En l’espace de trois jours, nous avons enregistré trois actions de protestation dans trois localités différentes. Au chef-lieu de wilaya, ce sont des villageois, propriétaires de fusils de chasse confisqués au début des années de braise qui ont investi la rue, pour exiger la restitution de leur bien. Venus des quatre coins de la wilaya de Bouira, près d’une centaine de citoyens ont organisé une marche qui s’est ébranlée de la place des Martyrs jusqu’au siège du groupement de la Gendarmerie nationale en passant par le siège de la wilaya. Les mécontents exigeaient, par leur action, l’application des directives du Premier ministre pour la restitution de l’ensemble des armes confisquées. Les citoyens mécontents qui crient à l’injustice dénoncent aussi les lenteurs administratives qu’enregistre l’opération de la restitution de leurs armes au niveau de la même wilaya. Selon les mécontents, sur les 8000 unités confisquées au niveau de la wilaya de Bouira, seulement 1 700 fusils ont été restitués à leurs propriétaires, et ce, contrairement aux directives du Premier ministre Abdelmalek Sellal qui avait ordonné, au mois de décembre dernier, aux responsables concernés de restituer l’ensemble des armes confisquées avant la fin de l’année écoulée. Les mécontents ont, selon leurs propres déclarations, adressé plusieurs requêtes aux responsables civils et militaires locaux, mais en vain. Soulignons enfin que 400 fusils de chasse ont été livrés, au mois de décembre dernier, aux services de la Gendarmerie nationale de Bouira qui les ont, de leur côté, rendus à leurs propriétaires. Les propriétaires de fusils de chasse menacent de ne pas lâcher prise jusqu’à ce que leurs armes leurs soient restituées. Durant la même journée, une autre action de protestation a été enregistré dans la commune de Bechloul par une centaine de jeunes chômeurs qui réclamaient du travail dans la nouvelle station Naftal, réalisée au bord du tronçon de l’autoroute Est-Ouest traversant leur municipalité.
Les manifestants ont envahi le site dès le début de la journée, ils exigeaient « la primauté » à l’emploi au niveau de cette station. Les jeunes chômeurs ont, banderoles à la main, organisé un sit-in sur les lieux pour se faire entendre. Selon quelques protestataires la majorité d’entre eux est issue des familles expropriées de leurs terres lors du passage de l’autoroute. Ces derniers indiquent que les autorités compétentes leur ont promis des postes d’emploi dans cette station-service. Malheureusement, ce n’est pas le cas, car ils se retrouvent exclus des 22 offres d’emploi qui ont été déposées au bureau de main- d’œuvre, précisent nos interlocuteurs qui crient à l’injustice. Le maire de Bechloul, en compagnie du chef de la sûreté de daïra, se sont déplacés sur les lieux afin de tenter de ramener les manifestants à de meilleurs sentiments. Chose qu’ils sont parvenus à faire, les chômeurs se résoudront à se disperser dans le calme, tout en donnant aux autorités un ultimatum de 72h pour prendre attache avec le responsable de Naftal afin de donner suite à leurs doléances qu’ils qualifient de légitime. Dans la commune voisine d’El-Asnam, se sont les habitants de la cité du 1er-Novembre du chef-lieu de la commune qui ont procédé au blocage du tronçon de la RN 05 traversant leur municipalité. Les manifestants qui se disent las d’attendre une hypothétique amélioration de leur cadre de vie, ont décidé une autre fois de plus de descendre dans la rue pour se faire entendre. Ils ont bloqué le dit tronçon de la RN05 à l’aide de troncs d’arbres, bennes à ordures et autres pneus brûlés. Le premier responsable de la commune dira que c’est « à la DUC de prendre en charge ce dossier d’aménagement». «La direction de l’urbanisme de Bouira est la seule autorité concernée par cette affaire ; nous avons déposé à leur niveau un dossier avec étude de l’aménagement au mois de juillet dernier.
La commission s’était réunie en présence des services concernés, comme la Sonelgaz, l’ADE, la Protection civile et l’hydraulique. Les services de l’hydraulique avaient alors émis un avis défavorable à cause d’une conduite AEP de 200 mètres qui traverse le quartier ». Les mécontents qui exigent le lancement des travaux de l’amélioration urbaine dans leur quartier dans les meilleurs délais menacent de revenir à la charge dans le courant de la semaine prochaine, si rien n’est fait d’ici là pour la satisfaction de leurs doléances.
Omar Soualah