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Nouvelle ville Ali-Mendjeli : l’indispensable mise à niveau

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Environ 400 000 habitants sont attendus à la nouvelle ville Ali-Mendjeli, qui s’étend sur une superficie de 1500 hectares, avec 20 unités de voisinage. Elle constitue aujourd’hui une réalité urbanistique qui confirme le statut futur du grand Constantinois, avec un investissement de plus de 20 milliards de dinars qui a été accordé par le gouvernement à ce mégaprojet. Et pourtant, la nouvelle ville Ali-Mendjeli pâtit d’une réputation sociologique et urbanistique dévaluée par rapport à sa situation réelle. Certains clichés persistent alors que la cité est l’une des plus attractives du Constantinois. Afin de le faire savoir, les autorités locales ont lancé une grande campagne auprès des décideurs et ont fini par obtenir un programme de mise à niveau. Reste que la nouvelle ville est une terre de contrastes, mais il n’y a pas de plus grand contraste qu’entre la manière dont les gens perçoivent cette ville et ce qu’elle est en réalité. À sa naissance, la nouvelle cité était sans histoire, elle manquait de cohérence et surtout de thème architectural, en un mot, elle manquait d’âme, c’est ce que fera présentement l’exécutif en tentant, via ce projet, de donner un sens à cette cité, un vrai statut. En effet baptisée au début de ce troisième millénaire, en 2 000 du nom d’une grande figure de la Révolution algérienne, la nouvelle ville Ali-Mendjeli, distante de près de 22 km du chef-lieu, constitue aujourd’hui une ville incontournable. Sans le moindre doute et bénéficiant de l’apport d’étude urbanistique jugée fiable, les concepteurs de ce méga projet ont visiblement fait preuve d’un certain sens de la perspective afin d’eviter à la nouvelle agglomération ce cliché dégradant de «l’ensemble de construction». C’est ainsi que les études du plan d’occupation lancées au début des années 90 avaient accordé une importance capitale aux commodités exigées par la vie moderne au niveau du site conçu initialement pour accueillir 50 000 logements, 300 000 habitants et des dizaines d’équipements à caractère public, socioéducatif, notamment. Le plan d’action fut adopté après l’avis de l’ensemble des services techniques concernant l’organisation et le fonctionnement des boulevards et des rues, l’évacuations des terres agricoles, la mise en place d’un système d’évacuation et de canalisation des réseaux réservés à la Sonelgaz, les espaces verts et la projection d’une voie de contournement afin de relier «Ali Mendjeli» à l’autoroute Est-Ouest. Par ailleurs, et d’un point de vue historique, le projet de création d’une ville nouvelle à Constantine a eu lieu avant le baptême officiel donné en 2000, car des initiatives locales plutôt timides portant sur la réalisation de quelques logements ici et là avaient été opérées par les autorités locales de l’époque, alors que les plus hautes autorités du pays avaient pesé lourd pour concrétiser le projet de nouvelle ville afin d’éradiquer les bidonvilles et autres favelas qui ceinturaient la ville du vieux Rocher et enfin lancer le long et dur processus de «débidonvillisation» autour de Constantine. Au final et après plusieurs années de travaux, les résultats sont aujourd’hui plus probants du seul fait que la nouvelle ville Ali Mendjeli n’a pas seulement résorbé à plus de 75% l’habitat précaire, qui avait longtemps terni l’image de la capitale de l’Est, mais elle a aussi offert à ses résidents un cadre de vie reconnu meilleur et plus aéré. Toutefois, et selon l’avis général des habitants, il reste encore beaucoup d’insuffisance qu’il faut penser à combler, car si le pari de la nouvelle ville était en définitive concluant, il n’en demeure pas moins que ce sont des milliers de familles qui ont été relogées et qui venaient d’horizons divers et qu’il fallait en même temps que tous les équipements socioéducatifs, administratifs, sanitaires, et même sécuritaires soient opérationnels et en nombre suffisant pour répondre aux besoins de la population. Administrativement, la nouvelle ville Ali Mendjeli est rattachée à la daïra du Khroub, mais ce statut provisoire ne lui sied pas, vu qu’elle aspire à un statut propre à elle puisqu’elle est devenue un véritable pôle urbain et qu’elle n’est plus considérée comme une simple extension de Constantine , mais plutôt une véritable ville nouvelle. Constantine à l’instar des grandes villes du pays, a payé les frais très cher d’un exode rural exceptionnel, aussi bien pendant la guerre de libération que durant les dernières décennies. Aussi, les efforts consentis en faveur de la nouvelle ville sont-ils considérés comme une véritable issue de secours qui permettrait à Constantine de rebondir par le biais d’opérations d’aménagement et de réaménagement afin de retrouver son lustre d’antan. Mais dans l’absolu pour beaucoup d’habitants, la nouvelle ville Ali Mendjeli bien qu’inachevée est une ville à part entière qui possède désormais une âme et des habitudes installées, mais il lui reste une nécessaire mise à niveau pour son développement harmonieux en étoffant ses infrastructures d’accompagnement pour en faire un jour un pôle urbain rayonnant. Car, il faut le souligner, le programme de mise à niveau, qui a été avalisé par les hautes autorités du pays et a été déjà lancé, est destiné à résorber les lacunes et à donner un nouveau souffle à cette agglomération qui étouffe sous le poids des incohérences urbaines et qui nécessite un investissement de 20 milliards de dinars au titre d’une première tranche.
C’est ainsi que la nouvelle ville attend les infrastructures d’enseignement moyen et secondaire et autres groupes scolaires, des infrastructures pour les jeunes, structures sanitaires ainsi que la réhabilitation des routes, le balisage de la circulation automobile, la réalisation de nouvelles sûretés urbaines etc.…
En tout état de cause, il est dit que la prise en charge de la nouvelle ville est tout simplement le règlement de tous les problèmes de la ville de Constantine. Même si ce gigantesque projet vise aussi à faire de cette nouvelle ville la première destination de la wilaya, il n’en demeure pas moins que beaucoup reste à faire pour que la nouvelle ville soit réellement hissée au rang d’une ville moderne et harmonieuse, où le bon vivre ne soit pas une utopie pour ses habitants et autres visiteurs. Et sur ce volet là, il reste beaucoup de travail à faire…
Mâalem Abdelyakine

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