Pour le chef de l’État équatorien, les manifestations indigènes et les routes bloquées dans la région andine menacent « la sécurité des citoyens et leur droit à la vie, à l’intégrité, à la liberté de circulation et au travail ».
Considérant que l’État a de surcroît l’obligation de « protéger les secteurs stratégiques » du pays en cas de « graves perturbations internes », Daniel Noboa a donc ajouté 10 provinces aux deux, Imbabura et Carchi, où régnait déjà l’état d’urgence avant samedi soir. Daniel Noboa a déclaré ainsi déclaré, samedi soir, l’état d’urgence pour une durée de 60 jours dans 10 provinces, invoquant de « graves troubles internes » causés par les manifestations nationales contre la décision du gouvernement de supprimer les subventions sur le diesel. La présidence a fait savoir dans un communiqué que l’état d’urgence visait à préserver l’ordre public, la sécurité intérieure et le bien-être des citoyens. En vertu de ce décret, le droit de réunion est suspendu et les rassemblements publics sont interdits s’ils sont susceptibles de perturber les services essentiels ou de menacer la sécurité publique. Les forces armées et la police nationale sont autorisées à intervenir si nécessaire pour maintenir l’ordre et prévenir les violences. La déclaration de l’état d’urgence fait suite à l’escalade des troubles et des barrages routiers dans les provinces touchées, ont indiqué des responsables. Les autorités ont signalé des incidents violents, notamment des attaques et des enlèvements visant les forces de sécurité, des dommages matériels et la saisie de véhicules de transport de marchandises. Cette mesure fait suite aux nouveaux appels lancés par la Confédération des nationalités indigènes de l’Equateur, la plus grande organisation indigène du pays, pour intensifier les manifestations qui en sont maintenant à leur 13e jour. Les manifestants réclament l’abrogation du décret 126, qui a supprimé la subvention sur le diesel et fait passer le prix du gallon de 1,80 à 2,80 dollars le 12 septembre, suscitant la forte opposition des syndicats des transports, des communautés autochtones, des groupes syndicaux et d’autres secteurs. Les revendications du mouvement indigène comprennent l’abrogation du décret qui a mis fin aux subventions sur le diesel, la réduction de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) à 12 pour cent, le rejet de l’Assemblée constituante promue par le pouvoir exécutif et une augmentation du financement de la santé et de l’éducation.
R. I.