Accueil ACTUALITÉ Le «printemps arabe» concocté par la Maison Blanche

Le «printemps arabe» concocté par la Maison Blanche

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Selon un document officiel US publié par le think tank américain Middle East Briefing (MEB) et repris par le site électronique national, le «printemps arabe» est loin d’être un mouvement spontané de populations avides de changements politiques, mais bel et bien une reconfiguration mûrement réfléchie et orchestrée par l’administration américaine. On peut compléter quelque peu cette analyse pertinente en soulignant que les Policies Makers américains dans leur volonté effrénée de reconfigurer le monde arabo-musulman à leur profit et à celui d’Israël prennent souvent le train en marche canalisant à travers leurs agents conscients ou manipulés des révoltes populaires souvent légitimes et une soif réelle de démocratie. Sauf que souvent, ces apprentis sorciers comme ce fut le cas en Lybie et aujourd’hui l’Irak, font le lit de l’internationale terroriste. Pour revenir au Think Thank US, il se base sur un rapport officiel du département d’État américain, confirmant l’implication de la Maison Blanche dans les pseudo «révolutions» ayant secoué de nombreux pays dans la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord. Le document en question, qui date du 22 octobre 2010 et intitulé «Middle East Partnership Initiative : Overview», est confidentiel et le MEB n’a réussi à le consulter que grâce à la loi Freedom of information Act. Il est de notoriété publique que les États-Unis ont mis au point a travers leurs multiples services de renseignement et des officines qu’ils financent de nombreuses stratégies pour faire chuter les régimes dans les pays ciblés en s’appuyant sur «la société civile» qu’ils arrivent à contrôler après avoir effectué un travail de fond sur les organisations non gouvernementales (ONG). L’approche américaine consiste à manipuler ces ONG pour qu’elles s’inscrivent en droite ligne de sa politique étrangère et de ses objectifs en matière de sécurité interne, note MEB. «The Middle East Partnership Initiative (MEPI) est un programme régional qui renforce les citoyens du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord afin de développer des sociétés plurielles, participatives et prospères. Comme le démontrent les chiffres fournis dans cette évaluation, le MEPI a évolué depuis son lancement en 2002 pour devenir un outil flexible dans la région pour un appui direct aux sociétés civiles autochtones, appui qui est intégré dans la diplomatie du gouvernement américain dans la région», peut-on lire dans le rapport du département d’État qui use et abuse du langage diplomatique pour masquer la nature hégémonique de cette initiative. Dans la section intitulée «comment le MEPI fonctionne», il y est clairement expliqué que les principaux objectifs du MEPI sont de «constituer des réseaux de réformateurs qui échangeront leurs connaissances et s’entraideront, et de catalyser le changement dans la région». L’administration Obama ne lésine pas sur les moyens pour réussir son ingérence dans les affaires internes des pays en point de mire. Les subventions locales «apportent un soutien direct à des groupes de citoyens autochtones, et représentent désormais plus de la moitié des projets de MEPI», note le rapport. «Des agents désignés dans les ambassades américaines gèrent le financement et sont en liaison directe avec les différentes ONG et les groupes composant la société civile» qui bénéficient de ces subventions. «Les projets spécifiques aux pays visent à répondre aux besoins locaux en matière de développement tels qu’identifiés par les ambassades, les réformateurs locaux et notre propre analyse du terrain. Les développements politiques dans un pays peuvent induire de nouvelles opportunités et de nouveaux défis pour la réalisation des objectifs de la politique du gouvernement américain, et le MEPI va transférer les fonds nécessaires pour répondre à ces besoins», souligne-t-on encore. Il va sans dire que les initiateurs de ce programme zappent les institutions locales et les gouvernements. Il y est en effet indiqué que le MEPI a pour seuls interlocuteurs les acteurs de la société civile à travers les ONG parties prenantes basées aux États-Unis et dans la région concernée. «Le MEPI ne fournit pas des fonds aux gouvernements étrangers et ne négocie pas des accords d’assistance bilatéraux», relève le rapport. Selon MEB, le document énumère une liste de pays ciblés en priorité par les desseins inavoués de l’establishment américain. Il s’agit du Yémen, l’Arabie saoudite, la Tunisie, l’Égypte et le Bahreïn. La Libye et la Syrie ont été ajoutées une année après l’élaboration de ce rapport du département d’État. Pour ce qui est de l’Égypte, on y apprend que l’administration américaine misait sur le mouvement des Frères musulmans, jugé compatible avec la politique étrangère du gouvernement américain. L’administration d’Obama assure même «le service après-vente» de «ces révolutions» qui participent à remodeler le «Grand Moyen-Orient» selon la vision américaine. Un bureau de coordonnateur spécial des transitions dans le Moyen-Orient a été créé en septembre 2011. William B. Taylor a été nommé à sa tête. Ce diplomate s’y connaît en révolutions téléguidées, puisqu’il était l’ambassadeur des États-Unis en Ukraine durant «la révolution orange», de 2006 à 2009. Selon le rapport du département d’État, le bureau du coordonnateur spécial des transitions dans le Moyen-Orient coordonne l’assistance du gouvernement américain «aux démocraties naissantes» dans la région du Moyen-Orient et en Afrique du Nord, dont l’Égypte, la Tunisie et la Libye. L’importance de ce document sur lequel nous reviendrons est à souligner dans la mesure ou même s’il ne cite pas l’Algérie on peut y remarquer des modes opératoires qui ont été expérimentés dans notre pays à travers aussi bien des mouvements «spontanés» comme Barakat, dont de nombreuses têtes de file ont des accointances avérées avec des ONG, comme celle du milliardaire américain Georges Soros, avec la Fondation Anna Lindh , présidée par le conseiller du souverain marocain, Andre Azoulay, qui est aussi l’un des agents d’influence dominant d’Israël. Mais aussi avec l’ONG US Freedomhouse spécialisée dans la «formation » des journalistes. Est un hasard s’il y a eu jonction entre ces «acteurs» de la société civile et des partis politiques réclamant une «transition démocratique» ? Il faut aussi s’interroger sur les attaques pernicieuses menées contre L’ANP à traves l’un de ses démembrements les services de renseignement. C’est précisément l’armée, qui en Égypte à déjoué le plan israélo-américain, qui s’articulait sur les Frères musulmans et sur l’ex-Président Morsi, formé dans une université américaine.

Mokhtar Bendib

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