Accueil À LA UNE USINE OGGAZ DE HOLCIM EL-DJAZAÏR : Le cimentier qui voit vert 

USINE OGGAZ DE HOLCIM EL-DJAZAÏR : Le cimentier qui voit vert 

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En 23 ans de présence en Algérie, le cimentier Holcim El-Djazaïr, qui dispose de trois unités de production à Oggaz (Mascara), M’sila et Biskra, s’impose comme un acteur majeur de l’industrie du ciment et un partenaire fiable du pays. Sur ce registre, l’usine LCO (Oggaz) est un exemple de performance industrielle et environnementale. Elle est classée dans le Top 10 du réseau international du groupe Holcim. Première cimenterie en Algérie certifiée ISO 14001 : 2015, l’usine Oggaz reflète pleinement la devise du groupe : « Bâtir le progrès pour les populations et la planète».

Avant d’embarquer le lecteur dans les travées de cette usine visitée, les 15 et 16 décembre 2025, par un groupe de journalistes de la presse nationale, à l’invitation de la direction de l’entreprise qui a organisé une journée portes-ouvertes à cette occasion, laissons d’abord parler les chiffres…  L’usine LCO produit le ciment blanc depuis 2007 et le ciment gris depuis 2018.

Elle a l’avantage concurrentiel d’être pionnière dans la production du ciment vert via sa gamme ‘’ECOPlanet’’. Elle s’appuie sur des produits 100 % locaux, développés par des équipes nationales et destinés aux marchés domestiques et internationaux. Deuxième distinction, celle d’être la première cimenterie à avoir intégré la solution co-incinération de déchets dans son processus industriel et à valoriser des matières premières alternatives dans le cadre de l’économie circulaire. Troisièmement, elle se démarque par son esprit d’innovation en lançant le tout premier camion 100 % électrique du pays. Qui plus est, l’engin est conduit par la toute première femme chauffeur poids lourd en Algérie.

Main d’œuvre 100% algérienne 

L’usine LCO c’est aussi consentir des investissements lourds. À commencer par un capital humain fort de plus de 4 300 collaborateurs engagés, une main d’œuvre à 100% locale, une envergure financière et industrielle de près de 3 milliards d’euros de capitaux employés pour une part de marché importante de 35 % dans le ciment.

L’autre force de cette usine, c’est son intervention sur toute une chaîne de valeur comprenant les agrégats, le ciment, le plâtre, les mortiers, le ciment-colle, les solutions routières et la fabrication de sacs. D’ailleurs, elle dispose de partenariats aussi bien privés que publics. 

Décarboner pour rester compétitif à l’export 

L’un des succès de la stratégie de Holcim El-Djazaïr, c’est sa vision d’avenir et sa capacité à intégrer progressivement des solutions vertes et à réduire l’empreinte carbone (exemple : moins de 40% des émissions de CO₂ liées au transport) dans le cadre du développement durable. Au volet exportation, les marchés extérieurs, notamment européen, seront de moins en moins accessibles et exigeants en matière de décarbonation. D’où la solution CCUS (Captage, utilisation et stockage du carbone) pour un ciment qui répond aux nouvelles normes en conformité avec les futures taxations carbone (l’Europe introduit la taxe carbone sur les importations à partir de janvier 2026). Ainsi, pour s’adapter aux nouvelles exigences des marchés extérieurs, les responsables de Holcim estiment que l’Algérie doit accélérer la transition vers une économie bas carbone, en réduisant les émissions de CO₂ dans le ciment et le clinker. Face à cette nouvelle donne, Holcim investit dans les solutions innovantes en accompagnant, par exemple, les startups, les TPE et les PME locales autour des opérations de l’usine pour un impact durable sur l’écosystème industriel. L’objectif étant de rester compétitif sur les marchés étrangers pour un cimentier qui prévoit de basculer vers des sites industriels plus verts qui fonctionnent aux énergies renouvelables. Par exemple, consentir un investissement de 50 milliards DA pour la première usine 100% alimentée à l’énergie solaire et un premier camion 100% électrique en Algérie. 

