Voulant apporter des clarifications sur les séismes répétitifs se produisant, depuis plusieurs jours, dans la wilaya de Blida et également ressentis dans cinq (5) autres wilayas limitrophes, le Craag rassure et indique que l’activité sismique est des plus «normale». Lors d’une conférence de presse animée, hier, au forum du quotidien “El- Moudjahid” consacrée autour des séismes en Algérie, le directeur général du Centre de recherches en astronomie, astrophysique et géophysique (Craag), Chaouch Yelles, a expliqué que les trois secousses ressenties, dans la matinée de mardi, sont la matérialisation de l’activité sismique pour laquelle la partie nord du pays est connue. Permettant en premier lieu de libérer graduellement de l’énergie souterraine, ces secousses traduisent notamment l’activité des deux plaques tectoniques (africaine et asiatique) qui tentent de se rapprocher, a précisé le même intervenant. Selon lui, les deux plaques, citées ci-dessus, se rapprochent d’un taux de 5% chaque année, à travers éventuellement les tremblements de terre. Ces trembelements, poursuit-il, sont enregistrés plus fréquemment dans la partie nord de l’Algérie et touchent beaucoup plus les wilayas d’Alger, Boumerdès, Tipaza, Blida, Tizi Ouzou. Ils sont de moins en moins importants en descendant vers le Sud. S’agissant d’autre part du nombre de répliques enregistrées par le (Craag), Yelles indiquera que le Centre fait état de 2 à 3 secousses par jour, ce qui donne un total de 80 à 100 secousses par mois. Il poursuivra, dans ce sens, que 20% seulement de ces secousses sont ressenties par la population tenant compte de leur intensité.
«C’est à partir de 3 degrés sur l’échelle de Richter qu’un tremblement de terre pourrait être ressenti», a-t-il dit. Répondant à une question sur la possibilité de prédire, à cours terme, un séisme avant sa production, le directeur général du Craag tout en se montrant catégorique a assuré que la prédiction d’un séisme serait «impossible». D’un ton ironique, il dira : «Celui qui en sera capable méritera un prix Nobel». Pour lui, il n’est pas possible de savoir quand un tremblement de terre aura lieu et aucune méthode fiable n’a pu être développée pour y arriver puisqu’il est important de noter que chaque faille souterraine aurait «sa propre spécificité». S’agissant de la méthode du Craag pour ce qui est de l’annonce officielle d’un séisme, l’invité du forum signalera que le Centre procède, avant tout, à l’expertise et à la vérification de l’information pour qu’elle soit ensuite diffusée. De son côté, le chargé de communication auprès de la Protection civile, Achour Farouk, a assuré l’absence de dégâts majeurs suite aux trois secousses qui ont frappé, mardi, la localité de Chebli.
Il a indiqué que des équipes de secours ont été très vite dépêchées dans les wilayas ou les répliques ont été ressenties, ce qui a permis, selon lui, l’enregistrement de quelques dégâts matériels, dont des bâtisses endommagées. Ces bâtisses, précise-t-il, n’ont pas subi le choc du dernier tremblement, mais plutôt de la longue série de répliques que connaît la région de Blida. Mise à part l’enregistrement de trois personnes blessées, Farouk Achour fait état, en revanche, d’un grand mouvement de panique auprès de la population. «Nous en avons déduit qu’il va falloir faire plus d’efforts en matière de sensibilisation», relèvera-t-il. Dans ce sens, il rappellera que la Protection civile avait mené plusieurs actions de sensibilisation autour de plans d’évacuation au cas de tremblement de terre dans 1 080 écoles. Le but, dira-t-il, est d’instaurer une nouvelle culture de risque pour réduire à minima le taux de blessés. Pour le même intervenant, il est important que ces actions soient multisectorielles pour que ces dernières soient efficientes.
Ania Naït Chalal