La rentrée scolaire, même si elle se déroule sous de bons auspices, tel que propagé par la première responsable du secteur de l’Education nationale, Nouria Benghebrit, ne fait pas réagir que le chef de famille qui doit faire face, à encore et toujours de nouvelles dépenses onéreuses.
En effet, tandis que la ministre affiche son insatisfaction des conditions dans lesquelles s’est déroulé le concours pour le recrutement d’enseignants organisé cet été, le Conseil d’enseignants des lycées d’Algérie (CLA) montre son mécontentement et réagit aux discours soporifiques des autorités publiques, allant même jusqu’à appeler à une bipartite Gouvernement-syndicats autonomes.A l’issue de la réunion de son bureau national tenue avant-hier vendredi, le CLA met du bémol et considère que ses revendications n’ont pas encore trouvé de solution et qualifie les rencontres qui se sont déroulées entre les représentants des syndicats du secteur de l’Education avec la tutelle de «stériles».Le Conseil d’enseignants des lycées d’Algérie «constate que la série de discussions entamées par madame la ministre de l’Education nationale n’a apporté aucune solution concrète aux revendications soulevées par le syndicat et qualifie ces rencontres de stériles ».
«Ces rencontres n’ont comme objectifs que de duper l’opinion publique afin d’assurer une rentrée scolaire stable et de faire assumer toute perturbation aux syndicats du secteur et non aux conditions de travail, qui nous attendent et aux engagements non tenus», selon le CLA qui s’interroge par ailleurs : «Comment assurer une bonne rentrée scolaire lorsque des dizaines d’enseignants n’ont pas encore reçus leurs salaires depuis 2011 et lorsque des dizaines d’enseignants sont suspendus après leurs installations et titularisations sous motifs de manque de postes budgétaire », est-il mentionné dans un communiqué du syndicat.Le syndicat « appelle et adhère à toutes les initiatives qui convergent les syndicats autonomes de l’éducation en particulier et de la fonction publique en général pour l’unité d’action autour d’une plate forme de revendication commune afin d’exiger une bipartite entre le gouvernement et les syndicats autonomes », ajoute le bureau national du CLA.
Sur un autre registre, le CLA apporte «sa solidarité avec les syndicalistes suspendus de la poste et de la SONELGAZ et dénonce les atteintes aux libertés syndicales garanties par la constitution et les différentes conventions internationales ratifiées par l’Algérie, en ce qui concerne le droit à l’organisation et aux manifestations, tout comme il déclare sa disponibilité à adhérer à toutes les actions qu’ils jugent utiles, pour leur réintégration et l’obtention de leurs récépissés d’enregistrement».Au plan international, le CLA apporte son soutien au syndicaliste Fouad Harjane.Le syndicat «dénonce la condamnation abusive du syndicaliste Fouad Harjane de la confédération nationale du travail de France (CNT-F) à une amende de 40000 euros et à cet effet le CLA a décidé d’interpeler l’ambassadeur de France en Algérie et d’organiser un rassemblement devant le consulat de France à Oran le 12 septembre prochain », date à laquelle le syndicaliste doit comparaitre, annonce le bureau du CLA. Militant de la CNT à Metz, le syndicaliste Fouad Harjane a été condamné au civil en mars 2013 à payer à la SNCF près de 40 000 € pour le blocage de la gare de Metz au mois de mars 2006, lors d’une action organisée par les étudiants de l’université de Metz contre le Contrat de première Embauche.Seul interpelé parmi quelque 800 manifestant pacifistes alors, Fouad Harjane a été victime d’une répression ciblée de la part du Parquet, considère le syndicat qui explique que la veille de l’audience, l’avocat de Fouad a déposé une QPC (question prioritaire de constitutionnalité).
La cour d’appel a jugé cette QPC recevable et l’audience devant juger de la recevabilité de l’appel est fixée au 12 septembre 2014, précise le CLA.
Mohamed Djamel