3,4 Mt dont 40 % vers l’Afrique

Au premier jour de notre arrivée à l’usine LCO de Mascara, en partance d’Alger et après une escale hôtelière à Oran, les responsables de Holcim El-Djazaïr ont planté le décor d’une visite chez un cimentier ambitieux qui voit grand et durable. En droite ligne avec l’ambition des pouvoirs publics de conquérir les marchés extérieurs, Holcim El-Djazaïr a déjà un pied dans les quatre coins du monde. Selon les explications fournies sur place, en 2024 le cimentier dispose de 30% des exportations algériennes en ciment et clinker avec 3,1 millions de tonnes pour 133 millions de dollars de rentrées en devise étrangère. Pour 2025, il prévoit d’exporter 3,4 Mt, consolidant sa position de leader national, avec plus de 36 % du volume national en ciment et clinker.

En valeur, c’est 49 millions USD vers l’Europe, 48 millions USD vers l’Afrique, 39 millions USD vers l’Amérique du Nord, 22 millions USD vers l’Amérique latine et 0,5 million vers l’Asie. Holcim a aussi épousé l’objectif de l’intégration africaine dans le cadre du développement de la ZLECAf en consacrant plus de 40 % de ses volumes exportés à l’Afrique. Pour optimiser les exportations, Holcim plaide pour le développement de la chaîne logistique, notamment en termes de capacités de transport des navires, pour pouvoir être compétitif en Afrique dont des pays ont tendance à s’orienter vers les marchés asiatiques à cause des coûts réduits.  Pour ce qui la concerne, Holcim optimise ses chaînes d’approvisionnement grâce, notamment à ses infrastructures portuaires et extra-portuaires, au renouvellement de la flotte routière et portuaire, à la construction de silos dédiés à l’exportation et à un dispositif logistique opérationnel 24h/24 garantissant ainsi la disponibilité des produits avant l’arrivée des navires et la fluidité des opérations. 

D’autre part, Holcim travaille en partenariat avec Sonatrach pour anticiper les évolutions du marché international en matière de qualité et la durabilité vers des produits à faible empreinte carbone. Cette démarche vise à garantir la compétitivité et la pérennité des exportations algériennes. Hafid Aouchiche, directeur des Relations publiques et de la Communication et des Exportations dira que l’usine Oggaz est « une référence ». Selon lui, c’est le PDG du groupe Holcim international qui, lors d’une visite faite à Oggaz en septembre 2025, a affirmé que « cette usine est un modèle dans tout le groupe Holcim ». Le même responsable n’a pas tari d’éloges sur les travailleurs auxquels revient le mérite des performances réalisées par cette usine.

La santé et la sécurité avant tout 

Le deuxième jour de ces portes-ouvertes a été marqué par la visite des différentes installations, unités et les compartiments de l’usine Oggaz. Entre quatre à cinq stations. Notamment, l’unité HCE, les chaînes de production des ciments et clinker, les bâtiments administratifs et techniques ainsi que l’école de formation. Pour commencer, il y a l’école HCE (Hygiène, sécurité, environnement) comme passage obligé à tout employé de l’usine. Amina Maghezzi Kocheida, responsable Holcim El-Djazaïr santé, sécurité et environnement, explique. Du simple ouvrier jusqu’au dirigeant en passant par le chauffeur et le collaborateur, tout le monde doit suivre une formation sur le triptyque santé, sécurité et environnement. Fait remarquable, tous les travailleurs, quels que soient leurs statuts, enfilent la tenue vestimentaire de travail, comme le gilet porté sur dos et les chaussures de sécurité. Ainsi, le signalement des incidents, l’utilisation des équipements de protection corporelle, le permis de travail, la conformité aux exigences environnementales et opérationnelles, l’usage des équipements de sécurité, ne pas pénétrer dans des zones d’exclusion, veiller à conduire en sécurité ou encore s’obstiner de travailler sous l’effet de drogues et d’alcool…sont des règles qui s’appliquent à tout le monde. C’est dire qu’on ne badine pas avec la sécurité et la santé.        

Usine, amie de l’environnement 

Solution environnementale inédite chez nous, le cimentier d’Oggaz se distingue par une unité dite « Geocycle », définie comme une solution mondiale adaptée aux attentes et réglementations nationales. Il s’agit d’un process qui élimine des substances nocives à l’environnement avec zéro impact à la sortie et à partir de déchets qui peuvent être recyclés par la suite. Karima Fareha, responsable activité de cette unité nous embarque. 

