Le plus grand porte-avions du monde, l’USS Gerald R. Ford, est arrivé dans la mer des Caraïbes, a annoncé la marine américaine mardi, alimentant les spéculations selon lesquelles Washington prend pour cible le président vénézuélien Nicolas Maduro dans le cadre de ce que l’administration Trump appelle une campagne anti-narcoterroriste.
Avec le déploiement du groupe aéronaval Gerald R. Ford, les forces américaines dans les Caraïbes dépassent désormais les 15.000 personnes, constituant le plus important renforcement militaire dans la région depuis des décennies. « Ces forces vont renforcer et augmenter les capacités existantes pour perturber le trafic de stupéfiants et dégrader et démanteler les organisations criminelles transnationales », a déclaré le porte-parole du Pentagone, Sean Parnell, dans un communiqué de la marine américaine. Selon le communiqué, ce porte-avions de premier rang, transportant plus de 4.000 marins et des dizaines d’aéronefs tactiques, peut simultanément lancer et récupérer des avions à voilure fixe de jour comme de nuit en soutien aux opérations assignées. Le groupe aéronaval comprend, outre le Gerald R. Ford, neuf escadrons aériens embarqués du Carrier Air Wing Eight, les destroyers lance-missiles guidés de classe Arleigh Burke USS Bainbridge et USS Mahan du Destroyer Squadron Two, et le navire de commandement de défense intégrée anti-aérienne et anti-missile USS Winston S. Churchill, précise le communiqué. L’amiral Alvin Holsey, commandant du Commandement Sud (USSOUTHCOM), a annoncé que ce déploiement « représente une étape cruciale pour renforcer notre détermination à protéger la sécurité de l’hémisphère occidental et la sûreté du territoire américain ». Depuis le 2 septembre, les forces américaines ont coulé 19 bateaux transportant présumément de la drogue dans les eaux internationales des Caraïbes et de l’est du Pacifique, tuant au moins 76 personnes à bord. Le président Maduro a maintes fois condamné les actions de Washington comme des tentatives de renverser son gouvernement et d’étendre l’influence militaire américaine en Amérique latine. Le président colombien Gustavo Petro a accusé le gouvernement américain de « meurtre » pour ces tueries en mer. Le président américain Donald Trump a précisé le mois dernier qu’il n’avait pas encore décidé si les Etats-Unis attaqueraient des cibles au Venezuela, mais a admis avoir autorisé la CIA à mener des opérations clandestines dans ce pays d’Amérique du Sud. La zone de responsabilité de l’USSOUTHCOM couvre la masse terrestre de l’Amérique latine au sud du Mexique, les eaux adjacentes à l’Amérique centrale et du Sud et la mer des Caraïbes, selon le communiqué de la marine américaine.
La « riposte » du Gouvernement Vénézuélien
Le gouvernement vénézuélien a annoncé mardi un déploiement massif de ses forces armées dans tout le pays, en réaction directe à la présence navale et aérienne des États-Unis au large de ses côtes. Le ministre de la Défense, Vladimir Padrino Lopez, a indiqué que près de 200 000 militaires avaient été mobilisés pour un exercice qu’il présente comme une contre-mesure face aux « menaces » américaines. « Près de 200 000 soldats ont été déployés dans tout le pays pour cet exercice », a-t-il déclaré à la télévision d’État, ajoutant que cette mobilisation s’ajoute aux opérations régulières des forces armées. Cette initiative s’accompagne d’une action législative. Mardi, l’Assemblée nationale vénézuélienne a adopté une loi destinée à renforcer la stratégie de défense du pays contre le renforcement militaire américain. Le président de l’Assemblée, Jorge Rodriguez, a souligné que la loi instaure « une nouvelle façon de gérer le déploiement, l’exécution des ordres, le mouvement des troupes et, surtout, la coopération entre le peuple et les forces armées ». Le déploiement vénézuélien coïncide avec l’arrivée dans la région du porte-avions, l’USS Gerald R. Ford.
R. I./Agences














































