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Les Verts se compliquent l’existence et s’en remettent au sort

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Après avoir souffert pour venir finalement à bout d’un surprenant onze sud africain (3-1), l’Algérie, pour sa deuxième sortie dans cette CAN 2015, a eu, à nouveau toutes les peines du monde à développer son jeu et encore moins confirmer son statut de favori d’un groupe «C» qui s’avère finalement plus que compliqué.
Dans un match qui a mis les supporters algériens à bout de nerfs, les Fennecs, qui ont alterné le bon et le moins bon et parus légèrement mieux inspirés devant des Blacks Stars qui ont abordé les débats la peur au ventre, ont dû concéder leur premier revers dans la compétition et ce, notamment à cause de l’incroyable manque de concentration dans les toutes dernières secondes du temps additionnel alors que l’on s’acheminait vers un nul blanc (0-0) qui pouvait les arranger au contraire de leurs adversaires moins talentueux qu’à leur habitude et qui doivent un grand merci au sort, la seule réalisation du match, qui les remet en vie après les doutes nés de la défaite face au Sénégal, et reviennent en course pour la qualification pour les _ de finales. Le Brésil est loin ? C’est maintenant plus que sûr et le retour à l’Afrique, pour la bande à Gourcuff, se révèle des plus douloureux. Brutal même. Et les Brahimi, Feghouli (un duo toujours dans ses petits souliers et se faisant discret en ce début de tournoi) et consorts doivent se rendre compte combien les rappels à l’ordre quant à leur statut présumé de supers favoris de l’épreuve ne se confirment que sur le terrain. à l’exemple de ce terrain de Mongomo à l’origine de toutes les tracasseries de l’équipe qui devait, comme ses adversaires, composer avec cet élément déterminant, le revenant Bougherra reconnaissant, «sans trop se chercher des excuses, que l’état catastrophique de la pelouse a été pour beaucoup dans les mauvaises prestations de l’équipe.» Les Verts, et c’est l’avis de tous, avaient toutes les raisons du monde de se montrer «vernis» après la réussite de leur test d’entrée face aux Bafana- Bafana qu’ils doivent en grande partie à un M’Bolhi des grands soirs mais qui ne pourra malheureusement rien sur cette action bénigne partie pourtant de la surface de vérité du dernier rempart ghanéen sur une perte de ballon maladroite de l’attaque algérienne qui avait pour obligation de le conserver pour éviter de mauvaises surprises, avant un rush en solitaire du très rusé Asamoah Gyan qui s’en ira, sur un coup de rein fatal, prendre en défaut l’ultime obstacle vert (un Medjani à bout de souffle) avant d’inscrire le but de la victoire d’un tir croisé en coin. La messe était dite, le ciel qui tombe sur la tête des Fennecs qui ont à nouveau souffert des éléments naturels mais dont on n’a pas vu cette «maturité» mise en avant pour expliquer le succès acquis (contre le cours du jeu) au match inaugural. Une attaque sans jus, un milieu manquant d’intelligence et une défense paniquant à la moindre petite incursion adverse. Cela donne une sélection algérienne décevante dans tous ses compartiments du jeu. Une équipe étouffée, voire écrasée par la chaleur et évoluant, durant la majeure partie du temps, en apnée et ne sortant que très rarement la tête de l’eau. Attentiste et ne prenant que trop rarement le jeu à leur compte, l’entraîneur Gourcuff, pour corser le tout, se montrant cette fois peu inspiré dans son coaching, les changements opérés n’apportant pas les solutions escomptées alors que l’équipe semblait en manque cruel de solutions pour espérer porter le danger dans le camp adverse. Un éprouvant début de tournoi et la mauvaise impression que les «Guerriers du désert» ne voulaient pas de la victoire (ne l’ont en tout cas pas cherchée) et s’empêtrent dans les calculs d’épiciers