Au moment où certains pays exportateurs de pétrole comme l’Algérie demande une réduction de la production afin de faire face à la chute des prix du baril, voilà que l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) annonce qu’elle va accroitre sa production. Selon la presse saoudienne, «l’OPEP a déclaré qu’elle va augmenter l’offre de 11 millions de barils par jour entre 2018 et 2035, alors qu’à l’inverse, des fournitures supplémentaires en provenance de pays extérieurs à l’organisation n’excéderont pas trois millions de barils par jour au cours de la même période ».
Des sources de l’Organisation » prédisent donc un ralentissement des livraisons de pétrole à partir des pays qui ne font pas partie de l’Opep comme le Canada et les Etats-Unis au cours des quelques prochaines années, donc ce qui pousse l’Opep à fournir de plus amples fournitures supplémentaires d’ici 2018.L’Algérie à travers les appels du ministre de l’Énergie, a demandé à maintes reprises à l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), de réduire sa production pour enrayer la chute des cours. « L’Opep doit intervenir pour corriger les déséquilibres en procédant à une coupe de sa production afin de faire remonter les prix et de défendre les revenus de ses pays membres », avait déclaré le ministre de l’Énergie Youcef Yousfi.L’Arabie Saoudite, chef de file du cartel, et d’autres gros producteurs avaient répondu que l’Opep ne réduirait pas sa production même si les prix du brut tombaient à 20 dollars le baril. L’Algérie ne partage pas cette prise de position des principaux producteurs, qui craignent notamment qu’une réduction par l’Opep de sa production profite aux pays producteurs non membres du cartel.
D’ailleurs les pays affectés par cette situation comme le Venezuela et la Russie avaient multiplié les rencontres entre eux pour arriver à convaincre l’Opep de changer sa position et de trouver en urgence une solution afin de stopper la baisse des prix du baril. Mais les efforts n’ont jusque-là pas abouti, et ce malgré le bal diplomatique des responsables saoudiens enregistré ces derniers jours en Algérie.
Les cours du pétrole ont perdu plus de la moitié de leur valeur depuis la mi-juin, passant de 115 dollars le baril à 55 sous l’effet conjugué de l’abondance de l’offre, du renforcement du dollar et de la faiblesse de la demande dans un contexte de ralentissement de l’économie mondiale. Après un mois de février peu rassurant où les prix ont grimpé à plus de 60 dollars, voilà que ce mois de mars, les prix repartent à la baisse accentuant l’inquiétude de certains pays exportateurs de pétrole comme l’Algérie.
Les cours du pétrole dégringolaient vendredi dernier en fin d’échanges européens, après les mises en garde de l’Agence internationale de l’énergie (AIE) sur la possibilité d’une nouvelle baisse des cours, et sur fond d’augmentation possible de l’offre iranienne sur les marchés.
Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril valait 55,81 dollars sur l’Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 1,77 dollar par rapport à la clôture de jeudi dernier. Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour la même échéance perdait 1,74 dollar à 45,31 dollars. La chute des cours vendredi dernier a ravivé les inquiétudes sur le fait que les cours pourraient descendre plus bas qu’en janvier (les prix du Brent et du WTI ont respectivement atteint 45,19 dollars et 43,58 dollars le baril en janvier, NDLR) et que le rebond de février dernier dernier n’était qu’un piège pour les investisseurs pariant sur une hausse des prix, selon les analystes.
Ines B.