Le Maroc est en ébullition et le Makhzen, à court d’arguments pour calmer la colère de la population, a versé dans la répression aveugle. Des morts et des blessés ont été signalés.
Des agences de presse ont signalé des heurts entre les manifestants et les forces de l’ordre dans plusieurs villes du pays. À Oujda, on signale même des décès et plusieurs blessés, certains par balles, selon un communiqué du groupe « Génération Z », qui a été l’instigateur, des manifestations qui sont en train d’ébranler les fondements du royaume et de fragiliser le Makhzen, qui a mobilisé l’appareil répressif sans donner l’ordre au gouvernement d’oser des initiatives d’apaisement. Cela intervient également au moment où on parle de fuite du roi Mohammed VI et de sa cour.
Les envois des correspondants de presse signalent que les manifestations ont gagné en intensité et se sont étendues vers d’autres villes et régions qui étaient auparavant calmes. Des morts et des blessés ont été enregistrés mardi soir dans plusieurs villes du royaume parmi des manifestants qui réclamaient pacifiquement la fin de la corruption et de l’oppression, lorsque des véhicules de la Gendarmerie royale marocaine ont chargé et renversé plusieurs personnes ayant pris part au mouvement de contestation. Pourtant, les manifestants avaient exprimé le caractère pacifique de leur mouvement en scandant des slogans comme « Silmia…Silmia » tout en affirmant leur détermination à lutter contre la corruption et mettre fin à l’oppression. Ils ont, par ailleurs, réclamé une vie digne et décente pour les citoyens marocains. Des vidéos circulant sur les réseaux sociaux montrent les forces de sécurité marocaines renverser des manifestants dans les villes de Oujda et d’Aït Amira, théâtre de manifestations nocturnes à l’appel de la jeunesse marocaine pour dénoncer la corruption qui gangrène le pays et réclamer une vie décente.
Malgré le climat de répression et d’arrestation qui a accompagné ces manifestations au cours des trois premiers jours, les appels aux sit-in sont toujours d’actualité et les jeunes continuent de sortir pour faire entendre leurs revendications sous la conduite du mouvement « Génération Z », scandant notamment des slogans sociaux tels que le droit à l’éducation, à la santé et à l’emploi. Les manifestations pacifiques connaissent actuellement une forte augmentation dans plusieurs villes marocaines, notamment Aït Amira, Khénifra, Agadir, Al-Hoceïma, Oujda et Marrakech.
Des organisations internationales dénoncent
Cette violente répression a été dénoncée par des organisations non gouvernementales, telles que l’Association marocaine des droits humains, la Ligue marocaine pour la citoyenneté et les droits de l’Homme et la Ligue marocaine pour la défense des droits humains. Ces dernières ont condamné l’usage de la force contre des manifestations pacifiques et ont tenu le gouvernement pour responsable de la détérioration des conditions sociales et des violations des droits constitutionnels, exprimant leur « choc et colère » face au recours à une approche sécuritaire et à l’usage excessif de la force contre des manifestants pacifiques. Elles ont demandé la libération immédiate de tous les détenus et l’ouverture d’une enquête complète sur les violations constatées. Ces organisations ont rappelé que ces manifestations, organisées par des jeunes via les réseaux sociaux, étaient pacifiques et portaient des revendications sociales et économiques, principalement liées aux droits à la santé, à l’éducation, à l’emploi, à la vie digne, à la lutte contre la corruption et l’inflation. Dans le même cadre, Amnesty international et la Fédération internationale des droits de l’Homme ont appelé le gouvernement à respecter le droit à la liberté d’expression du peuple marocain tout en dénonçant ce qu’elles ont qualifié de recours disproportionné à la force et le musellement des voix de l’opposition. Il faut rappeler que le moteur de ces manifestations est le système médiéval qui a pris le pays dans ses mors. Entre un roi qui détient tous les pouvoirs, mais qui est effacé de la scène publique, le Makhzen un système féodal basé sur le clientélisme et la soumission à l’autorité du roi, un gouvernement formé d’apparatchiks proches de la famille royale et une opposition qui fraie dans le giron du pouvoir et qui fait de l’autorité du roi une ligne rouge à ne pas franchir, le peuple, notamment les jeunes, se retrouvent aujourd’hui plongés dans le désespoir.
Marasme économique et social
Les indices socioéconomiques sont au plus bas, l’emploi est en panne, la santé malade, l’enseignement à la traine, la rue a fini par exprimer son désir de s’affranchir et d’entrevoir son présent et son avenir autrement. Piégé sur le plan politique international par ses velléités coloniales et ses alliances contre nature contractées dans le sillage de sa normalisation avec l’entité sioniste, le roi du Maroc s’est retrouvé devant une impasse qui l’a conduit à hypothéquer la souveraineté du pays et à livrer de larges couches de son peuple à la cupidité des nouveaux colons israéliens qui voient le pays comme une dépendance de l’entité sioniste.
« À bas la monarchie, vive la république »
Le système politique est bloqué et c’est ce qui explique la réaction violente de la police et la gendarmerie royale. Des sources ont indiqué, par ailleurs, que « Génération Z » a manifesté sa volonté dans un communiqué, de militer jusqu’au départ du roi et de la famille royale, le démantèlement du système du Makhzen et l’installation d’une république qui sera ouverte sur son voisinage, égalitaire, respectueuse des droits et surtout ancrée dans son berceau naturel, le bastion arabe et ses principales préoccupations. C’est une véritable coulée de lave qui est en train de déferler sur le Maroc. Le makhzen et ses soupirants qui ont toujours ignoré le peuple et ses aspirations, qu’ils ont réduit à une masse de sujets dociles, n’ont pas vu venir l’onde de choc qui est en train d’ébranler le royaume et qui pourrait même annoncer, dans les prochains jours, la naissance de la république du Maroc.
Slimane B.











































