Selon toute vraisemblance, l’année agricole 2013-2014 a été caractérisée par une bonne production d’olives, dans la wilaya d’Aïn Témouchent. « Une hausse sensible évaluée à 116 000 quintaux par la direction des services agricoles (DSA)» contre « 95 000 quintaux collectés l’exercice précédent. » L’administration évalue « le parc oléicole à 6 800 hectares» mais ne précise pas s’il s’agit de plantations d’oliviers réalisées au titre des différents programmes de développement ou de plantations existantes en alignement ou en masse. D’après d’autres sources d’information, 60% de la superficie évoquée plus haut « est constituée de vieux cépages de plus de 40 ans. » L’on prend cette information à titre indicatif. Contacté par nos soins, Sid Ali Chérif, un responsable de la CRMA d’Aïn Témouchent, rejette en bloc les dires de la DSA car, explique-t-il, « personne ne peut connaître la production réelle du moment que la cueillette s’effectue d’une manière anarchique qui porte grand préjudice à l’arbre et au développement de l’oléiculture dans l’avenir. On assiste à un grand massacre qui s’opère au grand jour et au vu et au su de tous. Plus du tiers du feuillage de l’arbre est détruit lors de la cueillette. » Oui dit-il, « on peut évaluer la production parce qu’il n’existe pas un marché organisé ou une coopérative qui comptabilisent les livraisons, tout se vend aléatoirement.» On a l’impression que l’olivier n’a pas de propriétaire et ce qui étaye les dires de nombreux observateurs est le fait de voir des gens massacrer des arbres à tort et à travers sans que personne ne lève le petit doigt alors « qu’il existe des techniques appropriées pour la cueillette.» Selon Sid Ali Chérif, « l’avenir de l’olivier et l’oléiculture est mis en jeu à cause du massacre qu’on est en train de voir pendant la campagne de cueillette des olives. » Certains trouvent leurs comptes, ils charrient des quantités de feuillages et de branches détruits pour des fins d’aliment pour bétail ou servant de bois pour allumer le feu. Encore une fois la DSA « continue à livrer des statistiques de productions d’olives et d’huile d’olives d’une manière aléatoire et forfaitaire. À quoi ça rime tout cela ? En l’absence d’organismes habilités à fournir des statistiques idoines, le terrain s’avère vaquant pour qui veut en avancer.
Boualem Belhadri