L’ultime épisode de la franchise «Fast & Furious» a débarqué au cinéma en ce début avril. L’occasion pour les amateurs de gros bolides de savourer de nouvelles courses-poursuites dans les airs entre deux duels ultra-musclés. Pour des millions de fans, cet opus signe surtout le départ en retraite du personnage de Paul Walker, Brian O’Conner. La dernière apparition de Paul Walker à l’écran. Un an et demi après la tragique disparition du comédien américain, mort à l’âge de 40 ans dans un accident de la route à Los Angeles, le septième volet de la saga «Fast & Furious» sort enfin dans les salles obscures. Aux commandes de cet opus déjanté et explosif, le réalisateur sino-malaisien James Wan, qui s’était surtout illustré jusqu’alors dans le film d’horreur trash et haletant («Saw», «Dead Silence» ou bien encore «The Conjuring»). ,Plus qu’une énième pépite d’action, «Fast & Furious 7» est surtout un hommage vibrant dédié au personnage de Brian O’Conner -interprété depuis 14 ans par Paul Walker- ainsi qu’à l’acteur disparu. Décédé le 30 novembre 2013 alors que le tournage du long-métrage touchait presque à sa fin, l’acolyte de Vin Diesel avait toutefois eu le temps de réaliser la moitié de ses scènes d’action. Très vite, la question s’était alors posée : comment poursuivre le tournage de ce septième film après la mort de l’un des acteurs clés de la franchise ?
Des retouches numériques bluffantes
Après mûre réflexion (Le tournage doit-il être repris à zéro ? Paul Walker doit-il être effacé des scènes existantes ?), l’équipe de production avait finalement expliqué son choix de faire appel à la technologie en utilisant des images numérisées pour réaliser les dernières scènes que devait tourner le comédien. Lors d’une conférence de presse organisée à l’été 2014, le producteur Neal H. Moritz avait ainsi annoncé que le personnage de Brian O’Conner partirait «en retraite» de la manière la plus crédible qui soit. «Grâce à des scènes non utilisées que nous avions filmées dans les précédents films, ainsi que l’utilisation d’une nouvelle technologie, nous avons été capables de finir le film inspiré par l’esprit de Paul, offrant à son personnage un adieu cinématographique parfait», déclarait-il. Interrogé par «Slash Film», James Wan avait également confirmé l’utilisation d’anciennes séquences pour le bouclage des scènes finales. «J’ai voulu utiliser le véritable Paul au maximum. Et si cela signifie de voler un regard dans les précédents films, alors c’est ce qu’il faut faire.»
Dans une enquête réalisée par «The Hollywood Reporter», on découvre ainsi que la société Universal a fait appel aux plus grands spécialistes du genre pour terminer le film : il s’agit de la Weta Digital, société de post-production fondée par le réalisateur Peter Jackson, réputée notamment pour avoir donné vie aux incroyables créatures du «Seigneur des Anneaux» ou du «Hobbit». Les producteurs et responsables des effets spéciaux ne se sont pas seulement contentés de retravailler d’anciennes scènes : en embauchant plusieurs cascadeurs, ils ont aussi choisi d’accoler le visage de Paul Walker à des doubleurs, comme l’explique Robin Shenfield au média américain. «Des séquences coupées ont été utilisées pour créer un masque digital, qui a été ajouté sur une doublure». Une technique qui avait fonctionné à merveille avec l’acteur Armie Hammer et sa co-star, Josh Pence. Dans «The Social Network», le binôme interprétait en effet les frères jumeaux Cameron et Tyler Winklevoss, mais seul le visage du premier avait été utilisé.
250 millions de dollars de budget
Un temps pressenti pour remplacer leur frère au pied levé, Cody et Caleb Walker ont toutefois aidé à finaliser les dernières scènes de l’acteur disparu, notamment pour le dénouement du film. Capturé de dos lors de cascades vertigineuses, Cody Walker ne montre jamais son visage, tandis que les spectateurs pourront – peut-être – deviner celui de Caleb lors d’une séquence filmée de loin. Au total, plus de 50 millions de dollars ont été dépensés par la société Universal pour la réécriture du scénario et le tournage des scènes manquantes. Une enveloppe qui s’ajoute au budget de base, qui avait tout de même atteint les 200 millions de dollars, un record pour la franchise. Selon «Deadline», les dépenses seront toutefois vite rentabilisées, puisque les experts estiment que la première semaine d’exploitation devrait rapporter près de 300 millions de dollars à travers le monde. En plus d’être poignant, l’hommage rendu à Brian O’Conner promet donc d’être l’un des plus rentables de l’histoire du cinéma.