Geocycle utilise la technique dite Co-processing qui, comparativement aux techniques traditionnelles d’incinération et d’enfouissement, est à la fois efficace et efficiente. Geocycle procède ainsi comme suit : traitement des déchets pendant la production du ciment, recyclage de la fraction minérale, valorisation de 100% de l’énergie et destruction thermique à plus de 1450 C° avec aucun résidu. Geocyle traite toutes sortes de déchets ; ménagers, industriels, miniers … C’est précisément : les boues d’oxyde de fer, les écumes de sucre, les déchets de construction, les terres contaminées, les déchets pharmaceutiques périmés, les terres décolorantes usées, les boues d’aluminium, les vases de barrages, les boues de STEP, les résidus de l’industrie des hydrocarbures… 

Cette solution amie de l’environnement permet une réduction globale des émissions des gaz à effet de serre. Concernant l’objectif stratégique de cette unité, il s’agit de traiter plus de 500 000 tonnes de déchets à l’horizon 2026 avec notamment une présence d’installations de pré-traitement et de co-traitement à l’échelle nationale. 

Valorisation des boues hydrocarbures

Dans ce domaine, des partenariats ont été déjà conclus avec Tosyali, Afia, Groupe SIM, Naftal, des universités, etc. En parlant de partenariats, une convention a été signée, au premier jour de cette visite, entre Holcim El-Djazaïr et le groupe agroalimentaire Berrahal. Le document signé prévoit la valorisation des déchets de la raffinerie de sucre de ce groupe avant de les exploiter comme intrants dans la production des ciments. Mais Geocyle, c’est surtout une efficacité prouvée dans la valorisation des boues hydrocarbures comme substitut au gaz naturel. Les bénéfices majeurs sont, par exemple, la réduction des émissions de CO₂ et CH₄, la diminution des taxes environnementales, l’économie de gaz naturel pour l’export ou les générations futures. Geocyle permet aussi des résultats concrets.

A savoir, plus de 100,000 tonnes de déchets industriels traités, environ 3000 tonnes de boues hydrocarbures valorisées. C’est aussi l’innovation sur les vases de barrages comme solution écologique pour augmenter la capacité des barrages, réduire la dépendance aux stations de dessalement, substituer l’argile naturelle dans la fabrication du ciment. Pour résumer, Geocyle est une innovation algérienne conçue pour servir la construction durable. 

L’innovation, la formation et la communication 

Autre halte effectuée dans l’usine Holcim de Mascara, les locaux techniques dont les journalistes ont découvert comment les dirigeants ont révolutionné ses instruments de gestion de la production et de la sécurité en passant de la mécanisation à l’informatisation et à la numérisation en faisant appel à des solutions générées par l’Intelligence artificielle (IA). C’est ainsi qu’au niveau de « Smart operation room » tout semble sous contrôle des machines. Tout se sait à partir d’un tableau de bord où la moindre faille de sécurité ou d’un arrêt d’une machine dans le processus de production est identifiable.

Il suffit d’une simple manipulation sur ordinateur pour résoudre le problème signalé. Selon les explications du responsable sur place, la résolution d’un problème donné ne nécessite pas forcément l’intervention humaine. 

Par ailleurs, Holcim est à la page concernant la numérisation avec une administration qui aspire notamment à généraliser la digitalisation pour atteindre « zéro papier ». L’usine Oggaz, c’est aussi le capital humain qui jouit de l’attention et de l’intérêt particulier de la direction de l’entreprise. D’où l’école Holcim qui s’intéresse en particulier à la valorisation de la ressource humaine et au développement des compétences de l’usine. Cette école accueille aussi des étudiants et autres stagiaires dans le cadre des formations pratiques au sein de l’usine. 

Au-delà de ce qui peut être apparent, ce qui fait la force du cimentier Holcim à Mascara est incontestablement la qualité de la communication et de la gestion des relations professionnelles, le niveau d’implication des employés, la capacité du personnel à donner la meilleure version de soi-même et à refléter la meilleure image de l’entreprise, ainsi que la synergie d’équipe développée à tous les niveaux.

