À Alger, la date du 15 novembre résonne chaque année comme un rappel puissant d’histoire, de lutte et d’attachement indéfectible à la liberté. En ce 37ᵉ anniversaire de la Déclaration d’indépendance palestinienne, l’ambassade de l’État de Palestine en Algérie a publié un communiqué marqué par l’importance du moment et la force symbolique d’un récit ancré dans la mémoire des peuples. La Déclaration d’indépendance, proclamée en 1988 par Yasser Arafat depuis Alger, demeure l’un des moments clés de la diplomatie révolutionnaire palestinienne. Le leader historique, porté par la légitimité de l’Organisation de libération de la Palestine, avait choisi l’Algérie, terre de révolution et de solidarité, pour faire entendre la voix d’un peuple décidé à reconquérir sa souveraineté et son destin. Ce geste fondateur avait immédiatement suscité un large mouvement de reconnaissance internationale : l’Algérie fut la première à reconnaître officiellement l’État palestinien, bientôt suivie par une centaine de pays, avant que ce nombre n’atteigne aujourd’hui 160 États. Dans son communiqué, l’Ambassade de Palestine rappelle ce moment de fraternité historique et exprime sa reconnaissance à l’Algérie pour son rôle pionnier et constant dans la défense de la cause palestinienne. L’État algérien, fidèle à sa doctrine diplomatique, continue d’œuvrer activement dans les instances internationales, notamment au Conseil de sécurité, pour dénoncer les crimes de l’occupation et soutenir le droit des Palestiniens à l’autodétermination. Cette célébration intervient toutefois dans une atmosphère lourde. L’Ambassade souligne que la commémoration de 2025 se déroule sur fond de violence extrême : à El-Qods, en Cisjordanie, et surtout dans la bande de Ghaza, où les populations palestiniennes subissent depuis plus de deux ans une guerre d’anéantissement, qualifiée de génocide et de nettoyage ethnique systématique. Les bombardements, les massacres et les déplacements forcés ont provoqué des milliers de morts, de blessés et de disparus, dans un silence international que le communiqué dénonce comme « une absence de justice » révélant « une dangereuse double morale ». Face à cette réalité tragique, l’Ambassade insiste sur la résilience du peuple palestinien. Malgré les destructions, les pertes humaines et l’isolement diplomatique, les Palestiniens demeurent ancrés sur leur terre et fidèles à leurs droits nationaux reconnus par la légalité internationale. Le communiqué réaffirme clairement que rien ne saura les détourner de leur objectif : l’établissement d’un État souverain et indépendant, avec El-Qods pour capitale, objectif pour lequel des générations entières ont payé le prix du sang. Cette commémoration, précise l’ambassade, n’est pas un simple rituel politique. Elle est un acte de mémoire, un acte de résistance, et un acte de fidélité aux martyrs, aux prisonniers et aux blessés qui incarnent, selon le texte, « la dignité d’un peuple debout ». En rappelant les sacrifices accumulés au fil de décennies de lutte, le communiqué inscrit l’hommage au cœur d’une continuité historique : celle d’un peuple qui refuse l’effacement et qui persévère malgré l’impunité dont bénéficie l’occupation. Le message se conclut par un salut solennel à l’adresse de l’Algérie, peuple et institutions, pour ses positions « honorables et indéfectibles ». L’ambassade réaffirme que le soutien algérien, constant depuis 1962, constitue l’un des piliers diplomatiques de la résistance palestinienne. En ce 15 novembre, la voix de la Palestine résonne encore depuis Alger, rappelant que le combat pour la liberté, la justice et la souveraineté demeure, plus que jamais, une urgence internationale.
M. S.
