Les forces ukrainiennes sont en train de se retirer de la ville stratégique de Debaltseve, où elles étaient encerclées par les séparatistes pro-russes. Les rebelles, de leur côté, affirment avoir commencé à retirer leur artillerie de certaines zones de l’Est ukrainien. «Un déblocage de nos militaires est en cours, nous sommes en train de les sortir partiellement de l’encerclement», a déclaré Ilia Kiva, chef adjoint de la police régionale. Il a assuré que les Ukrainiens n’avaient pas abandonné la ville. «Des combats de rue continuent. Il y a eu une petite bataille de chars». «Une partie des troupes ukrainiennes reste toujours à Debaltseve où elles sont en train de mener une opération spéciale», a assuré de son côté un porte-parole militaire, Vladislav Seleznev.
«Reddition massive»
Du côté des rebelles pro-russes, un responsable a déclaré que des centaines de soldats du gouvernement étaient en train de se rendre aux séparatistes. «A Debaltseve, il y a une reddition massive des armes par les forces (ukrainiennes). Ces gens se comptent par centaines», a déclaré Maksim Lechtchenko au service de presse des séparatistes, DAN. Parallèlement, les séparatistes auraient commencé à retirer leur artillerie des zones de l’Est ukrainien tenues par les rebelles où les combats semblent avoir cessé. C’est ce qu’annonce la République populaire de Donetsk autoproclamée, selon l’agence de presse russe Interfax. L’accord trouvé jeudi dernier à Minsk, la capitale biélorusse, lors d’un sommet des dirigeants russe, ukrainien, allemand et français prévoyait que le retrait des armes lourdes de la ligne de front à partir de mardi.
Les USA mettent en garde la Russie
La violation du cessez-le-feu dans l’est de l’Ukraine a provoqué l’ire de la diplomatie américaine, qui a promis que «le prix à payer pour la Russie sera(it) plus lourd». Le vice-président américain, Joe Biden, a mis en garde mardi la Russie, condamnant «fermement» la violation du cessez-le-feu dans l’est de l’Ukraine par des «séparatistes agissant de concert avec les forces russes». Lors d’un entretien téléphonique mardi avec le président ukrainien Petro Porochenko, Joe Biden a affirmé que si Moscou continuait à violer les accords de Minsk, trois jours à peine après l’entrée en vigueur du cessez-le-feu, «le prix à payer pour la Russie sera(it) plus lourd».
La violation du cessez-le-feu, entré en vigueur dimanche selon les accords de Minsk conclus le 12 février dernier, a été officiellement confirmée par les observateurs de l’OSCE (Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe), ont noté les deux dirigeants lors de leur conversation. Les rebelles ukrainiens sont entrés mardi dans Debaltseve, une ville stratégique pour le contrôle de l’est de l’Ukraine qui était ces dernières semaines le point le plus chaud de la ligne du front.
«Le vice-président a également fermement condamné le fait que la Russie et les séparatistes empêchent l’accès de Debaltseve aux observateurs de l’OSCE, permettant ainsi aux séparatistes de poursuivre leur offensive sans aucune inhibition», précise encore le communiqué de la Maison-Blanche.