Farid Guellil

ils ont dit

ADHAM EL SHARKAWY, DG HOLCIM EL-DJAZAÏR : 

« L’usine Oggaz est la meilleure de toutes »

« Merci pour votre présence. Bienvenue à l’usine Oggaz Holcim El-Djazaïr. Nous avons trois usines de ciment ici, à M’sila et Biskra. Il faut savoir que l’usine Oggaz est une propriété 100% Holcim, il n’y a aucun partenariat. Nous sommes très fiers de cette usine. Comme je l’ai dit, l’appropriation de l’usine est très récente.  Elle n’existe pas dans tous les groupes Holcim.  Je vous donne un exemple. Cette usine est l’une des dix premières de Holcim. Elle possède, comme société suisse ou groupe suisse, plus de 75 usines dans le monde. Dans le Moyen-Orient et l’Afrique, nous avons environ 15 à 18 usines. L’usine Oggaz, dont nous sommes fiers, est l’une des dix premières usines du groupe Holcim. C’est-à-dire que le groupe est très concentré sur cette usine. Laissez-nous rappeler que l’usine ce n’est pas les murs ou les bâtiments. Ce qui est important, ce sont ceux qui y travaillent et ceux qui produisent. Il y a des usines en Europe, mais Oggaz est la meilleure. Il y a des usines au Moyen-Orient, en Asie, en Amérique latine, au Mexique et dans beaucoup d’endroits.  Cette usine est la meilleure. »

ABDELKRIM ABDELLI, PLANT MANAGER :

« Nous y avons introduit la digitalisation et l’IA »

« Dernièrement, l’usine a adopté un système de digitalisation et d’intelligence artificielle. On s’est doté d’un centre d’opération où on suit les opérations de tous les équipements. Il s’agit de la « smart operation room » qui comprend des systèmes de ce qu’on appelle la maintenance prédictive qui couvre le four, les broyeurs, le broyeur vertical, les broyeurs ciments. Tous les équipements principaux du process de production de ciments sont couverts par ce type d’installation pour prédire et pour alerter chaque changement de fonctionnement pour dire qu’il y a un problème. Il faut agir rapidement et éviter de tomber en rupture de production. Grosso modo, cette installation-là dispose de capteurs intelligents qui nous ont permis d’améliorer notre maintenance et de prévoir le fonctionnement. C’est un système qui opère en automatique. On fait le filtre, le réglage des paramètres de fonctionnement et puis il retarde les équipements en automatique pour limiter toutes les erreurs humaines et du fait on a pu évoluer le MTBF (Temps moyen entre les pannes). C’est un critère où on mesure la performance de nos équipes du four. Voilà notre feuille de route pour la digitalisation, l’objectif à l’horizon 2028 est de couvrir toutes les installations d’usine avec ce type de de tableau. »

FARIHA KARIMA, RESPONSABLE ACTIVITE GEOCYCLE :

« Notre démarche est responsable pour protéger l’environnement »

Nous sommes très honorés et c’est un grand plaisir de partager avec vous ce moment de signature d’un partenariat avec le groupe Berrahal et Holcim El-Djazaïr. Au-delà d’un accord, cette signature est une vision commune entre deux industriels responsables dans la région de l’Oranie. Deux industriels qui ont décidé ensemble de créer une synergie et de créer une économie circulaire. Je m’explique. Le groupe Berrahal est un industriel dans le raffinage du sucre, donc dans la production du sucre. Holcim El-Djazaïr est un industriel dans la production du ciment.

Le groupe Berrahal génère dans le cadre du processus de production un résidu qu’on appelle les écumes de sucre. Ce résidu a toujours été soit mis en décharge soit stocké pour de longues périodes. Là, en sa qualité de groupe responsable Berrahal a adhéré à la démarche de Geocycle. Depuis, ce déchet est recyclé grâce à l’expertise de Geocyle dans le process de production de ciment.

Ça veut dire que c’est une démarche commune, une démarche responsable pour la préservation de l’environnement, pour la protection  des ressources, mais surtout pour donner l’exemple à d’autres industriels. »

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