Accueil ACTUALITÉ Conférence du consensus du FFS : des manœuvres avant l’échéance ?

Conférence du consensus du FFS : des manœuvres avant l’échéance ?

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À moins de trois semaines de la tenue de la Conférence nationale du consensus (CNC), initiée par le Front des forces socialistes (FFS), il semble que les objectifs escomptés quant à la réussite de sa tenue ne sont pas encore réunis. Et pour cause, en tenant compte de la position des partis politiques consultés par la formation de Hocine Ait Ahmed, afin de les amener à s’asseoir autour d’une même table les 23 et 24 février prochains, des incertitudes planent quant à une participation représentative de toute la classe politique, à cette réunion qui se veut rassembleuse et non exclusive, pour les initiateurs. En effet, nombre de ces partis, parmi lesquels il y a ceux qui ont d’ores et déjà confirmé leur participation, ceux qui ont émis des réserves et d’autres qui ont carrément rejeté l’initiative du plus vieux parti de l’opposition. Le FLN qui a confirmé sa participation à la CNC, le 29 janvier dernier, semble ne pas été rassuré quant aux préalables posés à sa participation et les lignes rouges qu’il a tracées, qu’il ne faudrait pas franchir, conditions sine qua non de l’engagement du FLN en faveur de la CNC. Il s’agit pour rappel, de ne pas remettre en causes les mandats électoraux, notamment la légitimité du président de la République et de toutes les Institutions élues. Plus loin encore, intervenu lors d’une réunion de concertation ayant regroupé, avant-hier, le FLN et l’ANR (Alliance nationale républicaine), le secrétaire général du parti, Amar Sâadani, veut placer sa formation politique en wagon de tête pour avoir, semble-t-il, une certaine emprise sur les travaux de la conférence du consensus. C’est du moins ce qu’a laissé entendre ce responsable à travers son discours, en déclarant à l’adresse du FFS que son parti « refuse d’être présidé dans le cadre de l’initiative de la CNC». Une annonce qui sonne comme un vœu du parti de la majorité, de mettre sous sa coupe la Conférence de ce mois de février. C’est ce qui s’apparente aussi comme une exigence de plus du parti de Sâadani qui, en outre, indique que la CNC devrait concerner non pas les personnes ou associations représentant la société civile, mais exclusivement les partis politiques. Si le FLN est convaincu de la dimension nationale de l’initiative, il n’en demeure pas moins qu’il exige que les préparatifs soient de même, en demandant à ce que la liste des participants ait préalablement l’aval de tous les partenaires. Sâadani a indiqué par la même occasion que ces questions n’ont pas encore atteint le stade de maturité, tout en réaffirmant l’engagement de son parti à œuvrer pour toute initiative allant vers un consensus national. Une telle exigence ne serait pas du goût des initiateurs de cette réunion, à laquelle des personnalités politiques nationales, telles que l’avocat Mokrane Aït Larbi et l’ex-chef du gouvernement Mouloud Hamrouche, pour ne citer que celles-ci, devraient être présentes à la Conférence, qui mise sur la participation de toutes les forces et acteurs politiques et socio-économiques du pays. D’autre part, le parti de Hocine Ait Ahmed exige quant à lui aux participants de se souscrire à deux préalables, portant sur un «engagement éthique», où les partenaires à la conférence sont amenés à faire des propositions sans s’attaquer à d’autres associés à ce rendez-vous. Le deuxième point repose sur un «engagement politique» ayant trait au caractère de l’État de droit, que tout participant est tenu de s’y soumettre, comme l’a expliqué récemment le chargé à la communication du FFS. Dire que le FLN va aller jusqu’à renoncer à sa décision de participation est pour le moins quelque chose d’inconcevable. Néanmoins, tout porte à croire que le premier parti au pouvoir veut peser de tout son poids en vue de faire passer ses propositions, et par conséquent garder sa position sur l’échiquier politique national. En attendant, le RND qui n’a pas n’a affiché jusque-là son intention d’adhérer à cette initiative, pourrait opérer un changement de cap, aujourd’hui, à l’occasion de la tenue d’une rencontre avec le FFS, en sachant qu’il ne va pas laisser le terrain libre à son rival direct, le FLN. Tout comme ce dernier, le RND a exigé des responsables du FFS le respect des mandats électoraux, une condition impérative, selon lui, à tout débat ou entretien autour de la Conférence du consensus. Le FFS tentera pour sa part d’arracher le « ok » du parti de Bensalah, afin de donner plus de représentativité, du moins dans le camp du pouvoir, à son projet. S’inscrivant dans la même exigence politique, le parti de Amar ghoul, TAJ (Tadjamou Amel Al Djazaïr) a déjà signé sa participation à ce rendez-vous. Quant au MPA de Amara Benyounès, bien qu’il ne s’est pas encore prononcé sur sa position, il a estimé qu’il sera impossible pour son parti d’accepter un projet qui remette en question la légitimité du président de la République. D’autres partis encore, tel que l’ANR, pour le prendre en exemple, qui a déclaré ne pas être d’accord avec les appels du FFS à « la moralisation de la vie politique et à la nécessité de dépasser les débats stériles », où le chef de ce parti, Belkacem Sahli, soutient un projet d’une révision consensuelle de la Constitution pour consolider les libertés et la démocratie.
S’agissant de l’opposition, les partis structurés autour de la Cnltd (Coordination nationale pour la liberté et la transition démocratique), ont rejeté en bloc l’initiative de la Conférence de consensus, en estimant qu’elle vise à «briser» le projet de leur Coordination, qui contrairement au FFS, prônent une solution en dehors du pouvoir en place. Hormis le MSP de Abderrezak Mokri, qui a revu sa copie récemment, en prônant une initiative associant le pouvoir et l’opposition, sans pour autant adhérer au projet du FFS du moins pour le moment, les autres partis de la Cnltd, ont répondu par la négative aux sollicitations du parti de Mohamed Nebbou. En effet, L’Instance de concertation et de suivi de l’opposition (Icso) de la Cnltd, a lancé un appel pour une marche populaire, le 24 février, dans les 48 wilayas du pays.
Farid Guellil

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