Le régime de Damas se dit prêt à rencontrer l’opposition syrienne à Moscou pour tenter de trouver une issue à la guerre qui dure depuis plus de trois ans en Syrie. L’annonce émane samedi du ministère syrien des affaires étrangères. La Coalition nationale syrienne y a immédiatement opposé une fin de non-recevoir. «La Syrie est prête à participer à une rencontre préliminaire et consultative à Moscou pour répondre aux aspirations des Syriens qui sont celles de trouver une issue à la crise», indique une source non identifiée au sein du ministère dans un communiqué cité par l’agence de presse officielle syrienne Sana. La source a précisé que cette décision avait été prise après «des discussions menées entre la Syrie et la Russie sur la tenue» d’une telle rencontre. Celle-ci «viserait à se mettre d’accord sur la mise sur pied d’une conférence de dialogue entre Syriens sans ingérence étrangère», poursuit la source. «La République arabe syrienne a toujours été prête à dialoguer avec ceux qui croient en son unité, sa souveraineté et sa décision libre», a-t-elle ajouté.
Rencontre informelle
Jeudi dernier, la diplomatie russe avait affirmé que Moscou comptait accueillir vers le 20 janvier une réunion de l’opposition syrienne. En cas de succès de cette réunion, des représentants du gouvernement syrien seront invités» dans la foulée à Moscou pour «échanger des avis» avec les opposants et pour qu’un «dialogue soit lancé entre les parties du conflit» syrien. Elle avait précisé qu’il s’agirait d’une «rencontre informelle» entre des responsables de l’»opposition interne et externe» de la Syrie qui sont «capables de générer des idées» permettant d’aboutir à un règlement du conflit qui a déjà fait près de 200’000 morts. Principal allié du régime de Bachar al-Assad, Moscou fournit ce terrain de pourparlers en premier lieu pour que les opposants syriens puissent «entamer un dialogue entre eux», a ajouté le porte-parole.
Rejet de l’opposition
Dans la capitale égyptienne, le chef de la Coalition de l’opposition syrienne Hadi al-Bahra, qui représente l’opposition modérée soutenue par les puissances occidentales, a de son côté annoncé samedi que sa formation en exil avait «entamé un dialogue avec d’autres composantes de l’opposition», en allusion à celle de l’intérieur. «Des réunions bilatérales se tiennent actuellement au Caire et ailleurs et (…) toutes les composantes de l’opposition sont ouvertes à ce processus», a-t-il précisé à l’issue d’une réunion avec le chef de la diplomatie égyptienne Sameh Choukri. Il a aussi rencontré le secrétaire général de la Ligue arabe Nabil El-arabi. Quelques heures plus tôt, M. al-Bahra avait aussi affirmé que l’opposition voudrait «parvenir à un plan unique qui sera adopté dans toute négociation de paix pour la Syrie dans l’avenir». Il a toutefois exprimé des réserves sur l’invitation russe, estimant que «Moscou n’a pas d’initiative claire».