Complexe sidérurgique d’El-Hadjar : près de 9 milliards de dinars de déficit en 2014

Le complexe sidérurgique d’El Hadjar à Annaba, qui a réalisé un chiffre d’affaires estimé à 18 milliards de dinars pour le compte de l’année en cours, enregistre, toutefois, un déficit de l’ordre de 09 milliards de dinars. C’est ce qu’a fait savoir Ahmed Belabbès, directeur général du groupe Sider, partenaire du groupe ArcelorMittal au complexe sidérurgique d’El Hadjar (Annaba). Une vérité qui ne traduit autre chose qu’un profond malaise dans le fonctionnement de l’un des poumons économiques du pays ! Même s’il alerte d’une grave situation qui prévaut dans le complexe depuis plus de deux ans, le chiffre avancé n’a pas surpris les observateurs, eu égard aux multiples problèmes financiers et organisationnels y existant ces derniers mois. Et malgré les problèmes, Ahmed Belabbès lance le défi de multiplier, au cours du prochain quinquennat, les segments et la capacité de production du complexe. S’exprimant hier sur les ondes de la chaîne III de la Radio nationale, cet homme a expliqué que parmi les facteurs majeurs ayant conduit cette usine à une telle situation, figure la mise à l’arrêt du haut fourneau n°02. En panne depuis juin dernier, ce fourneau devrait être redémarré au cours de la semaine prochaine et réintégrer ainsi des centaines d’employés en congé forcé. Le cas du fourneau en question n’est pas en effet le seul. L’invité de la chaîne III évoque encore la défaillance du système de prévoyance et la maintenance au niveau de plusieurs unités, dues à des difficultés financières qui perdurent depuis l’an 2008. Cette situation a fait par exemple, que le taux de production d’acier recule de 01 million de tonnes au départ jusqu’à 300 000 tonnes aujourd’hui. Elle est encore encouragée par le départ en congé payé de centaines d’employés dans différentes unités suite à la fermeture du haut fourneau n° 02. Quant aux problèmes d’ordre organisationnel, Ahmed Belabbès, estime que le bras de fer lancé, depuis 02 ans, par les syndicalistes, a été pour quelque chose dans les difficultés liées à la bonne gouvernance et la paralysie de plusieurs unités de ce complexe. Il rappelle, sur ce point, que la direction du complexe ainsi que le partenaire social et les actionnaires viennent de signer un pacte de stabilité sociale. Les signataires du pacte se sont convenus à observer une trêve dans le but de rétablir la confiance, le dialogue et la concertation entre les différentes parties. La mise à niveau des ressources humaines, grâce à la formation et le recyclage des travailleurs, figure aussi dans les objectifs tracés par les signataires du pacte. C’est une manière, ajoute Ahmed Belabbès, d’impliquer tout le monde pour aboutir à la bonne gouvernance, en plus du programme financier prévu dans le prochain plan quinquennal. La bonne gouvernance sera concrétisée, explique l’invité de la chaîne III, par notamment la mise en place, par le conseil d’administration, de trois comités de gestion dans l’espoir d’aboutir à la transparence et la gestion participative. Sur le plan financier, le complexe sidérurgique d’El-Hadjar bénéficiera, durant le prochain quinquennat, d’une aide financière de l’État estimée à 01 milliard de dollars. Cette somme sera consolidée par un autre apport de l’ordre de 720 millions de dollars, dont 120 millions représentent l’apport des actionnaires (Sider et Arcelor Mittal), et 600 autres seront versés, à titre de crédit bonifié, par la BEA (Banque extérieure d’Algérie). Elles seront destinées au renouvellement, l’extension et la création de nouvelles filières dans l’optique d’augmenter la capacité de production et atteindre, d’ici 2020, l’objectif de la satisfaction de la demande locale.
Salim Nasri