Le réseau des routes et leur réalisation, a été le thème développé par le directeur général des routes au ministère des Travaux publics, Mohamed Mahieddine, hier, dans le cadre de l’émission l’invité de la rédaction de la Radio algérienne. Le réseau global à travers le territoire national est estimé à 120 000 km et est constitué de routes nationales, chemins de wilayas et chemins communaux, détaille le responsable qui ne peut qu’admettre que sur ce total, 60 000 km constituant la voirie sont dans un état lamentable, caractérisés qu’ils sont par des nids-de-poule et des dos-d’âne.
A cet état de choses, Mohamed Mahieddine : «Vous faites un constat alarmant mais la situation n’est pas aussi alarmante ». Et pour le directeur général de certifier qu’un grand effort a été accompli par l’État pour améliorer l’état général des routes. Reconnaissant le diagnostic établi sur ce réseau, le responsable préfère affirmer que plus de 30 000 km sont des routes nationales et relèvent des prérogatives du ministère des Travaux publics. Pour les autres, plus de 24 000 km sont des chemins de wilayas dont les budgets sont à la charge des wilayas et enfin plus de 53% de ce réseau, équivalant à plus de 63 000 km, constituent des chemins communaux dont la prise en charge et l’entretien relèvent des prérogatives des collectivités locales. «Le chiffre de 120 000 km c’est le réseau classé. Nous, nous avons recensé plus de 60 000 km de voiries urbaines et c’est là où se situent toutes les insuffisances pour diverses raisons », admet-il à contrario avouant qu’en la matière le manque d’entretien et la multiplication des interventions sont patents et nécessitent une concertation avec les services du ministère de l’Intérieur pour trouver, dit-il, une solution aussi bien pour le réseau des chemins communaux que pour la voirie urbaine. Il s’agit de trouver une solution globale, déclare Mohamed Mahieddine qui précise que le secteur des Travaux publics a bénéficié d’un budget de l’ordre de 70 milliards de dollars. Le cheval de bataille du ministère consiste en l’entretien et la sauvegarde de ce patrimoine, a-t-il soutenu expliquant : «Une route, comme toute infrastructure, n’est pas éternelle et nous devons lui accorder toute l’importance de l’entretien ». Sur un autre chapitre, il préfère expliquer l’état défectueux de la voirie en affirmant que l’entretien des routes est une notion qui relève de l’ordre culturel. «Nous devons inculquer aux élus la nécessité d’entretenir leurs réseaux. Nous devons travailler de concert avec le ministère de l’Intérieur pour arrêter une stratégie et assurer dans le cadre de nos prérogatives une assistance technique pour prendre en charge ce réseau». Abordant le problème du financement des collectivités locales, Mohamed Mahieddine soutient que l’État a mis beaucoup d’argent dans le cadre des programmes communaux de développement (PCD). Aussi, il préfère arguer sur le thème de l’entretien du réseau dont il dit que c’est une tâche récurrente et périodique.
Intervenants sur la voirie : un cahier de charges pour bientôt
A propos de l’intervention des concessionnaires sur le réseau et qui doivent, en principe, remettre en l’état la route une fois les travaux achevés, le responsable ne peut qu’admettre : «C’est un constat que nous ne pouvons cacher. L’intervention des différents concessionnaires aussi bien ceux du gaz de l’électricité que les services des eaux ou des télécommunications doit faire l’objet d’une permission des voiries avec l’obligation de remise en l’état », rappelle-t-il concédant que souvent la remise en l’état ne se fait pas selon les normes. «Nous sommes en train de réfléchir sur un cahier de charges type pour obliger les concessionnaires à une remise en l’état et nous sommes en train de réfléchir à instituer et à instaurer une caution de garantie pour pouvoir inciter les intervenants à une meilleure remise en l’état», annonce-t-il en guise de mesures prises par les pouvoirs publics.
Le réseau des routes ne fait qu’augmenter aussi bien en linéaire qu’en capacités et il nécessite une politique, des moyens, et une stratégie, selon le responsable pour qui la prise en charge et l’entretien des autoroutes doit faire l’objet d’une organisation particulière. Aussi, il se fait fort d’indiquer que quelques 500 maisons cantonnières ont été mises en place avec pour principales missions la surveillance et l’entretien routier. «La durée de vie normale d’une route est estimée entre dix (10) et quinze ans (15), abstraction faite des agressions aussi bien des aléas climatiques que des conditions que nous vivons actuellement », explique-t-il tout en manquant pas de citer en exemple la surcharge des véhicules poids lourds et en direction desquels un dispositif a été engagé conjointement avec le ministère des Transports. Toutefois, le pesage des poids lourds n’est pas pour bientôt puisque le responsable du ministère des Travaux publics a répondu que ce pesage est un processus qui se fait progressivement en coordination avec d’autres départements dont il a cité le ministère des Transports et les services de sécurité. Un texte, élaboré par un comité technique érigé entre le ministère des Travaux publics et le ministère de l’Intérieur, est en préparation, révèle-t-il.
En ce qui le concerne, le péage pour ceux qui empruntent l’autoroute Est-Ouest se précise. Le ministre en charge du secteur a déclaré devant les membres du Conseil de la Nation que l’autoroute Est-Ouest est une autoroute à péage, a rappelé Mohamed Mahieddine.
Les équipements d’installation sont en train d’être réalisés par trois consortiums au niveau des trois lots : Est, Centre et Ouest. «Dès l’achèvement de ces opérations, à savoir la mise en place de ces équipements et la mise à niveau, nous allons présenter un dossier auprès du gouvernement pour arrêter les conditions d’exploitation de cette autoroute à partir de 2016 », a annoncé le responsable. Sur un autre registre, il n’a pas voulu trop s’étaler sur l’affaire Cojaal et il y a répondu en déclarant que les discussions techniques sont en cours avec ce consortium.
Mohamed Djamel