Une ruche, puisqu’il n’est pas possible de la qualifier autrement, était l’ambiance qui a précédé l’ouverture solennelle des travaux du Conseil national de l’Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA), hier, au niveau du siège de la Mutuelle des travaux de construction de Zéralda à Alger.
Comme de rigueur, l’hymne national a été entonné dans sa version intégrale et Salah Souilah, intronisé secrétaire général et porte-parole officiel de l’Organisation, lors du 5e congrès tenu les 19 et 20 janvier dernier, en a profité pour vider son sac. «J’en ai gros sur le cœur. Laissez-moi m’exprimer», a en substance déclaré Salah Souilah qui n’a pas manqué d’affirmer que l’UGCAA ne fait pas face à la machine bureaucratique de l’État, mais face aux dissensions internes. Dans des mots de circonstance, et tout en annonçant que le directeur général de la Casnos sera présent parmi l’assistance, Salah Souilah s’est porté en faux contre une partie des médias qui a rapporté que la réunion du conseil national de l’UGCAA se déroulait dans la clandestinité.
«Nous avons une autorisation délivrée par les services du ministère de l’Intérieur, comme pour le cas de la tenue de notre congrès», a-t-il martelé. «Mes frères et sœurs, honorable assistance, nous tenons les travaux du conseil national issu du 5e congrès de l’UGCAA, avec la présence de ses 322 membres, malgré les entraves et les problèmes rencontrés non pas de la part des autorités publiques, mais bien à cause de dissensions internes», a-t-il dit, soutenant que «l’UGCAA doit être un arbre qui croît de ses racines». En effet, l’orateur n’a pas omis de mettre en cause le comportement de certains responsables de bureaux de wilaya de l’UGCAA. «J’ai passé dix longues années dans les commissariats et les tribunaux.
L’Organisation était à genoux et tendait à disparaître. Maintenant, je suis fier de constater que l’Union va en se fortifiant», a-t-il enchaîné, soulignant que «l’UGCAA est l’Union des Martyrs de 1956 ». Salah Souilah se ressaisit, et affirme vouloir pour l’UGCAA un nouveau départ. C’est ainsi que si il a ménagé El- Hachemi Djaâboub, ex-ministre du Commerce et l’actuel locataire de ce département, Amara Benyounès en l’occurrence, il a savamment critiqué le comportement de Mustapha Benbada à l’égard de l’UGCAA. «Nous ne souhaitons pas être un appareil de pression, mais un cadre de propositions. L’UGCAA veut construire l’État algérien», a dit Salah Souilah. Affichant son plan de bataille, le SG de l’Organisation a même plaidé devant ses convives l’éventualité de parrainer des candidats, libres ou partisans, à la députation et pourquoi pas de voir l’UGCAA représentée dans le tiers présidentiel du Conseil de la Nation, a-t-il enchaîné tout en faisant montre de sa satisfaction d’avoir voie au chapitre, lors de la tripartite. «Il fut une époque où les portes des responsables, particulièrement ceux du secteur du Commerce, étaient fermées à la face des représentants de l’UGCAA. Ce n’est plus le cas actuellement», s’est félicité Salah Souilah. La rencontre de l’UGCAA avait pour intitulé un slogan en vogue, à savoir «le soutien de la production nationale». Elle se tenait afin d’élire les membres du bureau du secrétariat national et pour des questions portant sur la règlementation interne. Pris au pair parmi l’assistance, un responsable local de l’UGCAA n’a pas trop voulu s’étaler sur les dissensions caractérisées par l’activité que mène l’aile dissidente de l’UGCAA. «J’espère que le conflit trouvera une issue», a-t-il déclaré en aparté à notre journal. Enfin, et plus à propos de la question des prix des fruits et légumes, notre responsable, secrétaire général d’un bureau de wilaya de l’UGCAA, a fait étalage de son poste de mandataire d’un marché de gros. Sécurité, propreté, respect des horaires, mais surtout une production abondante est, à elle seule, capable de réguler les prix sur le marché, a-t-il assuré.
Mohamed Djamel