un pays producteur de pétrole» d’autant plus diront-ils : «C’est la deuxième pénurie depuis le début de cette année». Un chauffeur de poids lourd rencontré au niveau de la station Naftal de Bouzghaïa située à une trentaine de kilomètres du chef-lieu de wilaya nous
dira : «Je travaille pour le compte d’un opérateur qui importe du bois de l’étranger et je dois me rendre au port de Ténès pour procéder à l’enlèvement de la marchandise, mais cette pénurie de gas-oil m’a contraint de passer des heures entières à attendre l’arrivée d’un camion-citerne pour faire le plein et repartir travailler». Même son de cloche chez les transporteurs de voyageurs qui se plaignent du manque de carburant. Sofiane un chauffeur de bus assurant la desserte Chlef-Boukadir nous avouera qu’« à défaut de fuel j’étais obligé de garer mon véhicule en attendant une éventuelle reprise d’approvisionnement des stations-service». Quant aux gérants des stations-service, ils se contenteront de nous dire que «la crise du carburant ne se limite pas uniquement au niveau de notre wilaya mais elle est présente partout sur l’ensemble du
pays !». Quant aux responsables que nous avons tenté de joindre, personne n’a voulu se prononcer sur cette pénurie qui risque, si elle perdure de paralyser tout un pan de l’économie locale.
En attendant une reprise normale des approvisionnements en carburants, les usagers de la route ne peuvent que se résigner et prendre leur mal en patience en attendant des jours meilleurs.
Bencherki Otsmane