«La Fonction publique n’est plus le seul réservoir de l’emploi», a affirmé, hier à Alger, le ministre de la Jeunesse, Abdelkader Khomri, au cours de son intervention sur les ondes de la Radio chaîne III. Le ministre a parlé notamment de l’emploi concernant les jeunes. Lors des débats, cette question a été abordée avec acuité, d’autant qu’elle intervient au lendemain de l’annonce des derniers chiffres sur le chômage, révélés avant-hier par l’Office national des statistiques. En effet, l’ONS a fait état de la hausse du taux de chômage, notamment chez les jeunes étudiants. Il a atteint 16% à fin septembre dernier.
En ce sens, le ministre a estimé, la semaine dernière à Ghardaïa, que c’est «la jeunesse», elle-même, qui représente «un réservoir d’énergies et de compétences», comme il l’a souligné. Sur le plateau de la Radio nationale, Khomri s’est adressé à cette frange de la société en les avertissant, pour ainsi dire, de ne plus s’appuyer sur l’administration du secteur public, pour retrouver un poste de travail. Il a préconisé que la solution réside dans l’investissement dans des créneaux plus rentables à l’économie nationale. «Il faut que la croissance économique se substitue à la Fonction publique», a-t-il plaidé en invitant les jeunes à investir dans des domaines plus créateurs de richesses, tel que le tourisme et l’agriculture, qui sont selon lui, des, «gisements mal-exploités». À travers ses déclarations, le ministre n’a fait que confirmer la démarche du gouvernement, qui prévoit «le gel des recrutements dans la Fonction publique en 2015». Dans son allocution, Khomri a rappelé également que les orientations du chef de l’État, selon lesquelles, il faudra relancer la machine industrielle pour contribuer à une croissance économique durable.
Dans cette optique, les jeunes investisseurs doivent s’impliquer pour atteindre cet objectif. Sur ce chapitre, il a assuré que la démarche s’inscrit dans une tendance mondiale, où la croissance économique repose sur le tissu industriel des entreprises, en incitant les jeunes à s’adresser aux dispositifs d’emploi (Ansej, Cnac, Angem), en vue de créer des entreprises.
Pour ce faire, le ministre a assuré que le cadre de loi le permet, et les fonds existent. «Il suffit juste de s’y mettre», a-t-il estimé. L’orateur a rappelé la Conférence nationale sur la jeunesse, tenue en novembre dernier, qui a plaidé entre autres options retenues à sa clôture, «l’encouragement des jeunes à investir dans le domaine de l’agriculture.» Interrogé sur les raisons de l’augmentation du taux de chômage (10,6% à septembre 2014), soit 1,214 million de chômeurs, parmi lesquels 25% de jeunes, Khomri a expliqué que cela est dû à «une fluctuation saisonnière». Allusion faite à la chute des prix du pétrole, semble-t-il. Sur cette question justement, l’invité de la Chaîne III, a estimé qu’il faudra «réfléchir à l’après-pétrole, et que l’Algérie devra orienter son économie vers un modèle qui exploite au mieux les potentialités dont disposent les jeunes, pour se libérer de la dépendance des hydrocarbures», a-t-il soutenu.
Par ailleurs, le ministre a annoncé que la commission de suivi des recommandations de cette conférence, sera «bientôt installée», a-t-il déclaré. Enfin, il pense qu’en dépit de la conjoncture liée à la dégringolade des cours du brut, qui n’est pas favorable, il est impératif de «maintenir le cap de la croissance», qui, selon lui, va en faveur de 90% de nos jeunes, a-t-il conclu.
Farid Guellil