Après le volte-face du secrétaire général du FLN, Amar Saâdani , qui est revenu sur l’accord de principe qu’il avait donné , se prévalant même de l’aval du président Bouteflika et posant des conditions inacceptables pour le FFS, Rachid Halet, membre du présidium du FFS , a clairement laissé entendre que la conférence du consensus serait reportée. Il a précisé qu’il faut se donner le temps pour le parti, puisque même la «date avancée était juste faite pour répondre à ceux qui nous reprochaient de ne rien proposer de concret. Et puis, la situation est complexe et l’approche et les enjeux ont besoin d’être un peu plus fouillés».Une façon comme une autre de masquer l’échec de la démarche du FFS. Un échec dû aux atermoiements du Sg du FLN , qui veut gagner du temps pour masquer la crise que traverse son parti et les préparatifs controversés du prochain congrés. Pour le RND qui va examiner le document remis par la direction du FFS, il laisse la décision finale de sa participation à son secrétariat national. Pour le RND la position est claire et repose sur l’accompagnement des réformes politiques du président de la République dont l’ultime phase est la révision constitutionnelle. Pour ce qui est de la dernière sortie du secrétaire général du FLN, qui vaut refus, une semaine après avoir donné un avis favorable, Mohamed Nebbou dira «s’en tenir aux positions exprimées lors de la rencontre avec Amar Saâdani». «Nous n’avons pas, à ce jour, reçu de correspondance», ajoutera-t-il, estimant qu’au FFS, «nous n’avons pas changé dans notre approche». Un autre dirigeant du FFS, Ali Laskri , estime que pour ce qui est de la ligne rouge à ne pas franchir et qui concerne la légitimité du président Bouteflika et que le FLN avait posé lors de sa première rencontre, «on se projette au-delà du mandat institutionnel, donc le problème de la légitimité est dépassé, on n’en parle plus, on se projette au-delà des mandats dans l’institution.
Il faut trouver des solutions pour demain pour un retour à des élections légitimes, un état de droit et des libertés. Si on parvient à un accord, nous irons à des élections comme l’ont fait nos frères tunisiens. Le frère Saâdani avait déclaré devant nous qu’il appuie cette initiative de la Conférence nationale du consensus et avait assuré que deux représentants du FLN y prendront part pour aller vers la conférence. Personne ne dictera ses conditions à l’autre, il y aura concertation entre tous et pour tout». Ali Laskri a rappelé que son parti avait pris les devants en anticipant concernant ceux qui posent leurs conditions avant d’accepter de prendre part à cette conférence. «Nous avons prévu trois sessions, une regroupant les partis politiques, une pour les personnalités et une autre session qui réunit la société civile. Tout est prévu afin que chacun assiste avec qui il veut. On va persister car beaucoup ne veulent pas de cette initiative, nous, on va mettre notre capital expérience au profit de l’Algérie, et nous ne sommes que des facilitateurs».
Ali Laskri a également estimé que les différents partis et partenaires avec qui son parti a discuté ont émis des conditions, des réserves, des inquiétudes, «il faut clarifier, négocier et prendre le temps qu’ils faut, avant même la tenue de cette conférence, d’où la nécessité de faire des concessions» aussi bien pour les partis politiques que la société civile, vis-à-vis de cette Conférence nationale du consensus, car il y a, selon Ali Laskri, des «ennemis opposés à cette initiative qui utilisent tous les moyens pour la casser et d’autres qui vont tout faire pour la neutraliser». «C’est pour cela que si on parvient à la tenue de cette conférence, il faudra que chacun expose son approche et on va construire autour de tout ce qui converge». Ainsi Ali Laskri est on ne peut plus clair sur les objectifs réels de la conférence du consensus qui engageraient l’Algérie vers on ne sait quel avenir , alors que notre pays est le plus stable de la région de par la solidité de ses institutions. La comparaison que fait Ali Laskri avec la Tunisie n’a pas lieu d’être , si ce n’est a engager l’Algérie dans une voie pour le moins hasardeuse .
M. Bendib