qui veulent qu’ils n’ont plus leur destin en main. Qu’ils risquent de revenir plus tôt que prévu s’ils ne battent pas, mardi, le Sénégal, dans ce qui se présente déjà comme la sortie de tous les risques et de toutes les peurs, l’adversaire étant peut-être celui qui a produit le meilleur football jusque-là. Pour dire que la mission ne sera pas facile, la qualification largement remise en cause. à l’arrivée du succès contre l’AF Sud, qui a vu l’Algérie l’emporter (curieusement assez largement, dans la douleur faut-il encore une fois le souligner) mais sans convaincre, vu surtout son statut de N°1 africain en prendre un sérieux coup, Gourcuff déclarant notamment «souhaité davantage de maîtrise du match (ce qu’on n’a pas vu souvent vendredi soir devant un onze ghanéen pas au mieux de sa forme et prenable à souhait, ndlr) , mais on a pas su donner du rythme au ballon. On a accusé le coup physiquement.» Les leçons ont -elles été tirées, les erreurs corrigées comme il le promettait ? On peut croire que non. Et c’est une formation algérienne très éprouvée qu’on retrouvera vendredi mais avec, au bout, un revers lourd de signification et de conséquences. Qui remet en cause bien des assurances et convictions : l’Algérie n’est plus favorite et voit les opportunités d’être du prochain tour réduites même si rien n’est encore joué. Qu’elle a (dixit Lacen) «une finale avant la lettre à disputer face au Sénégal», dans un match où les calculs sont simples : mettre les calculettes de côté et jouer pour gagner. Oublier le mauvais état des terrains (une donne incontournable) et trouver des remèdes à ces «difficultés physiques» mises en avant par le coach, solutionner cette «passivité» de la défense pas toujours rassurante qui lui vaut ces errements de la 92e qui a vu le virevoltant Gyan, qu’il fallait surveiller comme du lait sur le feu, la transpercer sans réaction. Une arrière-garde source d’inquiétudes et commettant énormément d’erreurs. Pour laquelle (on touche du bois), on peut craindre le pire si elle ne retrouve pas son inspiration face aux costauds mais non moins très techniques attaquants sénégalais. Si, surtout, les correctifs qui s’imposent ne sont pas trouvés dans les 48 heures qui nous séparent d’un match capital où l’E.N joue son avenir dans une CAN qui semble (on croise les doigts) leur échapper carrément. Pas très complémentaire (notamment dans l’axe central), elle aura jusque-là accumulé les fautes de relance et de couverture alors que son dernier rempart, heureusement, est dans son rôle en limitant au maximum la casse. Les Slimani, Bentaleb et autres se réveilleront-ils à temps pour se relancer et nous redonner de la joie ? On peut l’espérer, parce que l’équipe, maintenant débarrassée définitivement de son «super statut» (Feghouli disait néanmoins, et il ne croyait pas si bien dire, que «c’est les médias qui disent que nous sommes favoris») et de la pression qui va avec (celle de devoir l’emporter à tout prix contre le Sénégal n’est pas des moindres), est en mesure de surpasser. De déployer, une fois les ajustements faits, son jeu. Que l’attaque retrouve sa lucidité. Que l’équipe, qui sait aussi que la «Baraka», la chance n’est pas tous les jours de votre côté, peuvent se dire que la fête (une victoire pour tout effacer) est encore possible. Les joueurs savent, c’est sûr, ce qu’il leur reste à faire. Jouer pour gagner, sans se perdre dans des calculs inutiles, la défaite face au Ghana, aussi cruelle soit-elle, ne changeant rien à la donne, Gourcuff estimant à juste titre que «même avec un match nul, nous aurions été dans l’obligation de gagner le dernier match contre le Sénégal pour espérer échapper à la sanction suprême.» Voilà qui est dit. La suite, c’est à eux de l’écrire. Pour dire qu’on peut encore leur faire confiance.

Par Azouaou Aghiles

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