Les syndicats autonomes de l’éducation nationale semblent ne reculer devant rien. Ils sont catégoriques : la grève se poursuivra et cette fois de manière plus intense. Dans un communiqué rendu public, la Coordination syndicale de l’éducation annonce l’enclenchement d’un mouvement de grève à partir du 9 mars prochain. Le débrayage, qui touchera les trois paliers éducatifs à travers le territoire national, s’organisera lundi, mardi, et mercredi de chaque semaine. Ainsi, l’Intersyndicale décide de défier la tutelle et tente à travers son action d’arracher ses revendications, mais toutefois sans penser à l’intérêt des élèves. Dans leur plateforme de revendications, les membres de la CSE réitèrent leur appel à la réouverture du statut particulier, l’intégration sans condition des enseignants en voie d’extinction. Ils revendiquent, en outre, l’application de l’effet rétroactif à partir de juin 2012, la prime de zone notamment celle du Sud et des Hauts-Plateaux et enfin, l’amélioration de la situation socioprofessionnelle des travailleurs de l’éducation. L’Intersyndicale se focalise, ainsi, que sur les intérêts des enseignants mettant à la marge l’avenir des enfants. Ayant refusé de signer un pacte d’éthique et de stabilité soumis par la tutelle, les partenaires sociaux ont préféré prendre en otage les élèves en paralysant les écoles pour une durée indéterminée. Pour eux, les droits des enseignants sont bafoués et c’est uniquement à travers la grève que ces droits peuvent être arrachés, fermant ainsi toutes les portes du dialogue et de négociation. L’Intersyndicale composée du Cla, de l’Unpef, du Snapap, du Snapest, du Snte, du Satef et du Snapep s’était réuni mercredi dernier avec les représentants du ministère de l’Éducation. Les deux parties ne sont pas arrivées à trouver un accord pour mettre fin au conflit. La tutelle avait alors accepté de rouvrir le dossier du statut particulier, mais en revanche elle avait appelé à l’élaboration d’un pacte d’éthique que les syndicats ont très vite rejeté. Ceci a amené à l’aggravation de la crise dans le secteur, sachant qu’il ne reste que quelques jours du début des examens du deuxième trimestre. Les élèves et leurs parents sont, ainsi, les grands perdants, devant ce dilemme cornélien qui tarde à trouver de solution. À rappeler qu’en même temps, la grève du Conseil national autonome de l’enseignement secondaire et technique (Cnapest) entamée le 16 févier passé se poursuivait toujours. Le syndicat s’étant détaché de la CSE a préféré mener seul sa grève.
Le porte-parole du Cnapest avait déclaré à maintes reprises que la révision du statut particulier ne constituait pas une priorité pour sa formation syndicale. Le Cnapest s’était dit «ne pas être concerné» par la dernière réunion qui a regroupé la tutelle et les syndicats puisque la question débattue lors de cette réunion était bien la réouverture du dossier du statut particulier.
Ania Naït Chalal