L’Etat islamique (EI) a annoncé samedi avoir décapité un journaliste japonais enlevé en Syrie, le second en une semaine. L’acte, qualifié de « terrorisme ignoble » par Tokyo, a été fermement condamné par Washington, Paris et Londres. Le groupe sunnite fondamentaliste, qui contrôle des terres en Syrie et en Irak, a diffusé une vidéo qui montre ce qui semble être le corps décapité du journaliste, Kenji Goto, et menace de s’attaquer à d’autres cibles japonaises. La vidéo semble authentique, a indiqué le ministre japonais de la Défense Gen Nakatani. Kenji Goto, un correspondant de guerre chevronné âgé de 47 ans, avait été capturé en octobre dernier en Syrie où il s’était rendu pour tenter d’obtenir la libération d’un autre captif japonais, Haruna Yukawa, dont l’EI a annoncé l’exécution il y a exactement une semaine.
Echange avec une djihadiste
L’EI avait indiqué que Kenji Goto, 47 ans, était détenu avec un pilote militaire jordanien. La vidéo, qui dure environ une minute, ne mentionne pas le sort du soldat. Dans un message audiophonique diffusé cette semaine et attribué à Kenji Goto, l’otage japonais déclarait que le pilote jordanien serait exécuté si Amman ne libérait pas une Irakienne emprisonnée pour son rôle dans l’attentat-suicide qui a fait 60 morts en 2005 dans la capitale jordanienne. L’ultimatum avait expiré jeudi soir. Cette seconde décapitation d’un otage japonais a suscité la condamnation du Japon mais aussi de la France, des Etats-Unis et du Royaume-Uni. «Je ressens une forte indignation face à cet acte de terrorisme inhumain et méprisable», a déclaré le premier ministre Shinzo Abe. «Je ne pardonnerai jamais à ces terroristes.»